

Bienheureuse Dina Bélanger
(30 avril 1897 - 4
septembre 1929)
Fête le 4 septembre
La spiritualité de
Dina Bélanger
Remarque
préliminaire
Dina Bélanger reçut, de
la part du Seigneur, de nombreuses révélations. Ces révélations et
paroles du Seigneur ne suivent aucun plan précis, mais accompagnent
Dina tout au long de sa vie religieuse et en fonction des événements
qu’elle était amenée à vivre. Cependant, et quoique généralement
mêlées et étroitement imbriquées, quatre grandes orientations
semblent se dégager:
– Dina et
la Très Sainte Trinité
– Le Cœur
Eucharistique de Jésus
– Le Cœur
Agonisant de Jésus
– Les
plaintes de Jésus à propos des âmes sacerdotales et consacrées.
Comment consoler le Cœur de Jésus?
1
La Très Sainte Trinité
Vers la fin du mois
d'octobre 1923, Dina, atteinte d'une maladie contagieuse, fut
enfermée dans l'infirmerie. Un jour, alors qu'elle était toujours
privée de la communion, Jésus lui dit:
― Je t'accorde la
grâce que, désormais, tu ressentes intérieurement ma présence en
toi, c'est-à-dire que tu jouisses de la présence sentie de Dieu.
Et Dina raconte: "Aussitôt la vie de la Trinité Sainte se
manifesta en moi avec une douceur, une paix, un amour indicible;
j'étais immobile de respect, de reconnaissance et confondue dans mon
néant…"
1-1-La vie au Cœur de la Sainte Trinité
En septembre 1929,
Jésus parla de la gloire de Dieu:
― La gloire de mon
Père, c'est la gloire de Dieu. Mon Père et moi, et notre Esprit
d'amour, nous ne sommes qu'Un. Glorifier mon
Père, c'est en même
temps me glorifier et glorifier l'Esprit Saint, parce que notre
Unité dans la Trinité est indivisible.
Nous sommes en janvier
1925
[1].
Dina est comme conduite au sein de la Très Sainte Trinité. Elle
écrit: “Je ne me vois plus au fond de l’enfer. Toujours anéantie
dans le Cœur de mon Dieu, il me semble que je suis en la Trinité
Sainte, au ciel même... Je n’existe plus, consumée dans la
flamme divine, perdue dans le Cœur des Trois, mais c’est au paradis
que je suis anéantie dans l’Amour... L’Amour, en mon être, est comme
une force invisible qui me garde consumée en Dieu et qui m’épuise
physiquement. Je me sens broyée sous le poids de la charité infinie;
cependant, il me semble que c’est à peine si la Trinité me fait
sentir une toute petite étincelle jaillissant de son foyer divin...
Je suis toujours
anéantie dans le Cœur de la Trinité Sainte au ciel. Il me semble que
ma demeure est fixée là pour l'éternité. Je suis en même temps dans
le Cœur de Marie, ma douce Mère. Il me semble encore que je ne suis
pas seulement à l’entrée du Foyer de l’Amour, mais au plus intime,
au Cœur de mon Dieu... Là, au Cœur des Trois, rien de palpable.
Quelle pureté! Quel Amour! Les images sensibles, les tableaux
d’imagination qui nous représentent le Père éternel, la Trinité
adorable, les anges, les saints ou quelques scènes supposées du
ciel, ces images se sont évanouies pour moi... mais je ne puis
communiquer ce que je comprends...
Ô délicieux
tabernacle que le Cœur des Trois!... La Trinité sainte est le seul
Trésor digne de ce nom: elle nous offre ses abîmes de richesses.
La terre me semble
si loin, si sombre, qu’elle me paraît un tout petit point noir. Et
puis, ô merveille! L’Infini s’occupe de cet abîme ténébreux qu’est
l’univers entier, parce qu’il y voit des âmes qu’il a créées et
qu’il crée à son image divine, des âmes qu’il aime, des âmes qu’il
veut enrichir de ses trésors. Ô mystère inouï de charité!... Du Cœur
de la Trinité, par la blessure ouverte et glorieuse du Cœur de Jésus
descendent les grâces divines sur la terre comme des océans
impétueux et innombrables... Néanmoins, je ne vois pas la lumière,
je suis plongée en elle, je suis aveugle; la clarté qui m’éclaire
appartient au Foyer dans lequel je suis abîmée...
En juin 1925 elle
écrit:
Depuis une semaine,
j'éprouve de plus en plus l'absorption de mon être par l'Infini; je
me sens davantage en la présence de la divine Trinité et j'apprends
à sourire à l'amour avec plus de douceur joyeuse et d'abandon
simple… J'éprouve, avec une compréhension plus vive, la présence de
l'adorable Trinité en qui je suis abîmée et la même grâce par
rapport à la présence de notre Seigneur en la Sainte Hostie.
Je suis toujours
anéantie en la Trinité adorable. Pureté… Sainteté… Charité… Silence…
Trois personnes, oui, trois personnes dans l'unité. Par une grâce
ineffable, je comprends un peu la réalité. Mais oui, Trois! C'est
bien sûr… Un seul Dieu! Nécessairement… Ô mystère infini! Ô
substance divine!... Quelle grandeur! Quelle simplicité! Dieu le
Père… Le Verbe son Fils, sa Pensée unique et éternelle! L'Esprit-Saint,
l'Amour! Dieu, l'UN infini!...
La Trinité d'amour
cherche des âmes pour se donner à elles avec ses trésors divins.
Donner, se donner, c'est un besoin de la Bonté infinie.
Mais l'être humain ne
peut recevoir toutes ces richesses que dans son anéantissement
absolu, puis dans la substitution de Jésus en lui. La Trinité
adorable déverse ses richesses de miséricorde seulement en Jésus
substitué en nos êtres. Par grâce, la volonté de Dina reste ferme
dans sa décision de ne s'occuper que de la Trinité Sainte.
Oui, Dina vit vraiment
au sein de la Sainte Trinité. Le 27 février 1926, elle écrit: "La
Très Sainte Trinité accentue à mon égard la grâce par laquelle elle
me garde comme inconsciente à tout ce qui n'est pas purement
elle-même. Je le répète, à la louange de mon Dieu, je ne vis pas sur
la terre. Comment cela se passe-t-il? Je subis l'action de l'Esprit-Saint.
Par lui mon regard est rivé sur la Trinité adorable et ne s'en
détache pas. Je ne sais pas expliquer cet état…. Je ne me souviens
plus de moi-même. Mon être est anéanti en l'Infini. Mais apparemment
j'habite sur la terre, et en réalité j'y suis étrangère… Je me sens
passive, comme sous l'influence de l'Être suprême… Néanmoins, tout
évolue à base de renoncements. L'action de la grâce est à peu près
toujours contraire à mon premier mouvement…"
Ou, mon Dieu, vous
m'attirez de plus en plus; plus vous me soulevez le coin du voile de
vos attributs infinis, plus je me sens attirée en vous, et plus je
m'ennuie; mais en même temps, je suis toujours plus heureuse de
faire votre sainte volonté, et ma soif de l'amour, de la souffrance
et des âmes augmente en proportion de la connaissance que vous me
donnez de vous-même.
1-2-Le jardin fermé de la Trinité
Progressivement Jésus
fait entrer Dina toujours plus loin dans la Trinité. Ainsi, le
5 août 1927 Jésus lui dit:
― Viens dans les
parterres infinis de la Très Sainte Trinité où n’entrent que
quelques âmes privilégiées.
Le 8 août 1927 Jésus
dit, parlant des parterres infinis de la très sainte Trinité:
― Ici tout est
abnégation absolue de soi, et tout est jouissance absolue en Dieu
seul.
Jésus voulait faire
comprendre à Dina que cela voulait dire l'oubli total de soi-même et
la recherche constante et entière de Dieu seul en tout, en un mot la
parfaite pureté d'intention. "Alors, ajoute Dina, en
présence de la sainteté infinie de l'adorable Trinité… je vis mes
actions!... Oh! Mes pauvres actions! Elles étaient entachées
d'amour-propre, de vanité, de secrète recherche de moi-même. À la
vue de la sainteté de mon Dieu, je me serais précipitées dans les
flammes du purgatoire…"
Jésus lui dit:
― Ne te regarde pas
toi-même. Aie confiance en ma miséricorde. C'est justement parce que
tu es faible et misérable que je t'aie choisie.
Et la sainte Trinité
garda Dina absorbée en sa divinité, en des profondeurs qui lui
étaient nouvelles. Et de nouveau, le 11 août 1927, Jésus dit:
― Ici, c’est le
centre de la Vie. Tout contribue à la gloire de Dieu. Ta mission de
victime devient de plus en plus pressante. Je t’ai introduite dans
ce Foyer divin, ma petite Moi-même, pour la plus grande gloire de
mon Père et au profit des âmes.
Dorénavant Dina sera
unie à la Très Sainte Trinité d’une manière nouvelle et beaucoup
plus intime. Jésus lui demandait constamment le silence intérieur.
Puis, "il la confirma dans l'état perpétuel d'humiliation et de
souffrance jusqu'au moment où il lui ouvrira les yeux de son âme
dans l'éternité glorieuse."
À plusieurs reprises,
et plus spécialement le jour de Noël 1927, Jésus dit à Dina qu’Il
voulait la faire entrer dans le jardin fermé du Cœur de la Très
Sainte Trinité:
― Viens dans le
jardin fermé du Cœur de la Très Sainte Trinité...
Dina s’effraie; une
grande crainte l’envahit: “On aurait dit que tout en moi
redoutait cette grâce.” Mais elle s’abandonna... Et elle
explique: “Mais en vérité, je ne sais pas exprimer ces phénomènes
divins ni décrire la nature de ces célestes habitations.”
Jésus, le 3 janvier
1928, l’invite:
― Laisse-moi bien
faire dans le jardin fermé de l’Infini; et là je vais te préparer à
pénétrer dans le sanctuaire de l’adorable Trinité.
Le 21 janvier 1928,
Marie enveloppa Dina de sa pureté, son Ange gardien la couvrit de
son aile, et le Saint-Esprit l’enveloppa de son ombre. Jésus lui
redit:
― Laisse-moi te
faire pénétrer dans le sanctuaire de la Très Sainte Trinité.
Et le 9 février
suivant:
― Ne crains pas,
c’est moi. Mon amour veut te faire entrer dans le tabernacle de
notre Très Sainte Trinité.
Et Dina écrit: "Dans
cette nouvelle demeure divine, ce qui me frappe, parce que je les
comprends mieux, c'est la puissance, la grandeur, l'immensité des
attributs de Dieu. L'Infini m'apparaît infini de plus en plus."
Dina se trouva alors
comme dans un brasier immense de délices. Cette expression est très
imparfaite, mais Dina ne sait pas traduire avec des mots humains ce
qu’elle découvre dans les profondeurs de l’Infini. Jésus explique:
― C’est ici le foyer
des divines flammes, c’est le centre de l’Amour infini. Ma petite
Moi-même, il faut que, consumée en moi, tu ne vives plus que d’amour
pur et d’immolation. Et je t’ai introduite ici pour la gloire de mon
Père, pour la consolation de mon Cœur et le profit des âmes.
Le 18 février 1925,
Dina commentait déjà: "Dieu me permet de commencer à le voir par
les yeux de Jésus. Je vois, mais pas du tout à la manière dont nous
voyons avec les yeux du corps. Je vois, et pourtant il n'y a rien de
sensible, je le répète: pas d'image, toujours de l'inexprimable, de
l'inconnu, des vérités que l'intelligence humaine ne peut pas
imaginer."
Et, au sujet des anges
et des saints: "Je contemple autant de beautés différentes qu'il
y a d'élus: le Maître éternel ne se répète en aucun de ses saints.
Quelle harmonie! En eux tous, c'est l'amour, la sainteté, chacun au
degré que Dieu lui communique, c'est le bonheur parfait… Je vois
Dieu en ses anges, et les anges vivent en la Trinité infinie. Ce
sont des beautés indicibles…"
Puis, le 20 février
1925: "Je vois les trois Personnes adorables: le Père, le Verbe
et l'Esprit-Saint dans les anges; chacun d'eux est pénétré par la
Trinité, par l'unité infinie et brille en elle d'une splendeur
ravissante."
Nous sommes en août
1925. Dina est toujours malade; on sait qu'elle est atteinte d'une
tuberculose dont elle mourra. Elle ne peut pas suivre les exercices
de la grande retraite annuelle avec la communauté, mais elle la fait
seule avec Jésus. Elle écrit: "Le Cœur de l'adorable Trinité, où
je me sens encore plus perdue dans un abîme de silence et de
charité, est le livre de méditations que me présente l'Esprit de
Jésus." Et encore: "L'action de l'Esprit divin en moi est
sans cesse plus suave et plus puissante. Je me sens si éprise de
l'adorable Trinité et tellement envahie par elle que j'en suis comme
paralysée.
Et le 8 septembre 1925:
"Toujours anéantie dans le Cœur de l'adorable Trinité, je
m'enfonçai dans mon anéantissement et m'abîmai davantage en Dieu."
Souvent l'ennemi
s'agite au dehors, et redouble l'intensité de ses attaques; mais
l'action vivifiante de Jésus se poursuit toujours plus profonde.
Dina écrit le 14 août 1928, veille de ses vœux perpétuels:
― Notre Seigneur m'a
plongée plus avant encore dans les profondeurs intimes de l'Essence
de la Très Sainte Trinité. Je comprends mieux mon état de vie en
Dieu et comment Notre Seigneur vit pour moi. Cet état de vie, je
suis impuissante à le décrire justement tel qu'il est… Dieu a
absorbé mon être tout entier; anéantie dans le Christ Jésus, je vis
par lui, en l'adorable Trinité, la vie de l'éternité. Lui, le Christ
Jésus vit à ma place sur la terre.
1-3-La Vierge en la Trinité Sainte
Le 21 février 1925,
Dina "contemple la Sainte Trinité en Marie, la Vierge toute
belle, le chef-d'œuvre de la puissance et de la bonté infinies.
Pureté… Amour… Miséricorde…" Le lendemain Dina s'écrie: "Ô
Jésus, ô Marie, ma Mère, rendez grâce, je vous prie, à la Trinité
infiniment miséricordieuse à mon sujet!" Le 8 décembre 1925,
Dina "voit" la Très Sainte Vierge tenant son Jésus et le
présentant à la Trinité Sainte."
Plus tard, en janvier
1928, Dina apprit à offrir Jésus et ses mérites, à son divin Père,
par Marie. Elle écrit: "Cette offrande, je la fais toujours par
les Cœurs de Jésus et de Marie et par l'Esprit d'Amour. Alors je
comprends que la très Sainte Vierge, d'une main offre Notre Seigneur
au Père éternel, et que de l'autre main, elle déverse sur les âmes
les trésors du Cœur de Jésus. Je demande à la Sainte Vierge de faire
pour moi cette offrande sans interruption… Notre Seigneur me fait
aussi comprendre que cette offrande de Lui-même, tandis qu'elle rend
à son Père un juste tribut de réparation, d'actions de grâces et de
supplication, justement à cause de cela, cette offrande fait la
consolation de son Cœur. Son Cœur désire ardemment donner ses
trésors, appliquer ses mérites infinis aux âmes."
Le 21 février 1928, un
mardi gras, Dina précise: "Dans le tabernacle de la Sainte
Trinité, non seulement la Sainte Vierge offre sans interruption
Notre Seigneur au Père éternel en mon nom, mais j'offre mon divin
Maître constamment avec elle et par elle." Un mois plus tard,
Jésus fera pénétrer Dina en de nouvelles profondeurs dans le
tabernacle de la Sainte Trinité.
1-4-Révélations concernant la Sainte
Trinité
En avril 1928, Jésus
invite de nouveau Dina:
― Viens dans
l’essence du Cœur de Dieu, dans l’essence même de la Divinité. Dieu
ne se divise pas; il est lui-même totalement partout. Mais j’emploie
de telles expressions pour te faire comprendre l’intimité à laquelle
mon Père veut bien t’admettre.
Dina est anéantie en la
Trinité Sainte: “Pureté, Sainteté! Charité! Silence... Trois
personnes, oui, Trois dans l’Unité. Par une grâce ineffable, je
comprends un peu la réalité. Je comprends clairement, j’ai la
certitude que c’est la vérité. Mais oui, Trois! C’est bien sûr... Un
Seul Dieu! Nécessairement... Ô mystère infini! Ô substance
divine!... L’intelligence humaine, sans une lumière de la Lumière
éternelle ne peut jamais concevoir... Quelle grandeur! Quelle
simplicité! Dieu le Père… le Verbe, son Fils, sa Pensée unique et
éternelle!... L’Esprit-Saint, l’Amour!... Dieu, l’Un infini!...”
Le 5 mai 1929, quatre
mois avant sa mort, Dina fut conduite jusque dans l'essence de
l'Essence de la Très Sainte Trinité. Elle écrit: "Jésus me
garde déjà dans l'essence du Cœur de la Très Sainte Trinité, mais il
veut me faire pénétrer comme au cœur même de l'Essence ifinie. Je
n'ai pas d'expressions humaines pour traduire ces phénomènes divins.
Notre Seigneur me fait voir les profondeurs qu'il m'a fait franchir
dans l'Essence de la Très Sainte Trinité, depuis mardi dernier, jour
où il lui a plu de m'isoler extérieurement à cause de la maladie.
Qu'il est bon! Et que je suis heureuse!
1-5-Les desseins de la Trinité Sainte
envers Dina
1-5-1-Dieu veut se donner aux âmes
“La Trinité d’amour
cherche des âmes pour se donner à elles avec ses trésors divins.
Donner, se donner, c’est un besoin de la Bonté infinie. Les âmes qui
s’abandonnent parfaitement à la volonté souveraine sont rares. Pour
que Dieu puisse verser à profusion ses grâces dans une âme humaine,
il faut qu’il trouve Jésus vivant en elle. La capacité d’une âme est
trop limitée pour recevoir l’océan des bienfaits infinis; mais
Jésus, l’Immensité, substitué au limité, peut satisfaire en quelque
sorte le désir immense de son Père céleste."
1-5-2-Comment répondre au désir de Dieu
Dina tente une
explication: "Pour devenir un abîme capable d’être envahi par
l’Infini, il faut d’abord, dans le domaine spirituel,
l’anéantissement absolu de l’être humain; ensuite, la substitution
de Jésus en cet être humain et l’abandon parfait et continuel de
l’âme à la volonté du divin Agissant. La Trinité adorable veut
déverser ses richesses de miséricorde et d’amour en Jésus substitué
en mon être. Mon doux Maître, à ma place, dit à son Père (toujours
dans le silence, je ne sais pas m’exprimer autrement):
― Mon Père, me voici
pour faire votre volonté. Père, l’heure est venue, accomplissez vos
desseins en moi."
1-5-3-La part de Dina et sa responsabilité
La part de Dina, elle
l’a bien compris, c’est de n’être rien. Elle doit laisser agir Jésus
en elle, en toute liberté, et sans rien craindre, parce que “sa
foi est la foi de Jésus, son espérance, l’espérance de Jésus, sa
charité, la charité de Jésus, et parce qu’elle est en Marie, la Mère
immaculée.” Cette Mère immaculée, Dina doit la contempler,
l’admirer, et la laisser agir aussi. Dina contemple la Très Sainte
Trinité en Marie, la Vierge toute belle, le chef-d’œuvre de la
puissance et de la bonté infinies. Pureté... Amour... Miséricorde...
Se tournant vers la
terre qui lui paraît toujours si loin, si petite et si sombre, Dina
contemple des millions d’âmes qui attendent des grâces de salut et
de sanctification. Elle comprend que sa responsabilité est immense,
et que le moindre de ses mouvements est d’une grande importance pour
la gloire de Dieu. “Car Jésus, en elle, est un abîme sans limite
que la Trinité d’amour va combler.”
1-6-Trinité et Eucharistie
1-6-1-Le Cœur de Jésus, c'est le Cœur même
de la Trinité.
Dina s’ennuie de Dieu
et de Dieu seul. C’est comme un aimant puissant qui l’attire mais
qu’elle ne peut atteindre. ”C’est le besoin pressant d’habiter
définitivement mon 'chez-nous' éternel, le Cœur de mon Créateur, de
mon tendre Père, de mon Époux bien-aimé. Mon Dieu m’aime, et je
l’aime!... Par le Cœur de Jésus, je la regarde, la Trinité
souveraine et toute puissante, fixement, sans crainte aucune, ma
confiance étant celle de Notre-Seigneur envers son Père.”
Et, parfois, Dina se
sent vivre au plus intime du Cœur de Jésus dans la Trinité, car
le Cœur de Jésus, c'est le Cœur même de la Trinité.
1-6-2-Trinité et Eucharistie
Contemplant le Saint
Sacrement exposé, Dina découvre la réalité de la présence de Jésus
dans l’Hostie consacrée. “Le voile du mystère est déchiré. Il est
là, mon Dieu, l’Unité infinie, la Trinité adorable, sous l’apparence
d’un petit morceau de pain. Il est là, Jésus, avec son humanité
sainte, son Cœur, son Sang précieux, son Âme, avec sa Divinité
éternelle. Il est là, tout entier, en chaque parcelle d’Hostie
consacrée...”
Et Dina de conclure:
“Ô délicieux Tabernacle que le Cœur des Trois!... La Trinité est une
immensité de merveilles... C’est l’Infini...”
1-7-Réponses et désirs de Dina
Parfois Jésus envoie à
Dina des réponses inédites à ses désirs. Ainsi, il était de coutume,
chez les religieuses de Jésus-Marie, le
premier vendredi de chaque
mois, de faire tirer au sort un billet de la Garde d'honneur du
Sacré-Cœur de Jésus.
En mai 1925, Dina
reçut: "L'âme solitaire avec le Sacré-Cœur." Et, parmi
les conseils donnés, il y avait cette phrase: "Pendant ce mois,
pendant votre heure de garde surtout, votre occupation intérieure
sera de vous tenir si recueillie, si solitaire et silencieuse que, à
n'importe quel moment où daigne venir l'Époux, il puisse vous parler
au cœur.
Votre Cœur, ô Jésus
sera le sanctuaire où je vivrai paisible, aimante et solitaire."
À partir du 2 mai 1925,
la vie de Dina en Dieu prend un nouvel essor: elle supplie l'Esprit
de charité de réaliser pleinement ses desseins en son âme. Elle
découvre la plénitude de l'amour, "c'est-à-dire la jouissance, le
repos de la Trinité sainte, le déversement de l'abîme inépuisable
qu'est Dieu lui-même; c'est-à-dire la réalisation de l'idéal de
l'Éternel dans toute l'étendue de son Esprit d'amour, en un mot, la
volonté divine parfaitement accomplie."
Dina doit sourire à
l'Amour, constamment. Elle se sent continuellement en présence de la
Trinité adorable. Mais elle ne peut pas expliquer clairement ce
qu'elle conçoit. Les choses de Dieu ne sont pas à notre portée.
En août 1925, Dina
écrit: “J’ai faim! Que j’ai faim de donner Jésus aux âmes!...
Sauveur et tout-puissant et libéral, je demande tout, j’implore pour
chaque âme la plénitude de grâces qu’il veut déverser en elle... Je
demande à Jésus l’amour sans mesure et sans limite de son Cœur, afin
de satisfaire le désir insatiable qui le torture de se donner aux
âmes.” Mais: “L’Amour cherche des cœurs ouverts; hélas! que
de refus!”
Le 16 janvier 1926
Jésus déclare à Dina, après la communion: "Si tu savais tout le
mal qui se commet dans le monde, tu en mourrais de douleur."
Et Jésus laisse Dina
reposer sur son Cœur: "Sa tendresse est ineffable. Il semble ému
de ma nostalgie. Il m'enfonce en des profondeurs inconnues de
silence et de recueillement. Il me découvre de nouveaux jardins où
l'eau vive abonde et fertilise tout. Nous échangeons des secrets
tous les deux. Pas un seul mot. C'est le silence absolu, et c'est
pourquoi nous nous comprenons si bien…"
Rassasier Dieu
Alors Dina s’écrie:
“Mon Dieu... je veux vous aimer et vous faire aimer dans la joie, je
veux ne regarder que vous seul et mendier, au nom des âmes, tout
l’amour inépuisable de votre Fils bien-aimé, afin de rassasier votre
éternelle Charité!” En effet, Dina a compris qu’elle pouvait,
par Jésus, rassasier Dieu: rassasier sa Sagesse divine, sa toute
puissance de Créateur, sa Bonté, sa Justice, sa Miséricorde, son
Amour infini, sa Sainteté, son bon plaisir, son éternelle Trinité.
Prière à l'Esprit d'amour
Esprit divin, Source
infinie
De charité, de pur
amour,
Daignez écouter, je
vous prie,
Ma supplique ardente
en ce jour.
Ayez pitié, Dieu de
Sagesse,
De l'infini de mes
désirs!
Oh! Répondez avec
tendresse
À mes saints et
brûlants soupirs!
L'Infini! Dieu seul
est capable,
Esprit-Saint de vous
contenir!
Mais je sais l'abîme
insondable
Que seul l'Infini
peut remplir.
Voici l'océan sans
limite,
Voici le Cœur de mon
Jésus:
Déversez-vous…oh!
Tout de suite!
Rassasiez vos
attributs!
Je plonge en lui,
Fournaise ardente,
Tous les cœurs
humains sans retour;
À votre flamme
consummante,
Je les expose,
Esprit d'amour.
De ce Cœur, ô Dieu
d'harmonie
Écoutez les accents
sacrés,
La grande louange
infinie
Pour chacun des
êtres créés.
Par le cœur de la
Vierge sainte,
Je fais passer tous
mes soupirs;
Prenez pitié, telle
une plainte,
De l'infini de mes
désirs. (écrit en mai 1926)
2
Le Cœur Eucharistique de Jésus
2-1-Le Cœur Eucharistique
Le Cœur Eucharistique
de Jésus, c'est le Cœur de Jésus qui, par amour, nous donne son
Eucharistie. La dévotion au Coeur Eucharistique de Jésus fut
introduite dans la communauté des Religieuses de Jésus-Marie, à
Sillery, en 1923. Cette dévotion est fondée sur l’union des âmes et
des cœurs, avec le Christ dans l’Eucharistie, et cela par l’amour.
Et il faut souvent méditer sur l'amour et la tendresse du Cœur
Eucharistique de Jésus.
Dans l'Eucharistie,
dans la sainte Hostie, c'est sa présence réelle que Jésus nous
donne. Il veut nous combler de ses grâces. C'est d'ailleurs ce qu'il
déclare à Dina en avril 1928:
― Ma petite épouse,
je t'aime. Parce que je t'aime, je veux te combler de grâces. Et
pour cela, toujours dans le même but: pour la gloire de mon Père, la
consolation de mon Cœur, le salut et la sanctification des âmes.
2-2-Dina et le Cœur Eucharistique
Ce n’est qu’en 1925 que
Dina commence à mentionner cette expression dans son journal, et à
exprimer, de plus en plus fréquemment, les plaintes de Jésus
Eucharistique. Le 8 février 1926, parlant à Jésus, elle écrit:
“Ton martyre d’amour, je le voudrais pour sauver et sanctifier
toutes les âmes, pour te consoler, pour réjouir ton Cœur
Eucharistique, pour réaliser le parfait accomplissement de ta
volonté divine.” Et elle conclut: “Jésus-Hostie m’attire
d’une manière irrésistible; il me captive et m’enivre. Je
m’ennuie... J’ai soif... Et je suis heureuse.”
Puis le 11 février
1926: “C’est la croix qu’il me faudrait pour satisfaire ma
soif... La croix de mon Jésus souffrant dans l’Hostie dès
l’institution de la sainte Eucharistie, à la Cène, sa croix mystique
et perpétuelle, au tabernacle, à l’autel, dans les communions
sacrilèges, tièdes ou mal préparées..."
Dina a faim du Cœur
Eucharistique de Jésus. Pour elle, "une journée sans communion
est une journée sans pain." Elle n'hésitait pas à affirmer que
c'était le jeûne le plus pénible qu'on pouvait lui imposer. Elle
écrit dans le poème intitulé: “À mon Hostie du lendemain”
De ton Hostie,
Jésus, j’ai faim!
De ton Cœur dans
l’Eucharistie,
Principe d’amour et
de vie,
Que j’ai faim!
L’intimité de Dina avec
le Cœur Eucharistique se fait de plus en plus profonde. Au cours
d’une retraite mensuelle, elle écrit: “Je fais une retraite avec
le Cœur Eucharistique. Je brûle, je brûle du désir d’aimer et de
faire aimer le bon Dieu. Notre-Dame du Cœur Eucharistique, oh! je
vous en supplie, donnez Jésus aux âmes!
Le Cœur
Eucharistique m’attire de plus en plus en l’Hostie. Rien qu’à passer
près de la chapelle, je sens une force irrésistible qui m’invite.
Auprès du tabernacle, j’éprouve une joie que je ne sais pas définir.
Quand le Saint Sacrement est exposé, je suis tout envahie et comme
paralysée par ce doux Cœur Eucharistique."
En mai 1926, Dina fait
de nouvelles expériences mystiques. Elle écrit:
24 mai 1926, Jésus
m'aime! Je l'ai senti! Cela a duré deux secondes peut-être. Quelles
délices!... Aussitôt après cet instant ineffable, j'ai senti le
poids des ténèbres et de la souffrance.
25 mai, Je souffre
beaucoup intérieurement…
30 mai, notre
Seigneur m'enfonce toujours plus dans le Cœur des Trois. C'est là
seulement, dans l'atmosphère divine et infinie, qu'il m'est possible
de vivre.
30 juin 1926, j'ai
compris soudainement et clairement, que mon devoir maintenant, et
mon emploi dans l'éternité, jusqu'à la fin du monde, est et sera de
rayonner, par la Très Sainte Vierge, le Cœur de Jésus sur toutes les
âmes.
2 juillet, Notre
Seigneur garde le silence. Il sommeille, il dort, il se cache, c'est
la nuit; il semble même m'abandonner… C'est le moment pour Dina,
d'écrire, à l'exemple de Thérèse d'Avila: Je meurs de ne pas
mourir!
Jésus, Jésus, que je
m'ennuie!
Quand donc
m'ouvriras-tu les yeux
En toi, dans
l'éternelle vie,
En ton divin Cœur
glorieux!...
L'attente, comme un
dur martyre,
Semble ne pas
vouloir finir.
Je t'aime! Alors je
te désire…
Ah! Je meurs de ne
pas mourir!
Si je veux voir ton
Cœur de flammes,
Ce n'est pas pour me
reposer
Et ne plus m'occuper
des âmes,
Mais pour mieux me
faire embraser;
Être apôtre actif
plus encore,
Sanctifier et
convertir:
Voilà le feu qui me
dévore,
Ah! Je meurs de ne
pas mourir!
2-3-Dans le Cœur de Jésus
Dina est affamée
d’amour, de l’Amour infini. “Elle mendie l’amour avec humilité,
confiance et abandon auprès de Notre-Dame du Sacré-cœur, sa douce
Mère et la trésorière des grâces infinies du Cœur de Jésus.”
Dina aspire à la plénitude de l’Amour pour le salut et la
sanctification de toutes les âmes selon les desseins de l’Artiste
suprême sur chacune d’elles.
Elle écrit: ”Mon âme
anéantie au Cœur de l’unité indivisible la contemple avec plus de
suavité, dans une lumière plus pure... Ah! que le Seigneur est bon!
Qu’il est doux! Qu’il a de tendresse!... La miséricorde infinie
s’exerce d’autant plus en nous qu’elle y trouve de misères; et
donner à Dieu, par notre repentir et notre confiance, l’occasion
d’exercer sa miséricorde, c’est lui faire plaisir. Rien ne blesse
tant son Cœur paternel que notre manque de confiance. Et le Seigneur
cherche des âmes qui le servent avec joie,” dans la joie et
l’allégresse.
Dina voudrait faire
comprendre le prix de la Croix à toutes les âmes “et surtout aux
âmes consacrées”. Elle écrit le 18 juin 1925: “La douleur
morale ou physique est une mine d’or éternelle; c’est une flèche
ardente que l’amour décoche du Cœur de l’Infini pour consumer le
genre humain et le submerger en la divinité. La Croix! C’est le
sceptre éblouissant de la Sagesse incarnée, le joyau co-rédempteur
de la Vierge Immaculée, la palme lumineuse des bienheureux... Si
nous comprenions la valeur de nos croix, nous serions paralysés de
joie et de bonheur en les recevant.”
2-4-L’Eucharistie
Durant l’année 1925
Dina écrit: “La Sainte communion dans une âme consumée en Jésus,
c’est le déversement de l’Infini dans l’infini, c’est la
complaisance de la souveraine perfection dans la suprême Beauté,
c’est la donation de l’Éternel à l’incréé; c’est l’embrassement de
Dieu le Père et de son Verbe engendrant l’Esprit de charité, un
jaillissement d’amour des trois Personnes adorables entre elles, une
effusion de tendresse du Cœur de l’unité indivisible...
Si les âmes
comprenaient quel Trésor elles possèdent dans la divine Eucharistie,
il faudrait protéger les tabernacles par des remparts inexpugnables;
car dans le délire d’une faim sainte et dévorante, elles iraient
elles-mêmes se nourrir de la manne des séraphins; les églises, la
nuit comme le jour, déborderaient d’adorateurs se consumant d’amour
pour l’auguste Prisonnier.”
25 juin 1925, Fête du Cœur Eucharistique de
Jésus
Dina écrit:“La fête
du Cœur Eucharistique, c’est la fête par excellence.” Pour elle,
ce fut une “Journée de souffrance intime profonde. Oui,
dit-elle à Jésus, Jésus, je veux sourire joyeusement à tout et
toujours... “
2-5-Les révélations du Cœur Eucharistique
Dina explique comment
le Cœur Eucharistique lui communique quelques étincelles de l’amour
et de la tendresse inconcevables de Jésus pour nous, et comment il
fait passer en son néant à elle, Dina, la pensée de son Cœur
Eucharistique.
14 avril 1927: Jésus
dit:
― Mon Cœur trouve
peu d‘âmes qui le comprennent. Pour recevoir mes confidences
intimes, il faut une âme bien pure, une âme qui s’applique
constamment à penser et à agir purement pour moi...
― Je te donne
aujourd'hui, je fais passer en ton néant la pensée de mon Cœur
Eucharistique. Mon Cœur pense sans cesse à unir les âmes à lui par
l'Eucharistie comme il est uni lui-même à mon Père par l'amour, dans
l'unité et la charité parfaite.
Puis Jésus ajouta:
― Mon Père, qu'ils
soient un en nous comme nous sommes un, vous en moi, et moi en vous.
Voilà la prière qui est l'expression de mon Cœur Eucharistique.
Garde donc ma pensée, et, en moi et par moi, récite ma prière. Je te
confie mes secrets comme à Jean, mon bien-aimé, au soir de la
dernière Cène.
2-5-1-Juin 1928
Jésus montre son divin
Cœur dans l’Hostie consacrée. Dina résiste par crainte de
l’illusion, mais après la communion, il lui fut impossible de
chasser le tableau qui s’imposait à elle. Elle écrit: “Notre
Seigneur me fit voir son Cœur adorable dans l’Hostie sainte. Je ne
regardai pas son visage sacré, mais son Cœur et l’Hostie me
captivaient. Les deux, son Cœur et l’Hostie étaient parfaitement
unis, tellement l’un dans l’autre que je ne puis expliquer comment
il m’était possible de les distinguer l’un de l’autre. De l’Hostie
émanait une immensité de rayons de lumière. De son Cœur jaillissait
une immensité de flammes, lesquelles s’échappaient comme en torrents
pressés.
La Très Sainte
Vierge était là, si près de Notre Seigneur qu’elle était comme
absorbée par lui, et pourtant je la voyais distinctement de lui. Oh!
qu’elle était pure!... Toutes les lumières de l’Hostie et toutes les
flammes du Cœur de Jésus passaient par le cœur immaculé de la Très
Sainte Vierge. Notre Seigneur me dit:
― Oui, faites-moi
régner à Jésus-Marie.” (c’est-à-dire dans la Congrégation de
Dina.)
Anéantie d’amour, Dina
adora en disant: “Ô Cœur Eucharistique de Jésus, je t’en supplie,
par Notre-Dame du Cœur Eucharistique, règne dans toutes les âmes
comme tu le veux!”
Jésus dit:
― Mon Cœur déborde
de grâces pour les âmes. Amenez-les à mon Cœur Eucharistique.
La vision intérieure se
poursuit et Dina explique: “De plus, la Très Sainte Vierge
attirait toutes les âmes vers elle pour les conduire au Cœur
Eucharistique. Enfin, je vis une multitude innombrable d’anges
autour du Cœur Eucharistique, une multitude à perte de vue. En leur
langage céleste ils répétaient: Gloire au Roi immortel des
siècles!”
2-5-2-Conseil de Jésus à Dina
― Tu me laisses
faire en toi, moi je te laisse faire en mon Cœur, tous mes trésors
infinis sont à toi. Par ma très Sainte mère, donne-les, donnes-les
aux âmes.
Dina comprend que
“la Très Sainte Vierge, d’une main, offre Notre Seigneur au Père
éternel, et que, de l’autre main, elle déverse sur les âmes les
trésors du Cœur de Jésus.”
2-5-3-La tendresse du Cœur Eucharistique
Le Cœur de Jésus est un
abîme de tendresse infinie, inexprimable pour tous les hommes mais
davantage pour les âmes qu’Il s’est choisies. Dina précise, encore
une fois, que lorsque Jésus lui parle, c'est toujours la voix de son
Cœur qu'elle entend. Et cette voix du Cœur de Jésus ouvre à Dina ses
profondeurs intimes, infinies, comme une personne qui a beaucoup
souffert et qui se sent soulagée en confiant ses douleurs secrètes:
― Laisse-moi te bien
pénétrer de ma tendresse... Je veux que tu me consoles surtout au
nom des âmes consacrées...
Dina n’a plus que
quelques mois à vivre. Elle est complètement isolée à cause de la
contagion, mais Jésus est là, toujours présent, et son Cœur
Eucharistique lui fait quelques confidences:
― Si tu savais comme
c’est bon pour mon Cœur d’être aimé!”
Mais constate Dina:
― La Sainte
Eucharistie donne le ciel à la terre et bien peu d’âmes offrent au
Cœur Eucharistique Victime, un ciel de jouissance et de consolation.
Et
Jésus insiste:
― Mon Cœur
Eucharistique a deux grands désirs dont l’ardeur le ferait mourir à
tout instant, s’il pouvait mourir encore: le désir de régner dans
mes âmes par l’amour, et le désir de donner aux âmes l’immensité de
ses grâces. Épouse de mon Cœur, soulager l’un ou l’autre de mes
désirs, c’est renouveler chaque fois la joie qu’a éprouvée mon Cœur
Eucharistique en instituant l’adorable Sacrement.
Une autre grande joie
de Jésus, c’est de pouvoir se reproduire dans une âme. Il dit:
― La plus grande
joie que puisse me causer une âme, c’est de me laisser l’élever
jusqu’à ma Divinité. Oui, ma petite épouse, je trouve un plaisir
immense à transformer une âme en moi-même, à la déifier, à
l’absorber tout entière en la Divinité.
2-5-4-Les prières données par le Cœur
Eucharistique de Jésus
Jésus confie: "Il
n’y a pas d’invocation qui réponde mieux à l’immense désir de mon
Cœur Eucharistique de régner dans les âmes que:
Cœur Eucharistique
de Jésus, que votre Règne arrive, par le Cœur immaculé de Marie.
Ou encore:
Père éternel, par
Marie et votre Esprit d'amour, je vous offre le Cœur Eucharistique
de Jésus.
― Et à mon désir non
moins infini de donner mes grâces aux âmes que:
Cœur Eucharistique
de Jésus, brûlant d’amour pour nous, embrasez nos cœurs d’amour pour
vous.
Mais quel est le secret
pour toucher le Cœur de Jésus dans la prière? se demande Dina. Jésus
répond:
― C’est l’amour.
Plus une âme m’aime sincèrement dans sa vie, plus elle met d’amour
dans sa prière et plus elle est puissante sur mon Cœur. Quand une
âme m’aime jusqu’à la folie de l’amour, je ne puis presque plus rien
lui refuser. J’ai pourtant des volontés qui doivent être exécutées
nécessairement; dans ce cas, l’âme qui m’aime reçoit toujours, en
retour de sa prière, pour elle et pour les âmes, une immensité de
grâces pour sa propre sanctification et le bien des âmes.
2-6-Les plaintes du Cœur Eucharistique de
Jésus
2-6-1-Jésus cherche des consolateurs
Jésus est souvent
délaissé dans son Eucharistie. Il n’y a que peu d’adorateurs devant
ses tabernacles. Pourtant, Jésus est là, véritablement vivant, avec
sa chair, son âme et sa divinité. Et, de plus, comme Jésus est
présent dans l’intégralité de son humanité, Il reste dans son
Eucharistie avec toute sa sensibilité.
Dina, qui a reçu de
nombreuses confidences du Cœur Eucharistique de Jésus, écrit:
“Jésus cherche des âmes qui le consolent. Son Cœur Eucharistique
souffre! Oh! Comme il souffre!... Il désire des âmes entièrement
livrées à son amour; des âmes délicates qui non seulement ne lui
refusent rien, mais saisissent avec empressement l’occasion de lui
faire plaisir, qui préviennent ses désirs et l’entourent
d’attentions, petites en elles-mêmes et néanmoins très grandes par
la charité; des âmes qui lui offrent tous les petits riens que sa
bonté sème à chaque instant au cours d’une journée, ces mille
vétilles qui, parfumées par l’amour pur, sont comme une gerbe
étincelante de roses immaculées.
Jésus souffre...
Combien peu d’âmes comprennent la plainte de son Cœur au
tabernacle!... Plusieurs l’entendent; bien peu, hélas! la
comprennent!” Jésus confie:
― Mon Cœur pense
continuellement aux âmes, et la plupart des âmes, même consacrées,
m’oublient si souvent. Je veux que tu penses toujours à moi comme je
pense toujours à toi et aux âmes.
2-6-2-Jésus veut être consolé.
Nous sommes en août
1928. Dina essayait de consoler le Cœur de Jésus des outrages qu’il
reçoit dans l’Eucharistie. Jésus dit:
― Je suis bien plus
sensible à l’amour indifférent des âmes qui me sont consacrées
qu’aux sacrilèges et aux profanations criminels dont je suis l’objet
de la part de mes ennemis. Je donne tant de grâces et de lumières
aux âmes qui me sont consacrées... Offre-moi à mon Père... Offre
l’amour et la patience de mon Cœur Eucharistique. Par l’offrande de
mon Cœur, tu supplées infiniment pour tous les outrages que, mon
Père et moi, nous recevons; tu supplées au manque d’amour des âmes
consacrées... Si tu savais combien tu me fais plaisir quand tu
désires me consoler!
Il est vrai, affirme
Dina, que le Seigneur, dans l’Hostie consacrée, ne peut pas
souffrir: mais l’outrage, le mépris, la haine, l’oubli,
l’indifférence, l’ingratitude l’atteignent quand même dans sa
sensibilité, et blessent son Cœur Eucharistique.
― La souffrance de
mon Cœur, dit Jésus, c’est le martyre de l’amour. Toi,
aime-moi !
Et Dina de demander à
Jésus:
― Que veux-tu, mon
Jésus ?
Jésus répondit:
― L'amour et le
sacrifice. En parole, on me dit: tout pour vous, mon Dieu! Mais en
pratique, on agit bien souvent: tout pour soi.
2-6-3-Les plaintes de Jésus sont
déchirantes:
― On m’oublie! On
m’oublie! Ce ne sont pas seulement les âmes du monde qui
m’offensent, ce sont les âmes religieuses qui m’oublient. On prie,
on agit avec une sorte de piété de surface; dans la prière et dans
l’action, l’amour manque de profondeur. Mon Cœur est si sensible à
l’amour vrai de la part des âmes qui me sont consacrées! Je suis si
sensible à leur amour désintéressé, à leur amour qui ne cherche en
tout que mes seuls intérêts!... Je veux de l’amour, j’en cherche et
j’en trouve si peu! On me traite comme un Être absent, quand je suis
si réellement présent auprès des âmes et dans les âmes!
2-6-4-Dina s’adresse à Marie: que faire
pour satisfaire Jésus?
“Dîtes-moi, ô Vierge
immaculée! dîtes-moi quelle surprise il me faut causer à mon tendre
Époux pour le charmer et obtenir de son Cœur divin ses faveurs
inestimables de souffrance.”
Marie répond
intérieurement à Dina, et lui inspire d’offrir, ”au Père éternel,
par son Cœur immaculé et par l’Esprit d’amour, le Cœur Eucharistique
et le Sang précieux ou les plaies sacrées de son Jésus, douze fois
par heure, toujours à l’intention du rassasiement des attributs
infinis.”
Dans la nuit du 31
juillet au 4 août 1925, Dina rêva de la Vierge Marie. Elle écrit:
"Ô ma Mère, que vous étiez belle!… Et pourtant, ce n'était qu'un
rêve; que doit être alors la réalité!"
Il convient de
remarquer que la Sainte Vierge attire toutes les âmes vers elle pour
les conduire au Cœur Eucharistique de Jésus.
2-6-5-Le Cœur Eucharistique et les âmes
consacrées
Le Cœur Eucharistique
parle souvent des âmes consacrées, à Dina, qui doit prier pour
elles:
― Il m’a fait prier
pour elles, m’a demandé des actes de mortification intérieure, afin
de le consoler et d’obtenir pour les âmes qu’il s’est choisies une
connaissance plus grande du Don de Dieu. Le Don de Dieu pour les
âmes consacrées, c’est le Cœur de l’Époux.
Les plaintes de Jésus
continuent:
― Dans toutes les
communautés religieuses, il y a beaucoup d’âmes consacrées qui ne
comprennent pas ce que c’est que le renoncement parfait... Et il y
en a si peu qui comprennent l’amour de mon Cœur... Il y a bien peu
d’âmes consacrées à qui mon Cœur peut se communiquer comme il le
désire!”
Un jour, Jésus montra à
Dina des âmes consacrées trop distraites:
― Et moi, je
passe... Mon Cœur demande de la consolation, et toutes ces âmes,
s’occupant d’elles-mêmes ou du monde, ne me consolent pas... Toi,
prie, souffre, aime-moi, en ne t’occupant que de moi seul.
Dina est comme accablée
par la douleur de Jésus qui lui demande:
― Veux-tu la garder,
cette souffrance intime de mon Cœur que je te donne à certains
moments?... Offre à mon Père, pour mes prêtres, l’esprit de prière
de mon Cœur, mon esprit d’oraison, l’union parfaite de mon Cœur avec
lui. C’est ce qui manque à tant de mes prêtres, l’esprit d’oraison,
de vie intérieure.
En février 1928, Jésus
expliquera à Dina une des raisons de ses "peines":
― Mon Cœur est si
sensible à l'amour vrai de la part des âmes qui me sont consacrées!
Je suis si sensible à leur amour désintéressé, à leur amour qui ne
cherche en tout que mes seuls intérêts!
Octobre 1928. Plus les
jours passent, plus Dina se rapproche de sa mort, plus les plaintes
de Jésus concernant les âmes sacerdotales et consacrées deviennent
déchirantes. Dina écrit: "J'essayais de le consoler avec la Très
Sainte Vierge, et par elle. Avec un accent de douleur profonde, il
me dit:
― Mes prêtres! Mes
prêtres!!... Offre-moi à mon Père pour mes prêtres… Mes prêtres! Je
les aime tant et, en retour il y en a tant qui cherchent leur
jouissance en dehors de moi! Il y en a tant qui ne savent pas
m'aimer!
Un peu plus tard, Jésus
continua:
― Les crimes du
monde irritent moins ma Justice divine que les péchés et les fautes
délibérées des âmes consacrées. Ah! Ma petite épouse, je t'ai donné
tout l'amour de mon Cœur. Offre à mon Père mon amour infini pour
apaiser sa colère et pour arrêter son bras irrité.
Dina demandait à Jésus
ce qu'il désirait pour ses prêtres. Il répondit:
― De l'amour! De
l'amour! J'ai soif des âmes! Un grand nombre d'âmes se perdent parce
que beaucoup de mes prêtres ne m'aiment pas assez. Ils ne touchent
pas les cœurs parce qu'ils ne sont pas assez unis à moi. Ils
comptent trop sur des moyens humains et sur leur activité propre, et
pas assez sur mon action divine.
Dina s'écrie: "Que
je voudrais pouvoir traduire cette tristesse d'amour du cœur de
Jésus! Et aussi la tristesse de la Très sainte Vierge!" Le 27
octobre 1928 Jésus fit une nouvelle confidence:
― Je reçois de
l'amour, de l'amour vrai, de l'amour pur. Ce sont des âmes
consacrées, qui me sont bien chères, qui me consolent. Ce sont de
toutes petites âmes d'enfants encore bien blanches et qui m'aiment
pour moi.
Le 24 avril 1929, Jésus
ajouta:
― Si tu savais comme
c'est bon pour mon Cœur d'être aimé!
3
Le Cœur de Jésus Agonisant
Jésus expliquera un
jour à Dina que la justice de son Père, la Justice infinie, s'était
appesantie sur son Cœur agonisant. Par ses mérites infinis, Jésus
apaisait la Justice de Dieu au profit de tous les hommes qu'il était
venu sauver. La puissance du Père pouvait anéantir toutes les âmes
coupables ou les précipiter en enfer, mais "la puissance de son
Cœur agonisant désarmait le juste courroux de son divin Père et
obtenait miséricorde."
3-1-Dina et l’Agonie de Jésus
La vie mystique de Dina
semble s’être déroulée selon trois pôles fondamentaux, essentiels.
Nous venons de contempler les relations de Dina Bélanger avec la
Sainte Trinité et le Cœur Eucharistique de Jésus. Nous allons
aborder maintenant le dernier thème de la vie intime de Dina:
l’Agonie de Jésus et la sanctification des âmes.
Le 6 septembre 1925
Dina écrivait: " La journée du 15 août 1925 fut un élan continu
d'amour intense. Puis, peu à peu, Notre Seigneur m'associa au propre
calice de sa Passion. J'éprouvais une faim indicible du salut et de
la sanctification des âmes; au plus intime de moi-même je souffrais
une douleur poignante; le vendredi, surtout le 28 août, ce fut une
agonie véritable en tout mon être."
Le vendredi 10
septembre 1925, le Seigneur lui redemandait:
― Veux-tu boire à
mon calice ?
Remarque: le
calice dont il est question ici est la participation aux souffrances
de l'Agonie de Jésus.
Dina s’écria, le 24
septembre 1925: “Ah! que son cœur a souffert au Jardin des
Oliviers!” Curieusement elle écrit aussi, le 1er octobre:
“Quelles délices mystérieuses que d’être appelée par Lui à le
consoler! Cette compassion envers le Cœur agonisant de Jésus m’unit
à l’adorable Trinité d’une manière très intime.”
Les jours passent. Le
Cœur Agonisant de Jésus fait compatir Dina à sa tristesse, et lui
fait goûter ce qu’Il a voulu souffrir durant son agonie. Dina
recueille les plaintes de Jésus pour nous les faire partager:
“Mon âme est triste jusqu’à la mort!... Mon Père, que votre volonté
soit faite... Bien peu d’âmes veulent compatir à mon agonie! Bien
peu d’âmes, même consacrées, savent compatir à l’agonie de mon
Cœur!” Jésus compléta cet aveu le 5 mai 1927 quand il plongea
Dina dans son Cœur agonisant pour lui faire voir "la foule
innombrable des âmes consacrées comme il la vit lui-même à
Gethsémani."
Et le Seigneur désigna
en particulier quelques âmes consacrées, les unes très unies à Dieu,
d'autres blessées par de petites épines: ces choses qu'elles
refusent à Jésus. Enfin Jésus montra d'autres âmes consacrées
véritablement séparées de Dieu. Le tableau était très
impressionnant. Le Seigneur termina son enseignement en faisant
comprendre à Dina "le rayonnement qu'une âme entièrement livrée à
lui pouvait avoir sur toutes les autres."
Il ajouta:
― J'appelle toutes
les âmes consacrées à se livrer totalement à moi, à se laisser
remplir par moi, à me laisser agir librement sur elles et rayonner
par elles comme je le veux. Je les appelle toutes. Et tu vois comme
il y en a bien peu qui ne me refusent rien… Ma petite épouse,
écoute, écoute bien… Si toutes les âmes consacrées ne me refusaient
rien, si elles me laissaient sans cesse librement agir en elles,
toutes les autres âmes seraient sauvées… Prie et supplie, par ma
très Sainte Mère et par mon Cœur divin, prie et supplie mon Père
céleste de sauver et de sanctifier toutes les âmes. Prie-le et
supplie-le de sanctifier toutes les âmes consacrées… Prie et
supplie.
Un autre jour Jésus
dit:
― Je fais de grandes
confidences aux âmes qui veulent me consoler dans mon agonie.
Peu d’âmes, en effet,
savent compatir à l’Agonie du Cœur de Jésus, c’est-à-dire savent le
consoler. Dina s’inquiète et demande pourquoi. Jésus, patiemment lui
répondit:
― Parce qu’elles
n’ont pas assez de délicatesse envers moi, et parce qu’elles ne
s’appliquent pas assez à une grande perfection dans toutes les
petites choses. L’agonie de mon Cœur, ce fut l’isolement, l’oubli,
l’ingratitude.
Progressivement, Jésus
poursuit sa pensée:
― Si les âmes
religieuses savaient! Elles ne savent pas! Hélas! plusieurs ne
savent pas parce qu’elles ont peur de savoir! Elles ont peur d’être
obligées de renoncer à certaines fantaisies... Je n’appelle pas
toutes les âmes consacrées à compatir sensiblement et d’une manière
spéciale à mon agonie; c’est là une faveur que j’accorde à certaines
âmes que je choisis moi-même. Mais j’appelle toutes les âmes à
consoler mon Cœur par l’obéissance, la régularité, la parfaite
observance de la Règle, l’application à la perfection en tout, par
pur amour pour moi.
Nous sommes le jeudi 2
septembre 1926. Alors que Dina priait le Cœur Eucharistique, Jésus
lui demanda:
― Veux-tu goûter au
calice de ma Passion? Veux-tu?
À l’instant même Dina
fut envahie par une étrange souffrance intime. Elle écrit: “Dans
la nuit de jeudi à vendredi, j’étais comme envahie par un grand
sentiment de compassion envers mon Sauveur. La douleur physique est
douce comparée à ce que je ressentais en mon âme; ma souffrance
avait son foyer au cœur et de là parcourait mon être entier en le
broyant. J’éprouvais un ennui accablant, et néanmoins, que j’étais
heureuse!”
Plus tard, le 23 avril
1927, Jésus confiera:
― Mes prêtres
devraient être d'autres moi-même. À l'agonie, mon Cœur a pleuré des
larmes de sang pour un certain nombre de mes prêtres. Plusieurs,
parmi eux, possèdent l'éloquence et la science humaine, mais il leur
manque la première des sciences: la sainteté. Ils sont unis à moi
par la grâce sanctifiante, oui, mais ils ne vivent pas assez dans
mon intimité par le renoncement et l'amour pur…. Mes prêtres… Ah! Je
les aime tant! Et il y en a tant qui m'aiment si peu!... Si mon Cœur
à l'agonie a versé sur eux des larmes de sang, ce n'est pas
seulement parce qu'ils se séparaient de moi par la perte de la grâce
sanctifiante, mais encore parce qu'ils ne vivaient pas assez de la
vie d'union intime avec moi. Je les appelle à devenir d'autres
Christs. Être d'autres moi-même : voilà leur vocation... Mais
plusieurs, hélas! me contristent…
28 avril 1927 :
Le Cœur de Jésus fait
part à Dina de ses sentiments au Jardin de l'agonie, à la vue des
âmes consacrées: "Il me montra des milliers d'âmes consacrées qui
étaient en sa présence. Un très grand nombre étaient distraites de
la pensée de leur divin Époux; un tout petit nombre, quelques-unes
seulement, faciles à compter, restaient constamment rivées à lui."
Jésus dit:
― Regarde toutes ces
âmes. Vois-tu comme il y en a bien peu qui demeurent sans cesse
entièrement livrées à moi! Le jour de sa profession, on se donne
sans réserve, mais on reprend ensuite des lambeaux de soi-même…
3-2-L’amour du Cœur Agonisant
Dina parle de l’amour
du Cœur Agonisant de Jésus. Le Christ lui a fait comprendre qu’Il a
vu à Gethsémani, dans l’ange qui est venu le consoler, toutes les
âmes -surtout les âmes consacrées- qui voudraient, dans la suite des
siècles, compatir à son Agonie. Et Dina goûta à l’union intime et
constante du Cœur Agonisant de Jésus avec son Père céleste. Elle
dira, le 9 décembre 1926: "Notre Seigneur me fait participer à
son épuisement physique durant son agonie."
Le 22 janvier 1927 Dina
avait reçu des stigmates invisibles. Jésus avoua un peu plus tard:
― Mon Cœur pense
continuellement aux âmes, et la plupart des âmes ne s’occupent pas
de moi! Je cherche une âme qui représente l’humanité entière, une
âme à qui je puisse accorder la grâce de penser continuellement à
Dieu. Je me suis substitué à toi; ma petite Moi-même, je te choisis
pour cette âme. Je veux faire passer en ton néant ma pensée
éternelle de Dieu.
Nous voici en février
1927. Le Cœur Agonisant de Jésus se révèlait toujours plus à Dina,
et Il lui donna à considérer “ce qu’avait ressenti son Cœur
Agonisant, chargé et couvert de tous les péchés de l’humanité, en
présence de la sainteté infinie de son Père céleste.” L’amour du
Cœur de Jésus pour les hommes est un mystère incompréhensible, hors
de la portée de l’intelligence humaine. Notre Seigneur lui montra la
miséricorde du Père et de son Cœur Agonisant. Mais Il lui fit voir
également, “en esprit, les millions d‘âmes que, durant son
agonie, il voyait courir vers l’enfer. Et lui est là, priant et
souffrant, entouré seulement d’un petit nombre d’âmes. Quel
spectacle poignant!...
― Combien d’âmes
consacrées dorment encore tandis que mon Église est persécutée et
souffre!”
Dina demanda alors:
― Que veux-tu,
Jésus?
Jésus répondit:
― L’amour et le
sacrifice. En parole, on me dit: tout pour vous, mon Dieu! Mais en
pratique, on agit bien souvent: tout pour soi!... Je fais de grandes
confidences aux âmes qui veulent compatir à mes souffrances et me
consoler dans mon agonie.
Dina continuera à
goûter à l’amertume du calice de Jésus: ennui, dégoût, isolement du
cœur, abandon du Père.
13 mai 1927, le Cœur
agonisant de Jésus confia à Dina:
― Mon Cœur agonisant
a vu à Gethsémani, outre les âmes consacrées, la multitude de toutes
les autres âmes. Regarde-les jusque dans le lointain, jusqu'à la fin
des temps, regarde jusqu'à la dernière âme qui vivra. Maintenant
considère l'influence des âmes consacrées en qui je rayonne sur les
âmes du monde.
Jésus alla encore plus
loin: il sépara les âmes qui avaient vécu dans le passé de celles
qui existent maintenant et qui vivront dans l'avenir, et continua:
― Tu vois toutes ces
âmes du présent et de l'avenir. Eh! bien! elles attendent toutes de
grandes grâces de ta fidélité à me laisser agir librement en toi. Tu
as une grande part dans le salut et la sanctification de chacune…
Dina vit une multitude
d'âme où le démon régnait en maître et cette vue était si horrible
qu'elle n'osait pas regarder; mais Jésus lui dit:
― Ne crains pas.
Prie et supplie mon Père céleste. Aime-moi et souffre en silence…
Laisse-moi en toi être en état d'oblation et d'immolation
perpétuelle; laisse-moi en toi être en état continuel de sacrifice…
Mon Cœur est si débordant d'amour pour chacune de ces âmes qu'il ne
peut plus contenir les fleuves de grâces qu'il voudrait leur donner;
mais la plupart des âmes ne veulent pas de mon amour…
3-3-Le Cœur Agonisant de Jésus veut être
consolé... Paroles de Jésus
3-3-1-Les consolations de Jésus
Un homme, aussi saint
soit-il, peut-il "consoler" Jésus? Oui, puisque Jésus Lui-même le
dit: ainsi, Il déclara à Dina, qu'à Gethsémani il avait vu toutes
les âmes qui voudraient dans la suite des siècles, compatir à son
agonie. En avril 1927, Jésus déclara:
― Si tu savais
combien mon Cœur est consolé quand je trouve une âme qui se livre
totalement à moi! Même parmi les âmes consacrées, elles sont rares
celles qui se livrent totalement à moi!
Jésus précisa la notion
de don total, qui pour tant d’âmes n’est pas total parce
qu’il n’est pas sans aucune restriction ni aucune attache:
― Souviens-toi que,
même quand je paraîtrai t’abandonner, te délaisser, te rejeter, je
serai près de toi, en toi, substitué en ton être, plus encore, si
c’était possible, dans ces moments-là qu’en d’autres temps.
L'ennui de Dieu
s'intensifie en Dina; le tourment de l'Infini l'accable et la
fortifie… mais le 8 novembre 1927 elle écrit: "Depuis un mois, de
l'ennui toujours de l'ennui de l'éternel!" Mais Jésus insiste:
― Console mon Cœur
agonisant… J'ai de la peine.
Durant l'Avent 1927,
Jésus dit:
― J'ai besoin de
réparation… Combien de catholiques ne s'occupent pas de faire
pénitence durant ce saint temps de l'Avent!... Remercie le Père pour
tous les bienfaits qu'il répand sur les âmes: car il y a tant d'âmes
qui ne pensent même pas à le remercier!
Vendredi Saint 6 avril
1928. Jésus dit:
― Reste unie à mon
Cœur Agonisant. La grâce de mon calice est une communion perpétuelle
à mon Être divin, mais c’est aussi une communion perpétuelle à
l’agonie et aux souffrances de mon Cœur. Ma petite épouse, je te
donne la grâce continuelle de ma présence réelle, afin de t’associer
plus intimement à ma Passion et à la rédemption des âmes.
Juin 1928. Nouvelles
plaintes de Jésus Agonisant:
― Console-moi...
Reste bien unie à mon Cœur Agonisant... Mon Cœur a tant de grâces à
donner et la plupart des âmes ne pensent même pas à les accepter.
3-3-2-Mais au juste, qu’est-ce que
“consoler” le Cœur de Jésus?
Jésus est au ciel, Il
est bienheureux dans la Trinité Sainte. Il ne souffre plus les
affres de son Agonie ni de sa Passion. Alors, pourquoi ces désirs
toujours renouvelés de consolation? Et surtout, pourquoi Jésus
veut-Il que nous Le consolions, nous qui avons été la cause de sa
Passion?
C’est Jésus Lui-même
qui, par l’intermédiaire de Dina, nous répond et nous explique
combien Il est peu compris, et surtout si mal connu: "La nature
humaine déchue est un abîme de ténèbres. Dieu le sait; c’est
pourquoi sa miséricorde a toujours compassion de notre aveuglement,
et, malgré nos répugnances naturelles, nous offre et même nous
oblige à recevoir l’inestimable bienfait de la croix. Oh! que le
divin Maître est heureux d’entendre un merci reconnaissant quand il
offre une épine de sa couronne ou quelques gouttes de son calice
amer! Combien son Cœur sacré se réjouit quand l’âme blessée et
crucifiée baise avec amour le fouet, la lance et les clous précieux!
Ah! si le don de Dieu était compris!... Si le Cœur de l’Époux était
vraiment connu! “
Ainsi, “consoler”
Jésus, c’est ouvrir nos cœurs pour découvrir les grâces dont son
Amour veut nous combler! Un jour, Jésus dit à Dina:
― Console mon Cœur
Agonisant, car... j’ai de la peine.
Jésus parla de nouveau
des âmes consacrées et demanda à Dina de beaucoup prier pour sa
Congrégation:
― Elle est si chère
à mon Cœur... Prie beaucoup pour ta Congrégation; pour toi, c’est un
devoir, et pour moi, c’est un bonheur de répandre sur elle
l’abondance de mes grâces... C’est mon grand désir: prie beaucoup et
laisse-moi bien faire.
Mais Jésus ajouta
presque aussitôt:
― Il suffit d’une
seule religieuse dans une Congrégation qui me refuse une toute
petite chose, pour que cela m’empêche de répandre sur la
Congrégation tout entière, la plénitude de mes grâces.
Octobre 1928. Jésus
dit:
― Ce sont les âmes
consacrées qui me sont bien chères, qui me consolent. Ce sont aussi
de toutes petites âmes d’enfants encore bien blanches et qui
m’aiment pour moi...
Ce n’est pas le
résultat extérieur qui compte à mes yeux, c’est l’action intérieure,
parfaitement soumise à ma volonté.
Si tu savais la joie
que tu me causes en me laissant bien faire!
3-3-3-La réponses de Dina aux désirs de
Jésus
Le 10 juillet 1927,
Dina écrit:
"La soif de
l'immolation et le désir de consoler le Cœur de Jésus me poursuivent
toujours avec une intensité croissante. Jeudi matin, avec plus
d'amour que jamais, il me semble que je me suis encore offerte au
Père Éternel, par Notre Seigneur et en lui, comme victime, en
réparation de tous les péchés des âmes de tous les siècles, depuis
le commencement du monde jusqu'à la fin, comme si j'avais été la
seule âme capable d'aimer le Bon Dieu. "
4
Le Cœur de Jésus agonisant et les âmes consacrées
Le Seigneur va bientôt
associer Dina à son Agonie, et lui en révéler les richesses.
4-1-La responsabilité de Dina
Le 13 mai 1927, Jésus
dit:
― Mon Cœur agonisant
a vu, à Gethsémani, outre les âmes consacrées, la multitude de
toutes les autres âmes. Regarde-les jusque dans le lointain, jusqu’à
la fin des temps, regarde-les jusqu’à la dernière âme qui vivra.
Maintenant considère l’influence des âmes consacrées en qui je
rayonne sur les âmes du monde... Dans les âmes consacrées
entièrement livrées à moi, en qui j’agis librement, regarde mes
rayons qui s’étendent à toutes les âmes du monde jusqu’à la fin des
temps... Toutes ces âmes du présent et de l’avenir, elles attendent
toutes de grandes grâces de ta fidélité à me laisser agir librement
en toi.
― Tu as une grande
part, dit encore Jésus à Dina, dans le salut et la
sanctification de chacune... Laisse-moi, ajouta Jésus,
laisse-moi en toi être en état d’oblation et d’immolation
perpétuelles. Laisse-moi en toi être en état continuel de
sacrifice... Supplie le Père céleste de laisser ma très Sainte Mère
répandre sur les âmes les trésors de mon Cœur. Mon Cœur est si
débordant d’amour pour chacune de ces âmes qu’il ne peut plus
contenir les fleuves de grâces qu’il voudrait leur donner; mais la
plupart des âmes ne veulent pas de mon amour...
4-2-Plaintes de Jésus concernant les âmes
sacerdotales
23 avril 1927 :
Ce jour-là Jésus était
triste, d’une tristesse indéfinissable. Il ouvrit son Cœur à Dina et
lui parla de nouveau des âmes sacerdotales, revenant souvent sur les
mêmes thèmes: les âmes sacerdotales ne sont pas assez unies à lui.
― Mes prêtres
devraient être d’autres moi-mêmes. À l’agonie, mon Cœur a pleuré des
larmes de sang sur un certain nombre de mes prêtres... Il leur
manque la première des sciences: la sainteté. Ils sont unis à moi
par la grâce sanctifiante, oui, mais ils ne vivent pas assez dans
mon intimité par le renoncement et l’amour pur... Ô ma petite
épouse, console-moi! Je sais que tu m’aimes... Mes prêtres, mes
prêtres! Ah! Je les aime tant! Et il y en a tant qui m’aiment si
peu... Être d’autres moi-mêmes: voilà leur vocation. Un grand nombre
sont ma consolation, ma gloire et mon honneur. Mais plusieurs,
hélas! me contristent...
Octobre 1928-Cris de
douleur de Jésus :
“Mes prêtres!... Mes
prêtres!... Offre-moi à mon Père pour mes prêtres. Mes prêtres, je
les aime tant, et en retour, il y en a tant qui cherchent leur
jouissance en dehors de moi! Il y en a tant qui ne savent pas
m’aimer!... Je veux de l’amour. J’ai soif des âmes! Un grand nombre
d’âmes se perdent parce que beaucoup de mes prêtres ne m’aiment pas
assez. Ils ne touchent pas les cœurs parce qu’ils ne sont pas assez
unis à moi. Ils comptent trop sur des moyens humains et sur leur
activité propre, et pas assez sur mon action divine.
Conséquence pour Dina:
sa soif d’immolation et son désir de consoler le Cœur de Jésus, l’a
conduite à “s’offrir de nouveau au Père éternel, par Notre
Seigneur, et en Lui, comme victime, en réparation de tous les péchés
des âmes de tous les siècles, depuis le commencement du monde
jusqu’à la fin, comme si elle avait été la seule âme capable d’aimer
le Bon Dieu.”
4-3-Plaintes concernant toutes les âmes
consacrées
Sur le même thème,
Jésus poursuit l’éducation de Dina:
― Ma petite épouse,
si tu savais combien peu d’âmes consacrées s’occupent de penser à
moi! On s’occupe de ses intérêts à soi, de toutes sortes de
bagatelles, mais on ne s’applique pas à penser à moi. Chaque fois
que tu t’appliques à penser à moi, je te fais pénétrer plus avant
dans le cœur de la Très Sainte Trinité. En même temps que je te
donne la grâce de ma pensée, je t’accorde, pour ta fidèle
correspondance, la faveur d’entrer plus profondément dans mon
Cœur...
Il y a bien peu
d’âmes, même religieuses, qui consentent à ne vivre que d’infini
durant leur passage sur la terre! Pourtant, l’infini seul peut
satisfaire leur cœur!... Si tu savais combien il y a d’âmes
consacrées qui refusent de se soumettre à l’autorité, à cause de
leur orgueil! Laisse-moi te plonger dans l’humiliation et, durant ce
temps, je donnerai à beaucoup d’âmes consacrées la grâce de sortir
de leur orgueil.”
Jésus explique à Dina
comment, au Jardin de l’Agonie, il a versé des larmes de sang sur
beaucoup d’âmes consacrées. En mai 1927, Jésus fit voir à Dina une
foule innombrable d’âmes consacrées. Il les lui montra comme il les
vit lui-même à Gethsémani, et en désigna quelques-unes:
― Considère cette
âme. Tu me reconnais en elle; mais, vois-tu, mes mains sont liées
par des fils; elle m’aime, mais elle garde des attaches aux biens
temporels qui me lient les mains et m’empêchent de lui donner de
grandes grâces. Regarde cette autre. Je rayonne davantage en elle;
elle m’aime plus. Mais, vois mon Cœur, il est blessé de toutes
petites épines; ce sont de toutes petites choses qu’elle me refuse
et qui m’empêchent de lui donner tous les trésors de mon Cœur.
Considère celle-ci.
Tu me vois faiblement en elle. Mes pieds sont liés avec des cordes;
mes mains sont attachées de même; dans mon Cœur, s’enfoncent des
épines qui l’enserrent et le font saigner. C’est une âme tiède. En
elle, mon action est paralysée, et elle près de se séparer de moi.
Et puis, regarde
ici. Ne crains pas, tu es avec moi. C’est une âme qui s’est séparée
de moi en perdant l’état de grâce. Celle-ci, c’est l’âme d’un
prêtre. Je ne l’habite plus, mais mon image reste en elle: c’est une
âme baptisée et une âme consacrée. Vois le démon qui s’empare de mon
image, qui l’enserre fortement avec des chaînes de fer; il fait
grand tapage, il danse, il ricane; il se joue de mon image, et il
tyrannise cette âme qu’il rend malheureuse, l’entraînant à droite, à
gauche: il fait d’elle sa proie. Tu peux me la gagner, l’arracher au
démon, en union avec ma très sainte Mère, par l’amour et le
sacrifice. Hélas! comme il y en a plusieurs âmes consacrées que je
vois tomber sous l’empire du démon! Regarde là-bas, là-bas, au
loin... Enfin, considère celle-ci.
Jésus désigna une
nouvelle âme, et Dina s’écria: “Ô mon Jésus, que tu es beau!”
Jésus était rayonnant de grâce et de lumière. Il dit:
― Tu me vois tout
rayonnant: c’est une âme qui ne me refuse rien. Tu ne vois plus
rien, rien de l’âme, elle est anéantie en moi, et je me suis
substitué à elle. Je puis librement lui donner tous les trésors de
mon Cœur. Je la rends heureuse, et elle me console.”
Jésus explique alors
qu’Il a fait voir à Dina cinq catégories d’âmes consacrées. Les âmes
gardent leurs physionomise particulières, mais elles entrent dans
ces catégories en fonction de leur union à Dieu. Ainsi, Jésus
rayonne un peu autour de celles en qui Il a les mains liées. Par
elles, Il ne peut faire que peu de bien aux âmes qui les entourent.
Les âmes qui blessent le Cœur de Jésus avec des petites épines
rayonnent davantage et Jésus fait plus de bien par elles.
― Enfin, dit
Jésus, regarde les âmes qui sont totalement livrées à moi et qui
ne me refusent rien. Mes rayons s’étendent sur toutes les autres
âmes, loin, bien au loin; ils s’étendent jusque sur les âmes livrées
au démon. Vois, je vais faire descendre un de mes rayons sur l’âme
du prêtre que tu as considérée tantôt. Ce prêtre va se laisser
toucher par ma grâce, il tombera à genoux, et je lui pardonnerai.
Au sujet des âmes dans
lesquelles ses mains étaient liées et son Cœur blessé d’épines,
Jésus expliqua:
― Quand on a les
mains liées comme un prisonnier, penses-tu qu’on puisse avoir le
cœur bien à l’aise? Quand mes mains sont liées dans une âme parce
qu’elle est attachée à autre chose qu’à moi, tu comprends que mon
Cœur soit blessé. Un peu plus tard, Il continua:
― Je te fais voir
toute la multitude des âmes consacrées jusqu’à la fin des temps pour
te faire comprendre le rayonnement, même d’une seule âme entièrement
livrée à moi, sur toutes les autres âmes. Tu vois que, par elle, mes
rayons s’étendent au loin, à l’extrême limite, c’est à dire que je
fais du bien jusqu’à la fin des temps.
J’appelle toutes les
âmes consacrées à se livrer totalement à moi, à se laisser remplir
par moi, à me laisser agir librement en elles et rayonner par elles
comme je le veux. Je les appelle toutes. Et tu vois comme il y en a
bien peu qui ne me refusent rien. Dans toute cette multitude, en
chaque âme, on ne devrait plus voir rien d’humain, mais me voir, moi
seul. En regardant les âmes consacrées, mon Père céleste ne devrait
reconnaître et voir en chacune d’elles que moi seul. Hélas! c’est
bien loin de là!...
Jésus continua:
― Ma petite épouse,
écoute... écoute bien... Si toutes les âmes consacrées ne me
refusaient rien, si elles me laissaient sans cesse librement agir en
elles, toutes les autres âmes seraient sauvées... Par la voix
des âmes consacrées, je prierais et je supplierais mon Père céleste
de sauver et de sanctifier toutes les autres âmes selon sa volonté
sainte, et il ne pourrait pas me refuser... Ma petite épouse, si je
vois tomber tant d’âmes dans l’enfer, c’est sans doute parce
qu’elles le veulent, mais c’est aussi à cause de l’abus que les âmes
consacrées font de mes grâces...
Prie et supplie, par
ma très Sainte Mère et par mon Cœur divin, prie et supplie mon Père
céleste de sauver et de sanctifier toutes les âmes. Prie-le et
supplie-le de sanctifier toutes les âmes consacrées... Supplier,
cela veut dire prier avec instance, prier sans se lasser, prier avec
l’assurance d’être exaucé. Prie et supplie!
1er Juin 1928 :
Ce jour-là, Jésus, qui
semblait particulièrement triste, avoua:
― On ne m’aime pas
assez pour moi. On m’aime trop pour soi-même; il y a si peu d’âmes
qui m’aiment pour moi dans l’amour qu’elles me donnent... Si je suis
triste, dit encore Jésus, c’est parce qu’il y a tant d’âmes
consacrées qui m’aiment pour elles-mêmes; c’est parce qu’il y a tant
de mes prêtres qui cherchent leurs intérêts personnels avant les
miens.” Et encore:
― La plupart des
âmes ont peur de m’aimer pour moi. Même un grand nombre d’âmes
consacrées, un grand nombre de mes prêtres redoutent mes divines
avances. Trop d’âmes religieuses et sacerdotales ne comprennent pas
que les sacrifices que je leur demande sont des flammes d’amour qui
s’échappent de mon Cœur divin pour attirer et sanctifier leur cœur
humain.”
Dernière confidence de
Jésus à Dina, écrite en juillet 1929 :
― Je t’ai donné mon
Cœur, c’est pour jamais. Au ciel, Tu devras donc distribuer mes
richesses par ma très Sainte Mère.
[1] Année
de la canonisation de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
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