Troisième partie

Contemplons l’Amour qui aime

Chapitre 9

Ô Père, comme Vous êtes Père!

On peut se poser des milliers de questions sur notre création, notre destinée, notre prédestination, l’Amour du Seigneur et nos chutes. À sa manière à Lui, le Seigneur, dans sa grande bonté répond toujours à nos questions, même si parfois Il nous fait attendre un peu. Et quand Dieu nous répond, nous sommes confondus d’amour et nous avons envie de nous émerveiller davantage et nous supplions: “Ô Seigneur! Laissez-nous Vous découvrir encore un peu, laissez-nous découvrir votre Coeur de Dieu doux et humble, qui est le Coeur de l’Amour.”

Quand nous découvrons le Père, notre Père, nous avons envie de chanter son Coeur, son Coeur de Père. Notre pauvre coeur recueille les attentions, les soins, et les délicatesses de son Coeur de Père. Les battements du Coeur du Père disent l’Amour qu’Il a pour nous, pour chacun d’entre nous. Nous souvenant du regard de Jésus, nous parlons à notre Père:

– Père, les regards de mon âme croisent vos regards d’Amour, vos regards qui nous enveloppent d’Amour, vos regards qui nous appellent et qui nous disent: “Viens! N’aie pas peur!” Les regards de votre Coeur de Père captent les yeux de mon âme, comme pour m’encourager, pour m’aider à poursuivre l’ascension commencée. Père, avec tant de bonté Vous m’accompagnez dans ma vie, Vous me formez, vous m’éduquez, Vous m’aidez à marcher. Vous me grondez aussi, et Vous me reprenez lorsque je m’éloigne de Vous.

Mais surtout, Père, quand nous voulons nous éloigner de Vous, quand notre amour, notre pauvre amour humain se fatigue ou se lasse, Vous mettez dans nos âmes un sentiment bizarre. Nous sentons alors au plus profond de nous, un amour différent. Car votre Coeur de Père, votre Coeur si aimant nous fait comprendre qu’Il souffre quand nous nous éloignons, que nous blessons l’Amour quand nous cessons d’aimer ou que nous aimons moins. Père, se peut-il? Père, ne permettez pas que nous cessions d’aimer. Gardez-nous près de Vous, cachés dans votre Coeur, dans votre Coeur de Père, et ne nous lâchez pas.

Père nous ne voulons plus blesser l’Amour, nous ne voulons plus contrister votre Coeur, votre Coeur de Père infiniment aimant.

Père! Voici que nous découvrons à quel point Vous êtes Père. Oui, Seigneur, Trinité sainte et infinie, vous êtes Père et pas seulement Créateur. Vous êtes Père car Vous êtes Amour. Vous êtes un Père plein de bonté et de sollicitude, un Père attentionné qui voit tout, comprend tout, et à qui rien n’échappe. Vous avez fait le monde, Vous avez fait les anges, Vous avez fait les hommes... oui Vous avez tout fait, mais pas d’un seul coup, surtout pas à la louche. Oui, Vous avez tout fait, et c’est là la merveille, Vous avez tout fait, et Vous nous avez faits un par un.

Vous avez tout créé ô Père, mais une chose à la fois. Quand le temps fut venu, le Temps éternel de votre Éternité, Vous avez créé l’Homme, et chaque homme un par un. Chaque homme était pour Vous, et chaque homme est pour Vous un enfant bien-aimé, un enfant précieux. Chaque homme nouveau qui vient sur terre, est pour Vous, Père, un être merveilleux créé à votre image. Un être unique qui a sa place bien prévue dans le grand Corps du Christ, le Verbe, votre Fils, votre Unique dans la Trinité Sainte.

Chaque homme est un être unique que Vous avez pensé pour une mission précise, un être façonné avec amour par Vous, un être aimé de Vous, destiné au bonheur, au bonheur infini de votre immensité, au bonheur éternel de votre Éternité. Un être prédestiné au bonheur de son Dieu, préparé avec soin pour le rôle qui sera le sien. Vous nous avez faits pour Vous, Père, tout spécialement pour Vous, avec une perfection amoureuse et parfaite. Vous n’avez rien laissé au hasard dans chacun de nos êtres. Vous savez tout de chacun de nous, Vous avez tout prévu. Vous avez tout voulu. Mais Vous nous vouliez libres, libres de Vous aimer, libres pour le bonheur, libres pour votre Amour, pour votre Amour de Père.

Vous savez tout de nous. Tout! Avec le prophète nous pouvons oser dire: “ Que je me lève, que je me couche, Tu le sais. Tu sais quand je vais bien, Tu sais quand je vais mal. Devant ton regard je suis transparence. Pour ton Amour, je suis l’enfant prédestiné que Tu as conçu pour ta gloire et pour mon bonheur...” Même dans le monde pécheur dans lequel Tu m’as mis, car il le fallait bien, non je ne suis pas seul, car Tu es là, toujours. Tu es là, Père, avec moi, et Tu me dis: “Je T’aime, ne crains rien!” 

Père, nous ne savions pas à quel point Tu nous aimais. Non nous ne savions pas que Tu étais un Père, le Père plein d’amour et de sollicitude, le Père plein de bonté, le Père présent, le Père proche du coeur de ses enfants, le Père qui nous a donné Jésus, ton Fils, ton Unique, le Verbe incréé de l’Amour éternel. Père, garde-nous dans le Coeur de ton Fils, dans le Coeur de Jésus. Père, laisse-nous dans le Coeur de Jésus. Tu nous as faits pour Toi, Tu nous as faits pour Lui. Tu l’as voulu ainsi...

Père nous T’adorons, nous T’aimons, nous Te chantons aussi.”

Le Cantique au Père bien-aimé

Je Vous aime, ô mon Dieu, je Vous aime d’amour, et c’est plus fort que moi,

Je Vous aime d’amour, ô mon Dieu, je ne sais pas pourquoi.

Je Vous aime, mon Dieu qui êtes toute ma vie,

Je Vous aime mon Dieu, et sans Vous je ne saurais pas vivre,

Car Vous êtes la vie, car Vous êtes ma vie.

 

Je Vous aime, mon Père, Dieu infiniment grand, infiniment puissant,

Infiniment aimant car Vous êtes Amour.

 

Je Vous aime, mon Père, Créateur merveilleux et aimant.

Je Vous aime, mon Père et je sais bien pourquoi.

 

Je Vous aime, Père aimant, car depuis toute éternité, votre Amour me porte dans son Coeur. J’aime Vous imaginer, ô Père, me pensant, de toute éternité, et puis me façonnant, et puis me modelant. Et Vous sculptiez ici, Vous ciseliez par là. Vous travailliez mon corps, Vous prépariez mon âme et Vous la caressiez avec tant de tendresse et avec tant d’Amour. Tant d’Amour pour qu’un jour elle aussi, elle puisse Vous aimer, Vous, Amour. Vous insériez des qualités, Vous me donniez des forces, mais aussi des faiblesses. Car Vous saviez qu’un jour du temps, un jour de votre temps, j’aurais besoin de ces faiblesses pour polir mon amour, l’amour que je Vous dois en toute humilité, l’amour que Vous demanderiez pour me combler d’Amour, l’Amour qui est la vie, Votre Amour.

Ô mon Dieu, mon Père tant aimé, Créateur éternel, mon coeur est plein de Vous. Comment ne Vous aimerais-je pas? Vous m’avez fait pour Vous aimer.

Mais nous ne connaissons pas la tendresse de Dieu

Gabrielle Bossis, dans le tome IV de son livre LUI et moi, se plaint d’être, par moments, sèche, livrée à elle-même. Le Seigneur l’enseigne: “Parfois Je vous laisse à votre petitesse, afin que vous considériez tout ce qui vous manque et que vous formiez ces appels secrets conçus dans une sincère et humble tendresse qui fait ma joie...”

C’est vrai, Jésus nous fait souvent passer de la tristesse, même de l’angoisse, à l’émerveillement le plus extrême. Il nous met dans la nuit, et puis, sans que nous y prenions garde, Il fait en sorte que nous ne puissions que demeurer muets d’émerveillement. Car nous ne connaissons pas vraiment, ni la bonté de Dieu, ni sa tendresse, ni même sa proximité. Nous savons que Dieu nous aime, et quand nous avons des besoins, matériels ou spirituels, nous venons vers Lui pour Le prier de nous accorder ce que nous désirons. Mais, le plus souvent, notre relation à Dieu reste abstraite et assez formelle, voire sèche, et, au fond, tout tourne autour de nous et pour nous... 

Nous ne connaissons pas le Dieu vivant, proche de nous, comme Quelqu’un qui a de la tendresse à nous donner. Certes, nous venons vers le Dieu Tout-Puissant, le Dieu plein de bonté, qui aime ses créatures et particulièrement les hommes. Nous allons vers Lui comme on va vers quelqu’un qui nous veut du bien, qui nous fait du bien, qui veut notre bonheur, mais un bonheur bien vague que nous ne saurions pas décrire. Le Ciel, c’est loin... Dieu est au Ciel où Il est pleinement heureux: au fond, Il n’a pas besoin de nous, et c’est par pure condescendance qu’Il nous manifeste de l’intérêt et de la bonté. Et nous en avons une certaine reconnaissance. Mais, le Dieu vivant, Jésus, nous ne Le connaissons pas. Et le peu que nous connaissons de Lui reste toujours sur le plan intellectuel.

Tout cela, c’est difficile à comprendre, mais la lecture de la vie des saints peut nous aider à découvrir la vérité de Dieu, de son Amour ardent, de sa tendresse, de sa délicatesse, de sa sollicitude à notre égard. Tous les saints racontent leur vie avec Dieu, la réalité de sa présence. Tous ont expérimenté sa patience, sa douceur, son humilité, et leurs liens avec Jésus.

Ô Jésus! Ta patience à nous attendre, ta gentillesse, et ton Amour!... Tous tes saints, Jésus, tous ont appris que Toi aussi, aujourd’hui, à l’instant présent, Toi aussi Tu souffres dans ton Coeur parce que Tu n’es pas aimé, parce que les hommes ne répondent pas à ton Amour. Tu as toujours soif de nous, Jésus, et les hommes ne le savent pas, et les hommes passent près de Toi sans même Te regarder... Cela, tous tes saints l’ont découvert et expérimenté, et à cause de cela ils ont essayé de mieux T’aimer, et de Te consoler.

Et voici, Jésus, que nous Te découvrons. Et nous nous émerveillons de plus en plus. Nous disions que nous T’aimions, Jésus, mais nous ne Te connaissions pas. Aujourd’hui, quelle action de grâce devant tes merveilles! Quelle joie, même dans nos détresses et nos angoisses. Quel bonheur, même dans la souffrance et la peine! Jésus, nous T’aimions sans Te connaître. Maintenant nous pourrons mieux entrer dans ton Amour... Maintenant, pour chacun de nous, une nouvelle méditation germe en nos cœurs, une nouvelle contemplation prend forme et se concrétise en nos cœurs. Et chacun de nous peut, découvrant sa misère et son insuffisance, s’émerveiller d’un nouvel amour, et dire:

Jésus, je ne Te connaissais pas. Je ne Te connais pas encore très bien, mais déjà je m’émerveille. Je m’émerveille parce que Dieu-Trinité est Amour, parce que Toi, Jésus, Tu es l’Amour et que Tu aimes tout ce que Tu as mis dans ta Création. Tu aimes les mondes matériels mus par des puissances énormes mais dociles aux lois que Tu leur as imposées. Et Tu aimes leur beauté aveugle mais faite pour réjouir le coeur de tes créatures douées d’intelligence et de coeur, les anges et les hommes. Tu aimes toutes tes créatures spirituelles, intelligences merveilleuses, capables de gouverner des mondes innombrables et de servir les hommes. Tu aimes la terre et ses merveilles de vie: la mer et toutes les bêtes ou les plantes qui y vivent et qui en vivent, tous les végétaux de la mer, et les plantes de la terre, et toutes les fleurs de ses jardins. Tu aimes la terre, Jésus, cette splendide réussite, stupéfiante d’équilibre, de cet équilibre qui prend en compte toutes les énergies pour devenir capable de réussir la vie. Et Tu aimes les hommes, faits à ton image et capables d’amour.

Jésus, nous ne Te connaissions pas... Et moi, je ne savais pas que Toi, Homme-Dieu, comblé de tous les attributs de Dieu, Tu étais aussi “l’Homme”, l’homme capable d’aimer, de souffrir, de se réjouir, de craindre et de pleurer. Jésus, je ne savais pas que Tu pouvais souffrir de nos manques d’amour, de nos insuffisances, de nos lâchetés, de toutes nos misères. Non, Jésus, je ne savais pas, nous ne savions pas...

Je ne savais pas, Jésus, à quel point Tu nous aimes. Je ne savais pas qu’aujourd’hui, aujourd’hui pour nous mais éternel présent pour Toi, je ne savais pas que Tu avais conservé ta sensibilité humaine, cette sensibilité du Coeur de Dieu offerte à tous les hommes. Et être sensible, c’est à la fois avoir mal dans sa chair et douleur dans son coeur. Nous ne le savions pas...

Je ne connaissais pas, Jésus, la tendresse de Dieu, cette tendresse qui est tienne et que Tu nous offres chaque jour, à chaque instant. Non, je ne savais pas que Tu pouvais comprendre nos larmes, nos angoisses, nos faiblesses, nos misères, sauf le péché, parce que Tu les avais vécues, et que Tu continues à les vivre avec nous et pour nous. Jésus, notre coeur ne connaissait pas ta tendresse, et mon coeur avait peur de Te croire tellement homme.

Jésus, nous ne Te connaissions pas; nous ne Te connaissons toujours pas... Parfois nous faisons un pas vers Toi et Tu nous laisses contempler un coin de ton Amour, une bribe de tes merveilles: et nous sommes émerveillés... Je voudrais Te chanter, mais je n’ai plus de voix. Je voudrais Te louer, mais je n’ai pas de mots. Je voudrais Te glorifier, mais ma musique a disparu: elle était bien trop pauvre...

Jésus, nous voudrions tous Te connaître un peu mieux; je devrais Te connaître, mais je demeure aveugle, mes yeux sont dans le noir. Je devrais Te connaître, mais je ne T’entends pas. Je ne peux pas T’entendre car le langage du Ciel ne peut pas s’exprimer avec des mots humains. Je devrais Te connaître, mais mes sens trop terrestres, trop charnels ne sont pas adaptés à tes douceurs célestes. Alors je reste sur ma faim, Jésus...

Jésus, nous voudrions tous Te connaître un peu mieux. Je voudrais Te connaître un peu mieux, pour mieux T’aimer. Jésus je voudrais tant répondre à ton Amour, répondre à tes caresses, répondre à ta tendresse, répondre à tes avances, et mieux Te consoler... Je voudrais Te connaître un peu mieux, pour mieux T’aimer, Jésus... Mais nous sommes si pauvres que nous pouvons seulement Te contempler sans Te voir, T’écouter sans T’entendre, Te toucher sans Te sentir, Te goûter sans Te saisir. Jésus, nous sommes si pauvres! S’il te plait, donne-nous de connaître ta tendresse, d’accepter ton Amour avec ses conséquences. Donne-nous de vivre toujours en Toi, comme Tu veux, de la façon qui Te plait, afin que, de temps en temps, juste l’espace d’un instant, nous puisse Te connaître, au moins un petit peu, et boire ton Amour, recevoir ta tendresse, plonger notre regard dans tes yeux et entendre ta voix.

Le dieu des fourmis

Pour comprendre comment Dieu est QUELQU’UN, QUELQU’UN de vivant, QUELQU’UN qui nous aime, tous, il est parfois indispensable de faire quelques comparaisons. Contemplons, au moins en esprit, une fourmilière. Regardons les fourmis... Si nous restons à notre échelle, celle de tous les jours, celle où nous vivons, nous nous apercevons que nous sommes tellement grands pour elles qu’elles ne nous remarquent même pas. Elles continuent leurs petites occupations ordinaires sans se soucier de nous, comme si nous n’existions pas. Nous les voyons pourtant s’activer, faire leur travail et remplir chacune le rôle qui lui a été attribué. Et il n’est pas impossible, que, fascinés par ce spectacle, soudain nous nous disions: et si elles aussi, elles aimaient...

Quand nous contemplons le monde fascinant des minuscules fourmis, nous sommes surpris... En les regardant de près, nous voyons que certaines se caressent, ou semblent avoir du plaisir à se retrouver. Il y en aussi certaines qui s’aident dans des circonstances difficiles. Connaîtraient-elles aussi l’amour, l’amitié? Auraient-elles des affections. Le monde des fourmis, c’est, en réduction, l’image de notre monde... Et nous pouvons même aller jusqu’à penser qu’il doit bien y avoir des malheurs et des misères dans cette société apparemment si parfaite...

La contemplation du monde des fourmis qui nous a fait quitter insensiblement le monde des hommes, nous place devant une autre réflexion, étonnante: ne serions-nous pas, en quelque sorte, un dieu pour les fourmis? Un dieu qui s’intéresserait à elles sans qu’elles le sachent vraiment. Et ce dieu que nous sommes peut-être pour les fourmis, se dit qu’elles sont bien trop petites par rapport à lui pour comprendre qu’il est près d’elles, qu’il les connaît, qu’il les aime. Comment faire pour nous rendre plus proches d’elles, pour qu’elles comprennent notre langage? Il n’y a qu’une chose à faire, c’est que nous nous fassions l’une d’elles, que nous vivions avec elles, que nous leur apprenions les choses et l’amour de leur dieu. En un mot, que nous quittions notre monde, notre échelle de valeurs, notre taille, et que nous nous incarnions en fourmi.

Stupeur! Brusquement nous perdons pied. Ce n’est pas possible... Nous ne pouvons pas faire ça; nous ne nous sentons pas le courage de devenir une fourmi, si petite et si insignifiante. Au fond, nous ne les aimons pas assez pour devenir l’une d’elles.

C’est une fable, bien sûr, une parabole, qui nous fait comprendre que c’est pourtant cela que Jésus a fait, Lui, le Créateur des univers, le Dieu tout Puissant. Il nous aime tellement qu’Il a quitté la Sainte Trinité, qu’Il s’est incarné, qu’Il a pris notre taille, notre qualité d’homme, nos faiblesses.

Dieu  nous aime tellement qu’Il a fait cela alors que nous étions pécheurs, que nous L’avions offensé et que nous avions méprisé son Amour. Il a même pris sur Lui nos péchés pour nous en délivrer, pour nous racheter... Il a aussi accepté la Croix! Il nous aime à ce point...

Oui, pour Dieu nous sommes comme des fourmis. Nous vivons dans un monde ridicule de petitesse. Nous oublions Dieu notre Créateur, Dieu qui s’est penché sur nous, qui nous regarde et qui nous aime... Brusquement nous comprenons ce qu’est l’adoration. Nous adorons l’amour de Jésus pour des créatures insignifiantes, presque stupides et par surcroît pécheresses.

Ô l’Amour de Jésus pour des êtres tellement préoccupés d’eux-mêmes qu’ils refusent son amour, qu’ils ne le prennent même pas en considération... Votre Amour, Jésus, est littéralement stupéfiant!

Jésus! Vous nous aimez donc tellement que Vous avez voulu venir chez nous et Vous incarner dans la peau d’un homme, pour vivre avec nous de notre vie terrestre et mortelle. Vous avez même accepté de mourir comme nous, et de mourir sur une Croix! Mais qui sommes-nous Jésus, que Vous nous aimiez tellement? 

Jésus! Nous considérons votre Amour. Nous contemplons votre Amour... Et nous ne pouvons que nous dire que notre amour, notre pauvre petit amour, n’est même pas la cent milliardième partie du vôtre... Et chacun de nous doit se dire, repensant aux fourmis, qu’il est loin de vouloir accepter de prendre la taille, la forme et les manières des fourmis, puis de mourir martyrisé par elles, par amour pour elles. C’est vrai, nous ne les aimons pas suffisamment, ces fourmis, pour accepter cela; en fait, nous ne savons pas aimer comme Dieu nous aime.

Poursuivons notre méditation...

Jésus, quand dans ton éternité bienheureuse, ton éternité qui est ton aujourd’hui éternel, quand dans ton éternité Tu pensas l’univers créé spécialement pour le service et la joie des hommes, quand Tu créas l’homme et le trouvas très bon, Tu avais déjà décidé ton Incarnation, Tu avais déjà prévu et pensé ton Corps mystique. Tu en serais la tête et le Cœur, et les hommes en seraient les composants indispensables. Chaque homme, modelé amoureusement, aurait sa vocation spécifique, unique, pour accomplir une fonction exceptionnelle.

Chaque homme serait prédestiné à occuper la place de ton choix, pour réaliser la merveille que Tu désirais.

Chaque homme, infiniment aimé de Toi, devait contribuer à participer à l’élaboration de la merveille des merveilles: ton Corps mystique. Chaque homme serait la pièce unique destinée au bonheur parfait que Tu lui destinais...

Rien n’est changé malgré le péché. Rien n’est changé, sauf que le passage sur la terre est devenu plus difficile, douloureux parfois. Rien n’est changé malgré la douleur, fruit terrible du péché, rien n’est changé: ton Corps mystique se fera, Jésus, et se fera dans l’Amour.

Le Corps mystique du Fils se construira dans l’Amour... Mais pour cela il faut aimer. Et Satan qui nous déteste met en œuvre tous ses moyens, tous ses sortilèges pour nous conduire à la haine et au désespoir. Rien n’est changé de ton Amour, ô Seigneur, et pour nous aider à redresser la barre, Tu nous as devancés dans la formation du Corps mystique et envoyé ton Fils, ton unique, pour qu’Il vienne vivre avec nous et nous réapprendre l’Amour.

Et puis, comble de l’Amour, ton Fils, ô Père infiniment bon, ton Fils qui devait retourner à Toi, dans la Trinité bienheureuse, ton Fils, pour rester avec nous, a inventé l’Eucharistie, ces étincelles de ton Amour, mais des étincelles à notre taille et à notre échelle humaine et terrestre, ton Fils nous a donné les étincelles de ton Amour pour rester avec nous et nous réapprendre l’Amour.

Nous ne pouvons que nous taire, adorer, et aimer.

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