Nous ne savons
rien de saint Delphin, que depuis qu'il eut été élevé à l'épiscopat.
Il fut lié d'une étroite amitié avec saint Phébade, évêque d'Agen.
Saint Ambroise leur écrivit une lettre commune que nous avons encore
, et dans laquelle il parle des fruits que retirait l'Église de leur
union.
Saint Delphin
assista au concile de Saragosse, où les priscillianistes furent
condamnés en 380. Ces hérétiques en appelèrent au Pape Damase. En
allant à Rome, ils passèrent par l'Aquitaine, et voulurent y
répandre leurs erreurs ; notre saint évêque rendit leurs efforts
inutiles ; il tint depuis un concile à Bordeaux, où ils
furent de nouveau condamnés. Mais il n'approuva jamais la conduite
sanguinaire d'Ithace et d'Idace envers les pricillianistes ; il
refusa même de communiquer avec ces deux évêques.
Saint Delphin
baptisa saint Paulin en 388, et lui inspira le désir d'entrer dans
les voies de la perfection évangélique. Saint Paulin en conserva
toujours une vive reconnaissance. Il lui écrivit plusieurs lettres,
dont cinq sont parvenues jusqu'à nous. On y voit qu'il l'honorait
comme son père et son maître.
Le saint évêque
de Bordeaux mourut le 24 Décembre 403, et eut saint Amand pour
successeur. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.
SOURCE :
Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux
Saints… – Traduction : Jean-François Godescard. |