Diego de Alcala
Religieux franciscain, Saint
† 1463

Saint Diego (ou Didace) était Espagnol. Après une enfance remarquable par sa piété, il se retira quelques années, avec un saint prêtre, dans un petit ermitage, où il s'adonna complètement à la pénitence et à la contemplation. Quand il entra, plus tard, dans l'Ordre de Saint-François, il était déjà de taille à donner l'exemple aux plus parfaits. Parmi les traits de sa mortification, on raconte qu'il se jeta, un jour d'hiver, dans un étang glacé, pour éteindre les ardeurs de la concupiscence. L'oraison était sa vie et son bonheur. Il y employait tout le temps que l'obéissance ne réclamait pas pour d'autres occupations; aussi recevait-il, dans ce colloque perpétuel avec Dieu, des communications merveilleuses.

Il avait une charité toute spéciale pour les malades. “Son cœur, dit son historien, était un hôpital bien plus vaste que les établissements bâtis par les Papes et les rois pour recevoir toutes les misères humaines. Il y recevait tout le monde, et il n'y avait point de malades qu'il ne secourût avec un empressement admirable, si l'obéissance le permettait. Jamais leur mauvaise humeur ni l'infection de leurs plaies ne le rebutaient; plus d'une fois même on l'a vu baiser avec respect les plus dégoûtants ulcères”.

L'objet le plus ordinaire de ses pensées était la Passion de son Sauveur crucifié. Il la méditait souvent, les bras étendus en croix, ou tenant un crucifix de bois entre ses mains, et ses aspirations étaient alors si véhémentes, que l'âme soulevait quelques fois le corps de terre et le tenait longtemps suspendu. Sa dévotion n'était pas moins grande envers l'adorable Sacrement de nos autels. Il servait la Messe avec une modestie et une piété qui ravissaient les assistants; mais surtout il communiait avec une ferveur toute séraphique et recevait souvent, à cette occasion, des grâces extraordinaires.

La réputation que lui faisaient partout ses éminentes vertus et ses nombreux miracles était si grande, qu'on l'appelait partout le Saint. Une nuit qu'il était très malade, il fut ravi hors de lui-même et demeura sans mouvement; ses frères et les médecins le crurent mort, mais il revint à lui-même et dit trois ou quatre fois: “Oh ! Qu'il y a de belles fleurs en paradis !“ Il demanda, par aumône, l'habit le plus pauvre et la corde la plus usée du couvent. Près de mourir, il tenait dans ses mains un grand crucifix, et ses dernières paroles furent celles-ci : “O douce Croix, ô aimables clous !” Son corps répandit une suave odeur et resta plusieurs mois exposé à la vénération des fidèles.

Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

 

 

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