Saint Cyrille de Jérusalem
était au nombre des pères du concile de Constantinople de 381, il
n'est pourtant pas de ceux qui ont joué un rôle déterminant dans le
développement théologique. Saint Cyrille de Jérusalem faisait partie
de
ces évêques locaux qui se sentaient concernés par les controverses et se
voyaient contraints de choisir l'un ou l'autre parti puisque les
discussions portaient sur la théologie et la politique ecclésiastique.
Saint Cyrille de Jérusalem
d'abord de tendance homoiousienne, rallia les homoousiens.
C'est l' "eusébien " Acace
de Césarée qui, à titre de métropolite compétent, le consacra évêque de
Jérusalem, en 348. Au concile de Séleucie (359), Saint Cyrille de
Jérusalem appuya le parti de la majorité homoïousienne, mais au concile
de Constantinople, il désavoua sa position antérieure, qui se
rapprochait maintenant des " macédoniens " : le concile ratifia alors
explicitement la légitimité de sa consécration épiscopale. Ce "
revirement " ne renvoie cependant pas nécessairement à une modification
de sa théologie, car Hilaire de Poitiers, le synode de Paris et d'autres
considéraient également que les conceptions homoïousiennes et
homoousienne étaient parfaitement conciliables du point de vue
théologique.
Quelques années à peine
après sa consécration épiscopale (la seule chose que nous sachions de sa
biographie antérieure, c'est qu'il avait été prêtre à Jérusalem), Saint
Cyrille de Jérusalem se brouilla avec Acace, pour des raisons non pas
doctrinales, mais disciplinaires, parce qu'il cherchait à rompre les
liens de dépendance de son évêché de Jérusalem à l'égard de celui de
Césarée. Acace l'accusa - comme ce fut le cas, plus tard, de Grégoire de
Nysse d'aliénation illégale de biens ecclésiastiques et le convoqua à
Césarée pour qu'il s'explique. Saint Cyrille de Jérusalem ignorant la
citation en jugement pendant plus de deux ans, Acace le démit de ses
fonctions en 358. Mais quand Acace fut déposé à son tour par le concile
de Séleucie (359), parce qu'il préconisait la formule " homéenne ",
selon laquelle le Fils était "semblable au Père selon les Écritures ",
tandis que lui-même soutenait la majorité homoïousienne, Saint Cyrille
de Jérusalem put retourner à Jérusalem. Malheureusement, l'empereur
Constance se rallia à la théologie d'Acace et imposa au double synode de
Rimini et de Séleucie, à Nikê, l'acceptation de la formule homéenne,
qu'il fit ratifier par un synode à Constantinople (360). Saint Cyrille
de Jérusalem fut à nouveau contraint de s'exiler. Son exil cependant ne
dura pas - en 361 l'empereur Julien, qui se souciait guère des
controverses ecclésiastiques, autorisa à nouveau tous les évêques à
retourner dans leurs diocèses. Mais Julien ne régna que quelques années
et Valens (364-378), son successeur, poursuivit la politique homéenne de
Constance. Ses condamnations à l'exil entrèrent donc à nouveau en
vigueur et Saint Cyrille de Jérusalem fut contraint de quitter Jérusalem
pour la troisième fois, et cet exil-là durera quinze ans. Après la mort
de Valens et la victoire définitive du parti nicéen, auquel se
rattachait maintenant Saint Cyrille de Jérusalem, il put résider
tranquillement à Jérusalem jusqu'à sa propre mort, le 18 mars 387. Nous
ignorons tout de ses dernières années - si ce n'est qu'il a participé au
concile de Constantinople de 381.
SOURCE :
http://jesusmarie.free.fr/
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