Cunibert de Cologne
Évêque, Saint
† 663

S. Cunibert, que d'autres nomment Hunebert, naquit de parents nobles et très-pieux, sur les bords de la Moselle, et se forma de bonne heure, par leur exemple et leurs leçons, aux vertus du christianisme. Quand il eut atteint l'âge viril, il devint diacre de l'église de Trèves, et se distingua en cette qualité par son savoir, son esprit de justice et la pureté de ses mœurs. A la mort de l'évêque Remède de Cologne, le diacre Cunibert fut élevé sur ce siège épiscopal, en considération de ses hautes vertus. Sa modestie et son humilié l'engagèrent à la vérité à refuser ces difficiles fonctions ; mais le serviteur de Dieu se vit obligé de se rendre aux vœux unanimes du Roi Dagobert, du clergé de Cologne et du peuple. Ceci arriva vers l'an 623, la seconde année du règne de Dagobert en Austrasie, et la quarantième de celui de son père Clotaire en France. Il n'est donc guère croyable, qu'il ait été élevé à la cour de Dagobert, comme le prétendent quelques historiens ; car il y avait déjà longtemps qu'il était diacre à l'église de Trèves, lorsque Dagobert fut fait roi d'Austrasie par son père Clotaire II.

Le saint évêque prit la part la plus active à toutes les affaires publiques. Il assista en 625, avec beaucoup d'autres prélats, au concile tenu à Reims, et fit paraître dans toutes les circonstances tant de sagesse et de piété, que le Roi Dagobert ne fit plus rien sans le consulter, et l'honora même, après la mort de S. Arnoul, évêque de Metz, de sa confiance la plus intime. S. Cunibert se vit ainsi chargé du poids des principales affaires du royaume, avec le B. Pépin, et ils s'acquittèrent de cette lâche à la satisfaction du Roi et pour le plus grand bien du peuple. Aussi longtemps que Dagobert suivit leurs sages conseils, son règne fut si heureux, que la paix et la justice semblaient y avoir fixé leur demeure, et qu'il surpassa en éclat celui de tous les Rois ses prédécesseurs. Le saint Roi Sigebert eut particulièrement de grandes obligations au bienheureux évêque ; car son père, devenu Roi de toute la France, l'ayant placé encore enfant sur le trône d'Austrasie, les soins de notre Saint en firent un chrétien accompli et un Roi parfait. Le B. Pépin était alors chargé de l'administration générale de l'empire des Francs , et Cunibert, ainsi que le duc Adalgise, étaient les conseillers du jeune Roi d'Austrasie. Pépin et Cunibert furent toujours liés entre eux par l'amitié la plus étroite, et après la mort de Dagobert, ils dirigèrent en commun le gouvernement de l'empire d'Austrasie et l'éducation du jeune Roi. La sainteté et la sagesse évangélique de Cunibert imprimèrent à toute l'administration une marche tout-à-fait chrétienne.

A la mort du saint Roi Sigebert, Cunibert se retira dans son évêché, parce qu'il ne voulait pas être témoin de l'injustice que Grimoald, fils de Pépin et maire du palais, commit envers Dagobert, fils et héritier de Sigebert, en lui ôtant la couronne, pour la mettre sur la tête de son fils Childebert. Mais celui-ci ne jouit pas longtemps de sa perfidie ; car Clovis II, frère de S. Sigebert, réunit de nouveau la monarchie des Francs sous le même sceptre. Lorsque, sous le règne de son fils Lothaire III, l'Auslrasie forma de nouveau un royaume à part pour le jeune Childéric, il fallut que Cunibert, malgré son grand âge, se chargeât encore de la conduite de ce jeune prince. En considération des intérêts généraux de la Religion et de l'Etat, Je saint évêque, quoique préférant ses fonctions pastorales à toutes autres, prit néanmoins sur lui cette pénible tâche. C'est en raison de la position où il se trouvait alors, que dans les actes publics de ces temps-là on le voit toujours à la tête des autres évêques, quoiqu'on sa qualité d'évêque, il fût soumis à l'archevêque de Worms, qui était alors la métropole de la Haute-Germanie.

Cunibert mourut le 12 Novembre 663, et fut enterré dans l'église de Saint-Clément, qui s'appela dans la suite de Saint-Cunibert. Le Seigneur glorifia sa mémoire par plusieurs miracles.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

 

 

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