Troisième partie

Contemplons l’Amour qui aime

Chapitre 1

Le risque qu’a pris Dieu

Une réécriture de la Genèse

Essayons, voulez-vous, de réécrire la Genèse et de méditer le risque que prit Dieu quand, par amour, Il nous créa libres.

Un jour de son éternel présent, donc un jour de l’Aujourd’hui de Dieu, de l’Éternel Aujourd’hui de Dieu, donc aujourd’hui, Dieu laissa aller sa pensée créatrice... Ce fut merveilleux. Dieu laissa éclater, dans un effroyable Big-Bang, le grain d’énergie condensée qu’Il venait de mettre de côté. Ce fut un beau tohu-bohu, mais la puissance de Dieu était telle que toutes les molécules fondatrices des mondes, soudain libérées, s’assemblèrent, s’agglutinèrent, se placèrent sur leurs trajectoires assignées, se transformèrent, et de leurs puissances effrayantes, mais admirablement gérées par les lois prévues par le Créateur, générèrent les mondes cosmiques que nous commençons à découvrir.

C’était beau, c’était très bon, et Dieu aima cette création matérielle si bien réglée: tout y était tellement parfait. Pourtant, Dieu qui était Vie, remarqua que la vie manquait dans ces mondes minéraux. Alors, Il prépara la Terre, la soigna, la modela, la caressa, et l’orna d’une infinie variété de végétaux aux multiples couleurs sans cesse changeantes.

Dieu se reposa un peu en contemplant ces palettes multicolores et vivantes. Oui, la terre devenait vivante, mais encore trop immobile, encore trop insensible: il fallait autre chose. Il fallait des êtres remuants, indépendants, capables de croissance, capables de se nourrir eux-mêmes, et de se reproduire et de s’aimer entre eux. Dieu créa les animaux, tous les animaux... et il les combla de dons étonnants gérés par des instincts solides et immuables: la Création était encore trop jeune pour être livrée à elle-même...

Vraiment, tout cela était bon. Dieu s’arrêta encore un moment pour contempler son oeuvre, l’oeuvre que son intelligence venait de concevoir et de réaliser. Dieu aima cette création belle et bonne, et Dieu l’aima comme il avait aimé les mondes cosmiques.

Dieu contemplait ses petites créatures vivantes et il s’extasiait sur leur développement, sur leur sensibilité. Pour un peu Dieu aurait pleuré en regardant une maman singe bercer ses petits, ou des couples de moineaux donner la becquée à leurs oisillons. Le Coeur de Dieu était plein d’émotion et d’attendrissement. Quelles merveilles que tout cela!

Dieu était vraiment content, mais quelque chose manquait encore. Le Père Créateur aimait d’un grand amour tout ce qu’Il avait créé. Il aimait toutes les plantes, Il aimait les animaux, les grands aigles, et les roitelets. Il aimait les grands lions et les petits castors. Même les moustiques avaient des charmes étranges avec leurs musiques bruissantes.

Dieu aimait sa Création, mais personne n’aimait Dieu, personne ne Le connaissait. Il y avait bien le Fils, le Fils Unique engendré par le Père. Le Père aimait tellement le Fils que les deux personnes ne faisaient qu’un seul Dieu lorsque de leur Amour jaillissait l’Esprit qui, procédant du Père et du Fils, liait éternellemnt la Trinité dans sa puissance d’Amour. Mais le Père, le Fils et l’Esprit, c’est toujours Dieu Un, et dans la Création, personne ne le savait. Personne ne connaissait Dieu dans sa réalité amoureuse et personne ne pouvait L’aimer comme Dieu voulait être aimé.

Dieu se dit: “Il faut que ma Création M’aime.” Et Dieu fit les anges, des créatures parfaites, des intelligences de lumière. Mais Dieu remarqua que l’amour était trop facile pour les anges: comment pourraient-ils ne pas aimer Dieu, puisque pour eux tout était clair ?

Alors Dieu créa l’Homme. Homme et Femme Il le créa afin que l’Homme puisse expérimenter l’Amour, mais un amour à sa portée. Vraiment, c’était très bon! C’était même si bon que Dieu prit un risque, un risque énorme.

Si l’Homme restait, comme les autres êtres vivants et sensibles, constamment soumis à ses propres instincts, il n’était pas libre et il n’aimait pas vraiment puisqu’il ne pouvait pas faire autrement. Il recevait l’Amour que Dieu lui envoyait, mais il n’avait rien à rendre en retour. Pour que l’homme puisse aimer Dieu et Lui rendre un peu de l’Amour qu’Il lui donnait, il fallait qu’il fût libre de choisir Dieu. Il fallait qu’il fût libre de choisir l’Amour. Dieu contempla l’Homme, sa créature chérie, créée à son image, et Dieu osa un risque, un risque fabuleux: Dieu rendit l’Homme libre, et Lui dit: “Aime-Moi! Choisis-Moi, librement!”

Le commandement d’amour

Dieu a créé l’homme libre; et Dieu aime l’homme... Tout est contenu dans ces deux phrases. Car l’Amour est don, et l’Amour est réciprocité. L’Amour est don libre et crée la réciprocité. Nous rejoignons ainsi la Sainte Trinité. Le Père génère le Fils; le Père aime le Fils d’un Amour infini, et le Fils aime le Père d’un même Amour infini. Le Père aime le Fils et le Fils rend au Père cet Amour infini...

Si le Fils ne rendait pas au Père l’Amour qu’Il en reçoit, il n’y aurait pas d’Amour. Et l’Esprit qui est l’Amour mutuel du Père et du Fils, l’Esprit qui procède du Père et du Fils n’existerait pas. Et la Sainte Trinité ne serait qu’un vain mot. Et la Trinité ne serait pas famille. Et l’Amour ne serait pas... Car L’Amour est don, et l’Amour pour exister doit à la fois donner et recevoir.

Dans son Amour infini Dieu créa l’homme. Dieu a tout donné à l’homme. L’homme a tout reçu de Dieu. L’homme n’existe que par Dieu. L’homme reçoit tout et n’a rien à donner en échange à Dieu. Or Dieu aime l’homme et l’Amour nécessite la réciprocité. Alors comment l’amour pourrait-il exister entre Dieu et l’homme, si l’homme n’avait rien à donner en échange de tout ce qu’il reçoit? Dieu qui aime l’homme à qui Il a tout donné va donc donner à l’homme le moyen de lui prouver aussi son amour, le moyen de L’aimer, et de L’aimer librement.

– Tu vois, dit-Il à l’homme, Je t’aime. Je t’ai fait libre pour que tu puisses M’aimer. Je sais que tu n’as rien à Me donner puisque tu reçois tout de Moi. Alors voici que Je te donne quelque chose qui viendra de toi, et qui te permettra de M’aimer, de Me dire, je T’aime. Vois cet Arbre du jardin: il est bon comme tous les autres. Je te demande de ne pas y toucher, ainsi, tu auras quelque chose à m’offrir librement. Tu as tout à profusion dans le jardin, tu n’as donc pas besoin des fruits de cet Arbre dont le goût est comparable à celui des autres arbres qui sont à ta disposition. Tu ne toucheras pas à cet Arbre, et cela seulement par amour pour Moi. Pour Me prouver librement que tu M’aimes. N’y touche pas, sinon tu perdrais l’Amour, et perdre l’Amour, c’est pire que la mort.”

Le commandement de Dieu est simplement le moyen que Dieu met à notre disposition pour compenser notre pauvreté et pour que nous puissions Lui dire, librement: “Je T’aime.” Quel Amour que l’Amour de notre Dieu!  

Oui, quel Amour que l’Amour dont Dieu nous aime! Devant un tel amour, nous ne pouvons que nous émerveiller, nous émerveiller d’Amour, nous émerveiller de Dieu. Dieu nous donne tout: “Qu’as-tu que tu n’aies reçu?...” L’homme est la pauvreté même puisque de lui-même il n’a rien, il ne possède rien. Comme Dieu a fait l’homme a son image, l’homme ressent le besoin, non seulement de dire merci pour les dons reçus, mais surtout de désirer donner quelque chose en échange, quelque chose qui ferait plaisir à Dieu. Mais quoi? Il n’a rien.

L’homme uni à Dieu, en amitié avec Dieu comme l’était Adam avant la faute, l’homme uni à Dieu désire de toute son âme fait plaisir à Dieu, mais avec quoi? Oh! avec pas grand’chose, il n’a rien. L’homme est un peu malheureux car il ne peut pas montrer l’amour qu’il a pour Dieu. Il y a comme un manque en lui. Alors, Dieu lui a donné un commandement: “Tu aimeras. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toutes tes forces, de toute ton âme, de tout ton esprit. et tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Car Dieu qui aime tous ses enfants, tous, sans exception, veut que les hommes s’aiment entre eux, comme Lui Dieu nous aime.

Mais comment aimer le prochain? Comment prouver à Dieu qu’on L’aime en aimant son prochain? L’homme se trouvait de nouveau très démuni. Alors Dieu explicita son commandement d’Amour. “Pour aimer ton prochain, tu le respecteras, tu ne tueras pas, tu ne lui nuiras pas, jamais, et d’aucune façon. Fais ainsi, et tu seras heureux, car l’amour qui se prouve est source inépuisable de bonheur.”

Mon Dieu! Quelle merveille! Pourquoi ne présente-t-on jamais les commandements de Dieu de cette façon, plutôt que d’en faire une caricature abominable et d’y voir, au lieu d’une immensité d’Amour, un arbitraire insupportable?

Dieu savait quel risque Il prenait en rendant l’Homme libre de L’aimer librement. Il savait que l’Homme, trompé par l’Ennemi, pêcherait gravement en refusant son amour. Mais Il savait aussi que son Fils, son Unique, dans une obéissance libre, ivre et fou d’Amour, accepterait de mourir sur une Croix. Il savait que les apôtres de son Fils donneraient leur vie pour témoigner de Dieu et de son Fils unique. Il connaissait déjà tous les martyrs qui préféreraient librement souffrir et mourir d’Amour que de renier leur foi.

Dieu savait que des fidèles consacreraient leur vie à Le servir, Lui, et Lui seul. Il savait que des âmes choisies renonceraient à tout amour humain et terrestre pour n’aimer que Lui seul, le Dieu-Amour. Déjà Dieu voyait ses prêtres, ses enfants de prédilection, ses prêtres entre les mains desquels se multiplieraient le pain et le vin sacrés: Corps et Sang de son Fils.

Dieu savait, Dieu voyait, Dieu avait pris ce risque d’être aimé pour Lui seul. Dieu savait que d’innombrables petites âmes, âmes-victimes, petites fleurs d’amour éparses près de Lui, consoleraient un jour le Christ agonisant. Dieu savait, Dieu voyait, Dieu avait pris ce risque d’être aimé et d’être aimé pour Lui, Lui l’Amour infini.

Dieu savait, Dieu voyait, Dieu avait pris ce risque d’être aimé, et Dieu était aimé... Et Dieu était ému, et Dieu pleurait des larmes, mais des larmes d’Amour, mais des larmes de joie. Et Dieu était heureux!

La Création de l’Homme et la Rédemption

Nous venons d’imaginer la création du monde et des hommes. Peut-on aussi imaginer la naissance des âmes et leur rédemption? Contemplons notre Créateur...  Dieu le Père est heureux: Il façonne une âme, Il la modèle à son image, selon ses désirs, selon sa bonté, selon son Amour. Dieu le Père est heureux: cette âme est une merveille, elle peut être éveillée.

Et Dieu éveille l’âme. Et l’âme qui vient d’éclore regarde son Créateur. Comme une petite fleur qui s’ouvre à son premier soleil, elle est émerveillée et murmure déjà: “Père! Papa! Je T’aime!” Car la toute petite âme émerveillée ne sait dire que cela: née de l’Amour, elle est remplie d’Amour. Elle ne peut que regarder l’Amour et s’en émerveiller. Elle ne peut que murmurer le seul mot qui ne s’apprend pas, le mot d’amour qui est la vie: “Je T’aime!” Dieu regarde la petite âme et sourit. Dieu-Amour est content de l’amour. À la petite âme qui Lui dit je T’aime, Dieu répond: “Je T’aime aussi, continue à M’aimer et Tu seras heureuse: Je T’ai faite pour cela, le bonheur.”

Dieu regarde la petite âme avec un Amour infini, mais l’Oeuvre est loin d’être achevée. La Pensée créatrice et éternelle a prévu autre chose. Dans la pensée de Dieu il y a autre chose. Dieu regarde les univers qui sont dans sa Pensée, Dieu contemple ses Anges, ses merveilleux serviteurs... Mais dans la Pensée de Dieu il y a autre chose. Dans la Pensée du Père il y a le Corps de son Fils. Il y a le Corps du Christ, le Corps mystique du Christ, son Église.

Dieu le Père contemple Dieu le Fils. Dieu le Fils aime Dieu le Père et l’Esprit du Fils rejoint l’Esprit du Père dans une spirale éternelle d’Amour, une spirale de feu dont la seule volonté est l’Amour. La volonté du Fils est la volonté du Père. La volonté du Père et du Fils est l’Unique volonté de Dieu, la volonté de l’Amour. Et dans la volonté de l’Amour il y a le Corps du Fils. Dieu-Amour, Dieu Trinité veut le Corps mystique du Fils, ce Corps merveilleux qui rassemblera en Lui toutes les splendeurs de la Création, les mondes spirituels et les mondes matériels.

Alors, Dieu le Père, avec un peu de la glaise terrestre sculpta un corps, un petit corps sensible capable de voir les merveilles de Dieu dissimulées dans la nature, capable d’entendre les Paroles de Dieu exprimées mais non dites, capable de sentir la tendresse de Dieu manifestée par la tendresse de ceux qui s’aiment, capable de goûter la présence de Dieu, la présence du Père enfouie dans tous les coeurs de pères.

Dieu prit la petite âme et la mit dans un corps, le petit corps qu’Il venait de sculpter: ainsi Dieu créa l’Homme. Puis Dieu mit l’Homme dans le Jardin terrestre, le Jardin de l’Éden longuement préparé pour lui. Dieu pouvait dire à l’Homme: “Croissez et multipliez. Peuplez la terre et soumettez-la.” 

Dieu poursuivait son projet: le Corps mystique de son Fils. À chaque Homme Il confia une mission, à chaque homme Il proposa sa vocation. À chaque petite âme qui s’éveillait, à chaque homme qui naissait dans ses mains, Dieu montrait la place, la place privilégiée qui serait la sienne dans le Corps mystique du Fils. Chaque petite âme était parfaitement conçue pour remplir la mission à laquelle elle était prédestinée dès sa conception. Elle pourrait remplir cette tâche qui serait son bonheur éternel... Chaque âme était indispensable, unique dans le Coeur de Dieu; chaque âme était sa privilégiée, car chaque âme avait sa mission propre, sa mission spécifique.

Chaque âme était irremplaçable...

Dieu, dans sa pensée éternelle construisait son oeuvre suprême: le bonheur de toutes ses âmes, dans son Amour et dans le Corps du Fils. Une seule condition à ce bonheur, une condition évidente: aimer Dieu, répondre à son Amour.

À ce moment de notre réflexion nous pouvons prendre conscience, encore une fois,  de notre petitesse, de notre insignifiance dans la Création, et pourtant de notre utilité, voire de notre nécessité. Dieu crée des milliards de mondes cosmiques... Dieu crée des milliards d’êtres humains. Dieu aime, individuellement, personnellement, chacun de ces petits êtres pensants, sensibles, capables d’amour, car chacun de ces êtres minuscules que sont les hommes, chacun de ces êtres a sa raison d’être, sa place fixée de toute éternité dans le Corps mystique du Fils, sa place de bonheur.

Dans le Coeur de Dieu nous sommes tous aimés, privilégiés, uniques, indispensables... Malgré notre “minusculité” nous sommes, nous existons pour être heureux, Dieu l’a voulu ainsi...

Mais il y a eu des ratés dans la création, des ratés à cause du péché, du péché des anges puis du péché des hommes... Il est impossible de comprendre la raison du péché de Lucifer qui fut la cause de notre propre péché: comment un être créé donc totalement dépendant de la pensée et de la volonté de Dieu, contingent mais intelligent, doué d’une perfection inconcevable pour nous, comment un être qui aurait dû être une perfection d’amour, comment cet être, Lucifer, a-t-il pu dire Non à son Créateur? C’est absolument incroyable! Mais revenons à notre sujet.

Il y eut des ratés dans la création à cause de Lucifer. L’Homme écouta Lucifer au lieu d’écouter l’Amour et la voix de son Père, et l’homme devenu pécheur fut très malheureux. Alors, le Père envoya son Fils, son Unique: le Père voulait toujours construire le Corps mystique de son Fils avec tous les hommes qu’Il continuait à créer. Le Père envoya Jésus, le Fils Bien-Aimé pour vivre avec les hommes, et sauver l’humanité. Mais les hommes, de nouveau trompés par leur ennemis, rejetèrent Jésus et le condamnèrent à la croix...

Librement Jésus venait de faire sienne la volonté du père; librement Jésus acceptait la mort; mais sa nature humaine tremblait... Rejoignons Jésus à Gethsémani. Imaginons-Le assis sur une pierre, tourné vers le Père et Le suppliant d’éloigner de Lui le calice qui L’écrasait, qui Le brisait. Imaginons  Jésus, écrasé de douleur, se penchant vers les toutes petites fleurs, les minuscules petites fleurs, à peine visibles, enfouies dans l’herbe et cachées par les cailloux. Un rayon de lune venait de les révéler à Jésus.

Un rayon de lune embellissait tellement ce qui était aux pieds de Jésus qu’Il se pencha, malgré ses larmes, malgré le sang qui suintait de ses pores. Jésus cueillit une de ces petites fleurs, la regarda et l’aima. Elle était jolie malgré quelques cicatrices anciennes: un pied malencontreux avait dû la fouler quelques jours auparavant. Mais elle s’était redressée, nettoyée, arrangée. Jésus la contemplait! Et Jésus l’aima car elle Le consola, le temps d’une seconde, le temps pour Lui, de remercier le Père et d’accepter de nouveau sa Volonté.

Quel spectacle insolite: Jésus suant le sang et caressant une humble petite fleur...

Faisons encore un effort d’imagination et considérons les différences d’échelle de mesure existant entre Jésus souffrant et la fleur sans intérêt. Essayons de nous placer à l’échelle de Dieu. Nous voyons alors un gazon immense: la terre, et sur ce gazon, nous voyons des milliards de petites fleurs: les âmes. Revenons sur la terre, à notre échelle: nous voyons les fleurs mais nous ne voyons pas Dieu. Dieu est trop grand, trop immense, complètement hors de notre cosmos, de notre espace, qu’Il enveloppe. Dieu est là, mais nous ne pouvons pas Le voir, nous sommes en Lui...

À l’échelle de Dieu, plusieurs dizaines de milliers de fois supérieure à la nôtre, nous “voyons” Jésus. Nous voyons Jésus, mais les petites fleurs disparaissent à nos yeux. Jésus est immense, à son échelle à Lui. Pourtant Il se penche et ramasse une petite fleur et sourit, car Lui, Il peut voir la petite fleur, la minuscule fleur, placée là par le Père pour Le consoler, l’espace d’un instant, dans un rayon de lune.

Jésus aime cette petite fleur, la petite créature insignifiante mise là par le Père, à cet instant précis et dans ce lieu choisi, pour consoler le Fils. Jésus cueille la toute petite créature créée juste pour cette tâche d’une seconde. Jésus la regarde, l’aime et la met dans son coeur.

Et depuis nous sommes dans le Coeur de Jésus, à notre place, dans son Corps mystique. Pour certaines âmes, cette place se trouve à Gethsémani... pour être sa consolation. Jésus remplit la petite âme de son amour; ce n’est pas bien difficile pour Lui de remplir un être si réduit, l’espace d’un atome. Ce n’est pas difficile pour Lui, vus sa taille et la taille de l’atome, mais cet atome rempli d’amour est la consolation de Jésus. Quel miracle de l’Amour!

Nous sommes toujours à Gethsémani. Jésus regarde la petite fleur, la petite âme, qu’Il vient de cueillir... Jésus regarde la petite fleur. Il la met sur son doigt et la contemple: c’est son oeuvre. Il la caresse et lui parle. Il lui parle du Père, Il lui parle d’Amour, Il lui parle de Vie, Il lui parle de joie. La petite fleur se rend bien compte qu’il se passe quelque chose, mais elle ne voit rien: elle ne peut pas, elle est bien trop petite et Jésus est trop grand. Elle sait simplement que son coeur est rempli d’amour. Elle sait qu’elle est aimée. Elle ne sait pas comment. Elle ne sait pas pourquoi. Elle sait seulement qu’on l’aime, que son coeur est rempli d’amour. Elle sait qu’elle est à sa place, et qu’à sa place elle réjouit le Coeur de Dieu.

Dans l’immensité de la Création, tout est aimé de Dieu. Tout est connu par Dieu. Dieu connait individuellement chaque être vivant, chaque rouage du Corps mystique. Dieu-Bonheur crée le bonheur de tous ceux qui sont dans son Amour, dans l’Amour qui est QUELQU’UN.

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