CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ
DIRECTOIRE POUR LE MINISTÈRE ET LA
VIE DES PRÊTRES
INTRODUCTION
La riche expérience
de l’Église sur le ministère et la vie des prêtres, présentée dans
différents documents du Magistère (1), a reçu de nos jours une
nouvelle contribution grâce aux enseignements contenus dans
l’Exhortation Apostolique post-synodale Pastores dabo vobis.(2)
La publication de ce
document – dans lequel le Souverain Pontife a voulu unir sa voix
d’évêque de Rome et de successeur de Pierre à celle des Pères
synodaux – a signifié, pour les prêtres et pour toute l’Église, le
commencement d’un chemin de fidélité et de fécondité dans
l’approfondissement et l’application de ses contenus. “ Aujourd’hui
en particulier, la tâche pastorale prioritaire de la nouvelle
évangélisation incombe à tout le Peuple de Dieu, et demande une
nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour
l’annonce et le témoignage évangéliques. Elle exige que les prêtres
soient radicalement et totalement plongés dans le mystère du Christ,
et capables de réaliser un nouveau style de vie pastorale ”.(3)
Les premiers
responsables de cette “ nouvelle évangélisation ” du troisième
Millénaire sont les prêtres. Cependant, pour pouvoir réaliser leur
mission, ils ont besoin de nourrir en eux-mêmes une vie qui soit le
pur reflet de leur identité, et de vivre une union d’amour avec
Jésus-Christ, Prêtre Suprême et Éternel, Tête, Maître, Époux et
Pasteur de son Église, alimentant leur spiritualité et leur
ministère avec une formation permanente complète.
Pour répondre à de
telles exigences, est né ce Directoire, à la demande de nombreux
évêques durant le Synode de 1990 et à l’occasion de la consultation
générale de l’épiscopat promue par ce Dicastère.
Pour l’élaboration
de ce document, on a tenu compte à la fois : des suggestions de
l’épiscopat mondial, expressément consulté ; des idées qui sont
apparues au cours des travaux de la réunion plénière de la
Congrégation, qui eut lieu au Vatican en octobre 1993 ; et
finalement des réflexions de nombreux théologiens, canonistes et
experts en la matière, provenant de divers horizons géographiques,
et insérés dans les situations pastorales actuelles.
On a cherché à
proposer des éléments pratiques qui puissent servir pour des
initiatives contribuant à l’unité d’action. On a cependant évité
d’entrer dans les détails que seules les pratiques locales légitimes
et les conditions réelles de chaque diocèse ou Conférence épiscopale
pourront utilement suggérer à la prudence et au zèle des pasteurs.
Étant donnée la nature de Directoire de ce Document, il est
apparu opportun, dans les circonstances actuelles, de ne rappeler
que les éléments doctrinaux qui contribuent à fonder l’identité, la
spiritualité et la formation permanente des prêtres.
Ce document, par
conséquent, n’entend pas offrir un exposé exhaustif sur le
sacerdoce, ni être une pure et simple répétition de ce qui a déjà
été déclaré authentiquement par le Magistère de l’Église : il veut
plutôt répondre aux principales interrogations d’ordre doctrinal,
disciplinaire et pastoral qui se posent aux prêtres face aux défis
de la nouvelle évangélisation.
Ainsi, par exemple,
on a voulu expliciter que la véritable identité sacerdotale, telle
que le Divin Maître l’a voulue et comme l’Église l’a toujours vécue,
n’est pas conciliable avec ces tendances qui voudraient supprimer ou
vider de son contenu la réalité du sacerdoce ministériel. On a voulu
donner une importance particulière au thème spécifique de la
communion, exigence aujourd’hui singulièrement ressentie, étant
donné son incidence sur la vie du prêtre. On peut dire la même chose
de la spiritualité sacerdotale qui a subi de nos jours bien des
contrecoups du développement du sécularisme et d’une anthropologie
erronée. II est enfin apparu nécessaire d’offrir quelques conseils
pour une formation permanente appropriée à aider les prêtres à vivre
leur vocation avec joie et avec responsabilité.
Ce texte est
naturellement destiné, à travers les évêques, à tous les prêtres de
l’Église de rite latin. Les directives qu’il contient concernent en
particulier les prêtres du clergé séculier diocésain ; cependant,
les prêtres membres des Instituts religieux et des Sociétés de vie
apostolique doivent tenir compte de nombre d’entre elles, avec les
adaptations nécessaires. On souhaite que ce Directoire soit à chaque
prêtre une aide pour approfondir sa propre identité et pour enrichir
sa spiritualité personnelle ; un encouragement pour son ministère et
pour sa formation permanente, puisque le prêtre en est lui-même le
premier acteur. On espère également qu’il servira de référence pour
un apostolat vaste et authentique, pour le bien de l’Église et du
monde entier.
De la Congrégation
pour le Clergé, le Jeudi Saint 1994.
JOSÉ T. Card. SANCHEZ
Préfet
+ CRESCENZIO
SEPE
Arch. tit. de Grado, Secrétaire
Chapitre I
IDENTITÉ DU
PRÊTRE
1. Le Sacerdoce
comme don
L’Église tout entière
participe de l’onction sacerdotale du Christ dans l’Esprit-Saint.
Dans l’Église, en effet “ tous les chrétiens deviennent un sacerdoce
saint et royal, offrant des sacrifices spirituels à Dieu par
Jésus-Christ, et proclamant les hauts faits de Celui qui les a
appelés des ténèbres à son admirable lumière ” (cf. 1 Pt 2,
5.9).(4) Dans le Christ, tout le Corps mystique est uni au Père par
le Saint-Esprit, en vue du salut de tous les hommes.
L’Église, cependant, ne
peut remplir seule cette mission : toute son activité a
intrinsèquement besoin de la communion avec le Christ, Tête de son
Corps. Indissolublement liée à son Seigneur, elle en reçoit
constamment la grâce et la vérité, le gouvernement et le soutien,
afin de pouvoir être pour tous et pour chacun “ signe et instrument
de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre
humain ”.(5)
Le sacerdoce
ministériel trouve sa raison d’être dans cette perspective de
l’union vitale de l’Église avec le Christ. En effet, grâce à ce
ministère, le Seigneur continue à exercer au milieu de son Peuple
les fonctions qui ne reviennent qu’à Lui en tant que Tête de son
Corps. Par conséquent, le sacerdoce ministériel rend tangible
l’activité propre du Christ-Tête, et prouve que le Christ n’a pas
abandonné son Église mais qu’il continue à lui donner la vie grâce à
son sacerdoce éternel. Pour cette raison, L’Église considère le
sacerdoce ministériel comme un don qui lui est fait dans le
ministère de certains de ses fidèles.
Ce don, institué par le
Christ pour continuer sa mission salvifique, a d’abord été conféré
aux Apôtres et se continue dans l’Église, à travers leurs
successeurs, les évêques.
2. Racine
sacramentelle
Par l’ordination
sacramentelle, réalisée par le moyen de l’imposition des mains et de
la prière consécratoire prononcée par l’Évêque, il se produit dans
le prêtre “ un lien ontologique spécifique qui unit le prêtre au
Christ, Prêtre Suprême et Bon Pasteur ”.(6)
L’identité du prêtre,
par conséquent, découle de sa participation spécifique au Sacerdoce
du Christ, par laquelle le sujet ordonné devient, dans l’Église et
pour l’Église, image réelle, vivante et transparente du Christ
Prêtre, “ une représentation sacramentelle du Christ Tête et
Pasteur ”.(7) Grâce à la consécration, le prêtre “ reçoit le don
d’un “ pouvoir ” spirituel qui est participation à l’autorité avec
laquelle Jésus-Christ, par Son Esprit, guide son Église ”.(8)
Cette identification
sacramentelle avec le Prêtre Suprême et Éternel, insère
spécifiquement le prêtre dans le mystère trinitaire et, à travers le
mystère du Christ, dans la Communion ministérielle de l’Église pour
servir le Peuple de Dieu.(9)
Dimension trinitaire
3. En communion avec
le Père, le Fils et l’Esprit-Saint
S’il est vrai que tout
chrétien par le baptême est en communion avec le Dieu Un et Trine,
il est aussi vrai que, grâce à la consécration reçue dans le
sacrement de l’Ordre, le prêtre est placé dans une relation
particulière et spécifique avec le Père, le Fils, et le
Saint-Esprit. En effet, “ notre identité a son origine ultime dans
la charité du Père. Nous sommes unis au Fils, envoyés par lui,
Souverain Prêtre et Bon Pasteur, au moyen du sacerdoce ministériel,
par l’action de l’Esprit-Saint. La vie et le ministère du prêtre
sont une continuation de la vie et de l’action du Christ. C’est cela
notre identité, notre véritable dignité, la source de notre joie, la
certitude de notre vie ”.(10)
L’identité, le
ministère et l’existence du prêtre sont donc essentiellement en
relation avec les Trois Personnes divines, en vue du service
sacerdotal de l’Église.
4. Dans la dynamique
trinitaire du salut
Le prêtre, “ comme
prolongement visible et sacramentel du Christ, et à sa propre place
en face de l’Église et du monde, comme origine permanente et
toujours nouvelle du salut ”, se trouve inséré avec une
responsabilité particulière dans la dynamique trinitaire. Son
identité provient du ministerium Verbi et sacramentorum, qui
est en relation essentielle avec le mystère de l’amour salvifique du
Père (cf. Jn 17, 6-9. 24 ; 1 Cor 1, 1 ; 2 Cor
1, 1), avec l’être sacerdotal du Christ – qui choisit et appelle
personnellement son ministre pour qu’il demeure avec Lui (cf. Mc
3, 15) – et avec le don de l’Esprit (Jn 20, 21), qui
communique au prêtre la force nécessaire pour donner vie à une
multitude de fils de Dieu, convoqués dans son unique Peuple, en
chemin vers le Royaume du Père.
5. Relation intime
avec la Trinité
On peut en déduire le
caractère essentiellement “ relationnel ” (cf. Jn 17, 11. 21)
(12) de l’identité du prêtre.
La grâce et le
caractère indélébile conférés par l’onction sacramentelle du
Saint-Esprit (13) mettent le prêtre “ en relation ” personnelle avec
la Trinité, puisqu’elle est la source de l’être et de l’agir
sacerdotal. Cette relation doit être donc nécessairement vécue par
le prêtre de manière intime et personnelle, dans un dialogue
d’adoration et d’amour avec les trois Personnes divines, conscient
que le don reçu lui a été conféré pour le service de tous.
Dimension
christologique
6. Identité
spécifique
La dimension
christologique, tout comme la dimension trinitaire, provient
directement du sacrement qui configure ontologiquement au Christ
Prêtre, Maître, Sanctificateur et Pasteur de son Peuple.(4)
Les fidèles qui, tout
en restant insérés dans le sacerdoce commun, sont choisis et
constitués dans le sacerdoce ministériel, reçoivent une
participation indélébile à l’unique sacerdoce du Christ, pour la
sanctification, l’enseignement et le gouvernement de tout le Peuple
de Dieu. Ainsi, d’une part, le sacerdoce commun des fidèles et le
sacerdoce ministériel ou hiérarchique sont nécessairement ordonnés
l’un à l’autre parce que l’un et l’autre, chacun à sa manière,
participent de l’unique sacerdoce du Christ ; et d’autre part, ils
diffèrent essentiellement l’un de l’autre.(5)
Dans ce sens,
l’identité du prêtre est “ nouvelle ” par rapport à celle de tous
les chrétiens qui, par le baptême, participent ensemble de l’unique
sacerdoce du Christ et sont appelés à lui rendre témoignage sur
toute la terre.(16) La spécificité du sacerdoce ministériel se situe
dans le cadre de la nécessité qu’ont tous les fidèles d’adhérer à la
médiation et à la seigneurie du Christ, rendues visibles dans
l’exercice du sacerdoce ministériel.
Dans cette identité
christologique particulière, le prêtre doit avoir conscience que sa
vie est un mystère totalement inséré dans le mystère du Christ et de
l’Église, de manière nouvelle et spécifique, et que ceci l’engage
totalement dans l’activité pastorale et l’élève.(7)
7. Au sein du Peuple
de Dieu
Le Christ associe les
Apôtres à sa propre mission : “ Comme le Père m’a envoyé, moi aussi
je vous envoie ” (Jn 20, 21). Dans l’Ordination sacrée, la
dimension missionnaire est ontologiquement présente. Le prêtre est
choisi, consacré et envoyé pour rendre efficace aujourd’hui cette
mission éternelle du Christ, dont il devient l’authentique
représentant et le messager : “ Celui qui vous écoute, c’est moi
qu’il écoute, et celui qui vous rejette, rejette celui qui
m’a envoyé ” (Lc 10, 16).
On peut donc dire que
la configuration au Christ, par le moyen de la consécration
sacramentelle, définit le prêtre au sein du Peuple de Dieu, en le
faisant participer d’une façon qui lui est propre au pouvoir
sanctificateur, magistériel et pastoral de Jésus-Christ lui-même,
Tête et Pasteur de l’Église.(18)
Agissant in persona
Christi Capitis, le prêtre devient le ministre des
actions salvifiques essentielles ; il transmet les vérités
nécessaires au salut et fait paître le Peuple de Dieu, en le
conduisant vers la sainteté.(9)
Dimension
pneumatologique
8. Caractère
sacramental
Dans son ordination
presbytérale, le prêtre a reçu le sceau de l’Esprit-Saint qui fait
de lui un homme marqué par le caractère sacramentel afin d’être pour
toujours ministre du Christ et de l’Église. Conforté par la promesse
selon laquelle le Consolateur demeurera “ avec lui pour toujours ” (Jn
14, 16-17), le prêtre sait qu’il ne perdra jamais la présence et le
pouvoir efficace du Saint-Esprit, pour pouvoir exercer son ministère
et vivre la charité pastorale, comme un don total de soi pour le
salut de ses frères.
9. Communion
personnelle avec le Saint-Esprit
C’est aussi le
Saint-Esprit qui, dans l’ordination, confère au prêtre le devoir
prophétique d’annoncer et d’expliquer, avec autorité, la Parole de
Dieu. Inséré dans la communion de l’Église avec tout l’ordre
sacerdotal, le prêtre sera guidé par l’Esprit de Vérité, que le Père
a envoyé par le Christ, et qui enseigne toute chose, rappelant tout
ce que Jésus a dit aux Apôtres. Par conséquent le prêtre, avec
l’aide de l’Esprit-Saint, et grâce à l’étude de la Parole de Dieu
dans les Écritures, à la lumière de la Tradition et du
Magistère,(20) découvre la richesse de la Parole qu’il doit annoncer
à la communauté ecclésiale à lui confiée.
10. Invocation de
l’Esprit-Saint
Par la vertu du
caractère sacramentel, identifiant son intention avec celle de
l’Église, le prêtre est toujours en communion avec l’Esprit-Saint
dans la célébration de la liturgie, et surtout de l’Eucharistie et
des autres sacrements.
Dans chaque sacrement
en effet, c’est le Christ qui agit en faveur de l’Église, par le
Saint-Esprit invoqué dans sa puissance efficace par le prêtre
célébrant in persona Christi.(21)
La célébration
sacramentelle, par conséquent, tire son efficacité de la parole du
Christ qui l’a instituée et de la puissance de l’Esprit que l’Église
invoque souvent par le moyen de l’épiclèse.
Ceci est
particulièrement évident dans la Prière eucharistique où le prêtre,
invoquant la puissance de l’Esprit-Saint sur le pain et le vin,
prononce les paroles de Jésus et actualise le mystère du Corps et du
Sang du Christ réellement présent.
11. Force pour
guider la communauté
C’est finalement dans
la communion de l’Esprit-Saint que le prêtre trouve la force pour
guider la communauté qui lui est confiée et pour la maintenir dans
l’unité voulue par le Seigneur.(22) La prière du prêtre à
l’Esprit-Saint peut prendre exemple de la prière sacerdotale de
Jésus-Christ (cf. Jn 17). II doit donc prier pour l’unité des
fidèles afin qu’ils soient “ Un ”, pour que le monde croie que le
Père a envoyé le Fils pour le salut de tous.
Dimension
ecclésiologique
12. “ Dans ” et
“ face ” à l’Église
Le Christ, source
permanente et toujours nouvelle du salut, est le mystère
originaire dont découle le mystère de l’Église, son Corps et son
Épouse, appelée par l’Époux à être signe et instrument de
rédemption. Par l’œuvre confiée aux Apôtres et à leurs Successeurs,
le Christ continue à donner la vie à son Église.
À travers le mystère du
Christ, le prêtre, quand il exerce son ministère dans toute sa
diversité, entre aussi dans le mystère de l’Église qui “ prend
conscience, dans la foi, de ne pas exister par elle-même, mais par
la grâce du Christ dans l’Esprit-Saint ”.(23) Le prêtre, pour cette
raison, bien qu’inséré dans l’Église, se place aussi face à
elle.(24)
13. Participant
d’une certaine manière à la sponsalité de Jésus-Christ
En effet, le sacrement
de l’Ordre rend le prêtre participant non seulement au mystère du
Christ Prêtre, Maître, Tête et Pasteur, mais aussi, d’une
certaine manière, à celui du Christ “ Serviteur et Époux de
l’Église ”.(25) Elle est Son “ Corps ”, et il l’a aimée et il l’aime
au point de se donner lui-même pour elle (cf. Eph 5, 25) ; il
la régénère et la purifie continuellement par la Parole et par les
sacrements (cf. ibid 5, 26) ; il se sacrifie pour la rendre
toujours plus belle (cf. ibid 5, 27) et enfin, il la nourrit
et l’entoure de soins (cf. ibid 5, 29).
Les prêtres qui –
collaborateurs de l’Ordre Épiscopal – constituent avec leur évêque
un seul presbyterium,(26) participent à un degré subordonné de
l’unique sacerdoce du Christ. D’une certaine manière, ils
participent aussi, à l’exemple de l’évêque, de cette dimension
sponsale vis-à-vis de l’Église, bien signifiée dans le rite de
l’ordination Épiscopale par la remise de l’anneau.(27)
Les prêtres qui, “ dans
chacune des communautés locales de fidèles, rendent pour ainsi dire
présent l’Évêque, auquel ils sont unis dans la confiance et la
magnanimité ”,(28) devront être fidèles à l’Épouse, et comme des
icônes vivantes du Christ Époux, ils devront rendre opérant le don
multiforme du Christ à son Église.
Par cette communion
avec le Christ Époux, le sacerdoce ministériel est, lui aussi
constitué – comme le Christ, avec le Christ et dans le Christ – dans
ce mystère d’amour salvifique dont le mariage entre chrétiens est
une participation.
Parce qu’il est appelé
dans un acte d’amour surnaturel absolument gratuit, le prêtre doit
aimer l’Église comme le Christ l’a aimée, lui consacrant toutes ses
énergies et se donnant dans la charité pastorale jusqu’à donner
quotidiennement sa propre vie.
14. Universalité du
sacerdoce
Le commandement du
Seigneur d’évangéliser toutes les nations (Mt 28, 18-20)
constitue une autre dimension de l’être du prêtre face à
l’Église.(29) Envoyé, missus par le Père à travers le Christ,
le prêtre appartient “ de manière immédiate ” à l’Église
universelle,(30) qui a la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle
“ jusqu’aux extrémités de la terre ” (Act 1, 8).(31)
“ Le don spirituel que
les prêtres ont reçu à l’ordination les prépare à une mission de
salut d’ampleur universelle ”.(32) En effet, par l’Ordre et le
ministère reçu, tous les prêtres sont associés au Corps Épiscopal
et, en communion hiérarchique avec lui, ils servent l’Église tout
entière selon leur vocation et leur grâce spécifiques.(33) Par
conséquent, l’appartenance à une Église particulière réalisée par
l’incardination (34) ne doit pas enfermer le prêtre dans une
mentalité étroite et particulariste, mais l’ouvrir plutôt au service
d’autres Églises. Toute Église est en effet la réalisation
particulière de l’unique Église de Jésus-Christ, à tel point que
l’Église universelle vit et accomplit sa mission dans et à partir
des Églises particulières en communion effective avec elle. Ainsi,
tous les prêtres doivent avoir un cœur et une mentalité
missionnaires, en étant ouverts aux besoins de l’Église et du
monde.(35)
15. Dimension
missionnaire du sacerdoce
Il est important que le
prêtre soit pleinement conscient de cette dimension missionnaire de
son sacerdoce et qu’il la vive profondément, en harmonie avec
l’Église qui éprouve aujourd’hui comme hier, le besoin d’envoyer ses
ministres là où leur mission est plus urgente, et de s’engager à
réaliser une distribution plus équitable du clergé.(36)
Cette exigence de la
vie de l’Église dans le monde contemporain doit être intensément
éprouvée par chaque prêtre, qui la vivra comme le don de son âme au
sein de l’Église et à son service.
Par conséquent, on ne
peut admettre les opinions qui, au nom d’un respect mal compris des
cultures particulières, tendent à dénaturer l’action missionnaire de
l’Église appelée à accomplir un seul ministère universel de salut
qui transcende et doit vivifier toutes les cultures.(37)
II faut également dire
que l’expansion universelle intrinsèque au ministère sacerdotal, à
laquelle on ne pourra donc jamais renoncer, trouve une
correspondance dans les caractéristiques socio-culturelles du monde
contemporain qui éprouve l’exigence d’éliminer les barrières
divisant les peuples et les nations : surtout à travers la
communication entre cultures, on veut rendre frères les peuples
malgré les distances géographiques qui les divisent.
Aujourd’hui plus que
jamais, le clergé doit donc se sentir apostoliquement engagé à unir
tous les hommes en Jésus-Christ, dans son Église.
16. Autorité comme
“ amoris officium ”
Une autre manifestation
de l’être du prêtre face à l’Église, c’est son être de guide
de la sanctification des fidèles confiés à son ministère, qui
est essentiellement pastoral.
Cette réalité qu’il
faut vivre avec humilité et cohérence peut être soumise à deux
tentations opposées.
La première est
d’exercer le ministère en s’emparant du troupeau (cf. Lc 22,
24-27 ; 1 Pi 5, 1-4) ; la deuxième est de rendre vaine la
configuration personnelle au Christ Tête et Pasteur, en suivant une
acception incorrecte du concept de “ communauté ”.
La première tentation a
été forte également pour les disciples et Jésus l’a toujours
corrigée sur le champ : toute autorité doit être exercée en esprit
de service comme “ amoris officium ” (38) et dans un dévouement
désintéressé pour le bien du troupeau (cf. Jn 13, 14 ; 10,
11).
Le prêtre devra
toujours se souvenir que le Seigneur et Maître “ n’est pas venu pour
être servi mais pour servir ” (Mc 10, 45) ; qu’il s’est
incliné pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 5)
avant de mourir sur la Croix et de les envoyer dans le monde entier
(cf. Jn 20, 21).
Les prêtres rendront un
authentique témoignage au Seigneur Ressuscité, qui a reçu “ tout
pouvoir au ciel et sur la terre ” (cf. Mt 28, 18), s’ils
exercent leur pouvoir propre comme un service aussi humble
qu’autorisé en faveur du troupeau,(39) dans le respect des fonctions
que le Christ et l’Église confient aux fidèles laïcs (40) et aux
fidèles consacrés par la profession des conseils évangéliques.(41)
17. Tentation d’un
esprit démocratique déplacé
Il arrive souvent que
pour éviter cette première déviation, on tombe dans la seconde et
qu’on tende à éliminer toute différence de rôle entre les membres du
Corps Mystique du Christ qu’est l’Église, niant en pratique la
doctrine certaine de l’Église qui distingue le sacerdoce commun du
sacerdoce ministériel.(42)
Au rang des obstacles
aujourd’hui rencontrés on compte ce qu’on pourrait appeler un
“ esprit démocratique déplacé ”, – le “ démocratisme ” –. Il faut
souligner à cet égard que l’Église reconnaît tous les mérites et les
valeurs que la culture démocratique a apportés à la société civile.
D’autre part, L’Église s’est toujours battue, avec tous les moyens
dont elle disposait, pour la reconnaissance de l’égale dignité de
tous les hommes. Fort de cette tradition ecclésiale, le Concile
Vatican II s’est ouvertement exprimé sur la commune dignité des
baptisés.(43)
Cependant, il est aussi
nécessaire d’affirmer que la mentalité et les pratiques de certains
courants culturels, sociaux et politiques de notre temps ne sont pas
automatiquement transférables à l’intérieur de l’Église. L’Église en
effet doit son existence et sa structure au dessein salvifique de
Dieu. Elle se contemple elle-même comme un don de la
bienveillance d’un Père qui l’a libérée par l’humiliation de son
Fils sur la croix. L’Église veut être par conséquent – dans le
Saint-Esprit – totalement conforme et fidèle à la volonté libre et
libératrice de son Seigneur Jésus-Christ. À cause de ce mystère de
salut, l’Église, de par sa nature, est une réalité différente des
simples sociétés humaines.
C’est donc une très
grave tentation que ce “ démocratisme ”, puisqu’il pousse à ne pas
reconnaître l’autorité et la grâce capitale du Christ et à dénaturer
l’Église, comme si elle n’était qu’une société humaine. Cette
conception touche à la constitution hiérarchique telle qu’elle a été
voulue par son Divin Fondateur, telle que le Magistère l’a toujours
clairement enseignée et telle que l’Église elle-même l’a vécue de
manière ininterrompue.
La participation dans
l’Église se fonde sur le mystère de la communion qui par sa nature
comprend la présence et l’activité de la hiérarchie ecclésiastique.
Par conséquent, on ne
peut pas admettre dans l’Église cette mentalité, qui se manifeste
peut-être surtout dans certains organismes de participation
ecclésiale, et qui tend soit à confondre les devoirs des prêtres et
ceux des fidèles laïcs, soit à ne pas distinguer l’autorité de
l’Évêque de celle des prêtres comme collaborateurs des Évêques, soit
à nier la spécificité du ministère de Pierre dans le Collège
Épiscopal.
Il faut rappeler à cet
égard que le presbyterium et le conseil presbytéral ne sont pas des
expressions du droit d’association des clercs. On devra moins encore
les comprendre selon une vision de type syndicaliste, avec des
revendications et des intérêts de partis étrangers à la communion
ecclésiale.(44)
18. Distinction
entre sacerdoce commun et sacerdoce ministériel
La distinction entre le
sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel, loin d’entraîner
séparation ou division entre les membres de la communauté
chrétienne, harmonise et vivifie la vie de l’Église. L’Église en
effet, en tant que Corps du Christ, est communion organique de tous
les membres : chacun sert à la vie de l’ensemble s’il vit pleinement
son rôle et sa vocation spécifiques (1 Cor 12, 12 ss.).(45)
Il n’est donc licite
pour personne de changer ce que le Christ a voulu pour son Église.
Elle est indissolublement liée à son Fondateur et à sa Tête qui est
le seul à lui donner, à travers la puissance de l’Esprit-Saint, des
ministres pour le service de ses fidèles. C’est le Christ qui
appelle, consacre et envoie à travers les Pasteurs légitimes. Aucune
communauté, même dans une situation de particulière nécessité, ne
peut se substituer à Lui, en cherchant à se donner elle-même son
prêtre en suivant une procédure différente des dispositions de
l’Église.(46) La solution pour résoudre les cas de nécessité réside
dans la prière de Jésus : “ Priez le maître de la moisson d’envoyer
des ouvriers à sa moisson ” (Mt 9, 38). Si à cette prière
faite avec foi s’ajoute l’intense vie de charité de la communauté,
on peut être sûr que le Seigneur ne manquera pas de donner des
pasteurs selon son cœur (cf. Jer 3, 15).(47)
19. Seuls les
prêtres sont pasteurs
Un moyen de ne pas
tomber dans la tentation “ démocratiste ”, sera d’éviter une
certaine “ cléricalisation ” du laïcat (48) qui met à l’étroit le
sacerdoce ministériel du prêtre. Lui seul après l’Évêque, en vertu
du ministère sacerdotal reçu dans l’ordination, mérite de manière
appropriée et univoque le nom de “ pasteur ”. Le qualificatif de
“ pastoral ” en effet fait référence soit à la potestas docendi
et sanctificandi, soit à la potestas regendi.(49)
Du reste on doit
rappeler que la véritable promotion du laïcat n’est pas favorisée
par de telles tendances qui conduisent souvent à oublier
l’authentique vocation et la mission ecclésiale des laïcs dans le
monde.
Communion
sacerdotale
20. Communion avec
la Trinité et avec le Christ
À la lumière de ce qui
a déjà été dit sur son identité, la communion du prêtre se réalise
surtout avec le Père, origine ultime de tout pouvoir ; avec le Fils,
dont il participe de la mission rédemptrice ; avec l’Esprit-Saint,
qui lui donne la force pour vivre et réaliser cette charité
pastorale le qualifiant sacerdotalement.
En effet, “ on ne peut
pas définir la nature et la mission du sacerdoce ministériel hors de
cette trame multiple et riche des rapports qui ont leur source dans
la Très Sainte Trinité et qui se prolongent dans la communion de
l’Église comme signe et instrument, dans le Christ, de l’union des
hommes avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ”.(50)
21. Communion avec
l’Église
De cette
union-communion fondamentale avec le Christ et la Trinité découle,
pour le prêtre, sa communion-relation avec l’Église dans ses aspects
de mystère et de communauté.(51) En effet, c’est à l’intérieur du
mystère de l’Église comme mystère de communion trinitaire en tension
missionnaire que se révèle toute identité chrétienne et par
conséquent, l’identité spécifique et personnelle du prêtre et de son
ministère.
Concrètement, la
communion ecclésiale du prêtre se réalise de diverses manières. Avec
l’ordination sacramentelle, en effet, il établit des liens
particuliers avec le Pape, avec le Corps épiscopal,
avec son évêque, avec les autres prêtres, avec les
fidèles laïcs.
22.Communion
hiérarchique
La communion comme
caractéristique du sacerdoce se fonde sur l’unicité du Christ, Tête,
Pasteur et Époux de l’Église.(52)
C’est dans le cadre de
cette communion ministérielle que prennent forme certains liens
précis, d’abord avec le Pape, le collège épiscopal et l’évêque de
chacun : “ Il n’y a pas de ministère sacerdotal en dehors de la
communion avec le Souverain Pontife et le collège épiscopal, en
particulier avec l’évêque du diocèse, auxquels “ le respect filial
et l’obéissance ” promis à l’ordination doivent être rendus ”.(53)
Il s’agit donc d’une communion hiérarchique, c’est-à-dire d’une
communion dans la hiérarchie telle qu’elle est intérieurement
structurée.
En vertu de la
participation, à un degré subordonné aux évêques, à l’unique
sacerdoce ministériel, cette communion implique aussi le lien
spirituel, organique et structurel des prêtres avec tout l’ordre
épiscopal, avec leur propre évêque,(54) et avec le Souverain
Pontife, en tant que Pasteur de l’Église universelle (55) et de
chacune des Églises particulières. Cette réalité est renforcée du
fait que l’ordre des évêques dans son ensemble et chaque évêque en
particulier doivent être en communion hiérarchique avec la Tête du
collège.(56) Ce collège, en effet, est constitué des seuls évêques
consacrés en communion hiérarchique avec la Tête et les autres
membres.
23. Communion dans
la célébration eucharistique
La communion
hiérarchique se trouve exprimée de façon significative dans la
prière eucharistique, quand le prêtre, en priant pour le Pape, le
collège épiscopal et son propre évêque, n’exprime pas seulement un
sentiment de dévotion mais témoigne de l’authenticité de sa
célébration.(57)
De même, la
concélébration eucharistique, dans les circonstances et les
conditions prévues,(58) surtout quand elle est présidée par l’évêque
et avec la participation des fidèles, manifeste bien l’unité du
sacerdoce du Christ dans la pluralité de ses ministres, en même
temps que l’unité du sacrifice et du Peuple de Dieu.(59) En outre,
la concélébration contribue à consolider la fraternité ministérielle
existant entre les prêtres.(60)
24.Communion dans
l’activité ministérielle
Chaque prêtre
entretiendra un lien de charité profond, humble et filial envers, la
personne du Saint-Père et adhérera à son ministère de successeur de
Pierre dans le domaine du Magistère, de la sanctification et du
gouvernement, dans un esprit d’adhésion exemplaire.(61)
Il réalisera la
communion requise par l’exercice de son ministère sacerdotal, dans
la fidélité et le service à l’autorité de son Évêque. Il est facile
pour les pasteurs les plus expérimentés de constater la nécessité
d’éviter toute forme de subjectivisme dans l’exercice du ministère,
et d’adhérer aux programmes pastoraux en esprit de coresponsabilité.
Cette adhésion, en plus d’être une expression de maturité, contribue
à édifier l’unité dans la communion indispensable à l’œuvre
d’évangélisation.(62)
Dans le plein respect
de la subordination hiérarchique, le prêtre sera promoteur d’un
rapport direct avec son évêque, emprunt de confiance sincère,
d’amitié cordiale, d’un véritable effort d’harmonie et de
convergence d’idées et de programme, qui ne supprime rien à
l’intelligente capacité d’initiative personnelle et d’entreprise
dans le domaine de la pastorale.(63)
25. Communion dans
le presbyterium
En vertu du sacrement
de l’Ordre “ chaque prêtre est uni aux autres membres du
presbyterium, par des liens particuliers de charité apostolique, de
ministère et de fraternité ” (64) En effet, il est inséré dans l’Ordo
Presbyterorum, constituant une unité qui peut se définir comme
une véritable famille où les liens ne viennent pas de la chair et du
sang, mais de la grâce de l’Ordre.(65)
L’appartenance à un
presbyterium concret (66), se réalise toujours, dans une Église
particulière, un Ordinariat ou une Prélature personnelle. En effet,
à la différence du collège épiscopal, il semble qu’il n’y ait pas de
base théologique pour affirmer l’existence d’un “ presbyterium
universel ”.
La fraternité
sacerdotale et l’appartenance au presbyterium sont par conséquent
des éléments qui caractérisent le prêtre. À cet effet, dans
l’ordination presbytérale, le rite de l’imposition des mains de la
part de l’évêque, auquel prennent part tous les prêtres présents,
est particulièrement significatif ; il indique soit que tous
participent au même degré de ministère, soit que le prêtre ne peut
agir seul, mais toujours à l’intérieur du presbyterium, devenant
confrère de tous ceux qui le constituent.(67)
26. Incardination
dans une Église particulière
L’incardination dans
une Église particulière déterminée (68) constitue un authentique
lien juridique (69) qui a également une valeur spirituelle. En
effet, c’est d’elle que provient “ le rapport avec l’évêque dans
l’unité du presbyterium, le partage de la sollicitude pour l’Église,
le dévouement pastoral au service du Peuple de Dieu dans les
conditions historiques et sociales concrètes ”.(70) Dans cette
perspective, le lien avec l’Église particulière est aussi source de
signification pour l’action pastorale.
On ne doit pas oublier
à ce sujet que les prêtres séculiers non incardinés dans le diocèse
et les prêtres membres d’un Institut religieux ou d’une Société de
vie apostolique qui vivent dans le diocèse et exercent à son service
un office quelconque, même s’ils sont soumis à leurs Ordinaires
légitimes, appartiennent de plein droit ou à un titre différent au
presbyterium du diocèse en question,(71) où ils “ ont droit à la
voix tant active que passive pour constituer le conseil
presbytéral ”.(72) Les prêtres religieux en particulier, dans
l’unité de leurs forces, partagent la même sollicitude pastorale en
apportant leurs charismes et en “ stimulant par leur présence
l’Église particulière à vivre plus intensément son ouverture
universelle ”.(73)
Les prêtres incardinés
dans un diocèse, mais pour le service d’un mouvement ecclésial
quelconque approuvé par l’autorité ecclésiastique compétente,(74)
seront conscients d’être membres du presbyterium du diocèse où ils
réalisent leur ministère, et de devoir sincèrement collaborer avec
celui-ci. L’évêque d’incardination à son tour respectera le style de
vie requis par l’appartenance au mouvement et saura, selon les
normes du droit, permettre que le prêtre apporte son service à
d’autres Églises, si cela fait partie du charisme du mouvement.(75)
27. Le presbyterium,
lieu de sanctification
Le presbyterium est un
lieu privilégié où le prêtre devrait pouvoir trouver les moyens
spécifiques de sanctification et d’évangélisation. Il devrait y être
aidé à surmonter les limitations et les faiblesses propres à la
nature humaine, qui aujourd’hui sont particulièrement ressenties.
Le prêtre par
conséquent fera un effort pour éviter de vivre son sacerdoce de
manière isolée et subjective. Il cherchera à favoriser la communion
fraternelle en donnant et en recevant – de prêtre à prêtre – la
chaleur de l’amitié, de l’aide affectueuse, de l’accueil, de la
correction fraternelle, bien conscient que la grâce de l’Ordre
“ assume et élève les rapports humains, psychologiques, affectifs,
amicaux et spirituels... et se révèle concrètement dans les formes
les plus variées d’entraide spirituelle et aussi matérielle ” (76)
Tout cela est bien
exprimé dans la liturgie de la Messe in Cena Domini du
Jeudi-Saint, qui montre comment à partir de la communion
eucharistique – née durant la Dernière Cène – les prêtres reçoivent
la capacité de s’aimer les uns les autres, comme le Maître les
aime.(77)
28. Amitié
sacerdotale
Le profond sens
ecclésial du presbyterium non seulement ne met pas obstacle, mais
facilite les responsabilités personnelles de chaque prêtre dans
l’exercice du ministère particulier confié par l’évêque.(78) La
capacité de cultiver et de vivre des amitiés sacerdotales mûres et
profondes apparaît comme une source de sérénité et de joie dans
l’exercice du ministère, un soutien décisif dans les difficultés, et
une aide précieuse pour la croissance de la charité pastorale, que
le prêtre doit exercer d’une façon particulière envers les confrères
en difficulté qui ont besoin de compréhension, d’aide et de
soutien.(79)
29. Vie commune
Une manifestation de
cette communion est aussi la vie commune favorisée depuis
toujours par l’Église,(80) récemment encouragée par les documents du
Concile Vatican II (81) et le Magistère postérieur,(82) et appliquée
positivement dans de nombreux diocèses.
Parmi ses différentes
réalisations (maison commune, table commune, etc.), on doit retenir
comme la plus importante la participation communautaire à la prière
liturgique.(83) Ces diverses modalités doivent être favorisées selon
les possibilités et les convenances pratiques, sans imiter
nécessairement des modèles louables propres à la vie religieuse.
D’une façon particulière, il faut louer ces associations qui
favorisent la fraternité sacerdotale, la sainteté dans l’exercice du
ministère, la communion avec l’évêque et avec toute l’Église.(84)
Il faut souhaiter que
les curés favorisent la vie commune dans la maison paroissiale avec
leurs vicaires,(85) en les considérant effectivement en tant que
collaborateurs et participants à la sollicitude pastorale ; de leur
côté, les vicaires, pour construire la communion sacerdotale,
doivent reconnaître et respecter l’autorité du curé.(86)
30. Communion avec
les fidèles laïcs
Homme de communion, le
prêtre ne pourra exprimer son amour pour le Seigneur et pour
l’Église sans le traduire dans un amour effectif et inconditionnel
pour le peuple chrétien, objet de son soin pastoral.(87)
Prolongeant la présence
du Christ, le prêtre se rendra “ en quelque sorte transparent à lui
au milieu du troupeau ” qui lui est confié,(88) en se plaçant dans
une “ relation positive et encourageante ” avec les fidèles laïcs.
En reconnaissant en eux la dignité de fils de Dieu, il travaillera à
la promotion de leur rôle propre dans l’Église, et mettra à leur
service tout son ministère sacerdotal et sa charité pastorale.(89)
Connaissant la profonde communion qui le lie aux fidèles laïcs et
aux religieux, le prêtre mettra tous ses efforts pour “ susciter et
développer la coresponsabilité dans une même et unique mission de
salut, en valorisant avec empressement et de bon cœur tous les
charismes et les fonctions que l’Esprit répartit aux croyants pour
la construction de l’Église ”.(90)
Plus concrètement, le
curé en recherchant toujours le bien commun dans l’Église,
favorisera les associations de fidèles et les mouvements qui se
proposent des finalités religieuses,(91) en les accueillant tous et
en les aidant à trouver entre eux une unité de buts, dans la prière
et dans l’action apostolique.
Dans la mesure où il
réunit la famille de Dieu et réalise l’Église-communion, le prêtre
devient pontife, celui qui unit l’homme avec Dieu, se faisant
“ frère des hommes du même fait qu’il veut être leur pasteur, leur
père et leur maître ” (92) Pour l’homme d’aujourd’hui qui cherche le
sens de son existence, il est le guide qui conduit à la rencontre
avec le Christ, rencontre qui se réalise dans l’Église comme annonce
et comme réalité déjà présente, bien que de manière non-définitive.
De cette manière, le prêtre mis au service du Peuple de Dieu se
présentera comme expert en humanité, homme de vérité et de
communion, témoin de la sollicitude de l’Unique Pasteur pour toutes
et chacune de ses brebis. La communauté pourra compter avec sécurité
sur son zèle, sur sa disponibilité, sur son infatigable œuvre
d’évangélisation, et surtout sur son amour fidèle et inconditionnel.
Il exercera donc sa
mission spirituelle avec amabilité et fermeté, avec humilité et
esprit de service,(93) en restant ouvert à la compassion, en
participant aux souffrances qui frappent les hommes avec les
différentes formes de pauvreté spirituelle et matérielle, ancienne
et nouvelle. Il saura aussi se pencher avec miséricorde sur le
chemin difficile et incertain de la conversion des pécheurs,
auxquels il réservera le don de la vérité et la bienveillance
patiente et encourageante du Bon Pasteur, qui ne fait pas de
remontrances à la brebis perdue, mais la charge sur ses épaules et
fête son retour à la bergerie (Lc 15, 4-7).(94)
31. Communion avec
les membres des Instituts de vie consacrée
Il réservera une
attention particulière aux relations avec les frères et les sœurs
engagés dans la vie d’une spéciale consécration à Dieu, quelle qu’en
soit la forme, en leur démontrant une estime sincère et un esprit
effectif de collaboration apostolique, dans respect et la promotion
de leurs charismes spécifiques. Il coopérera en outre à ce que la
vie consacrée apparaisse toujours plus lumineuse, pour le bien de
l’Église entière, et toujours plus convaincante et attirante pour
les nouvelles générations.
Dans cet esprit
d’estime pour la vie consacrée, le prêtre apportera un soin
particulier aux communautés qui pour diverses raisons ont davantage
besoin de bonne doctrine, d’assistance et d’encouragement dans la
fidélité.
32. Pastorale des
vocations
Le prêtre réservera un
soin particulier à la pastorale des vocations, en ne manquant pas
d’encourager la prière à cette intention, de se dépenser dans la
catéchèse, de soigner la formation des servants à l’autel, de
favoriser des initiatives appropriées au moyen d’un rapport
personnel qui fasse découvrir les talents et sache reconnaître la
volonté de Dieu pour un choix courageux à la suite du Christ.(95)
Certainement, la
conscience claire de son identité, la cohérence de sa vie, la joie
transparente et l’ardeur missionnaire constituent autant d’éléments
indispensables de cette pastorale des vocations qui doit s’intégrer
dans la pastorale générale ordinaire.
Avec le séminaire,
berceau de sa vocation et terrain d’une première expérience de vie
de communion, le prêtre maintiendra toujours des rapports de
collaboration cordiale et d’affection sincère.
C’est “ une exigence
incontournable de la charité pastorale ” (96) que chaque prêtre –
secondant la grâce du Saint-Esprit – se préoccupe de susciter au
moins une vocation sacerdotale qui puisse continuer son ministère.
33. Engagement
politique et social
Le prêtre, serviteur de
l’Église qui par son universalité et sa catholicité ne peut se lier
à aucune contingence historique, se tiendra au-dessus de tout parti
politique. Il ne peut pas prendre une part active dans des partis
politiques ou dans la direction d’associations syndicales, sauf si,
d’après le jugement de l’autorité ecclésiastique compétente, la
défense des droits de l’Église et la promotion du bien commun le
requièrent.(97) En effet, ces fonctions, tout en étant bonnes en
elles-mêmes sont toutefois étrangères à l’état clérical,
puisqu’elles peuvent constituer un grave danger de rupture de la
communion ecclésiale.(98)
Comme Jésus (cf. Jn
6, 15 ss), le prêtre “ doit renoncer à toute forme active
d’engagement politique, spécialement quand celle-ci est partisane,
comme cela survient presque inévitablement, pour demeurer l’homme de
tous en vue de la fraternité spirituelle ”.(99) Aussi, chaque fidèle
doit toujours pouvoir accéder au prêtre sans se sentir exclus pour
aucune raison.
Le prêtre se souviendra
“ qu’il n’appartient pas aux Pasteurs de l’Église d’intervenir
directement dans la construction politique et dans l’organisation de
la vie sociale. Cette tâche fait partie de la vocation des fidèles
laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs
concitoyens ”.(100) Toutefois, il ne manquera pas de s’appliquer “ à
l’effort de former correctement leur conscience ”.(101)
La réduction de la
mission sacerdotale à des charges temporelles, purement sociales ou
politiques ou de toute façon étrangères à son identité, n’est pas
une conquête mais une perte très grave pour la fécondité évangélique
de l’Église tout entière.
Chapitre II
SPIRITUALITÉ
SACERDOTALE
Contexte historique
actuel
34. Interpréter les
signes des temps
La vie et le ministère
des prêtres se développent toujours dans le contexte historique,
empreint de problèmes nouveaux et de solutions inédites, dans lequel
vit l’Église en pèlerinage dans le monde.
Le sacerdoce ne naît
pas de l’histoire, mais de la volonté immuable du Seigneur.
Cependant, il affronte les circonstances historiques et – bien que
restant toujours fidèle à lui-même – il se configure aussi, dans les
choix concrets, à travers une relation critique et la recherche d’un
accord évangélique avec “ les signes des temps ”. Aussi, les prêtres
ont le devoir d’interpréter ces “ signes ” à la lumière de la foi et
de les soumettre à un discernement prudent. En aucun cas ils ne
pourront les ignorer, surtout s’ils veulent orienter leur vie de
manière efficace et pertinente afin que leur service et leur
témoignage soient toujours plus féconds pour le royaume de Dieu.
Dans la vie actuelle de
l’Église et de la société, les prêtres sont appelés à vivre avec
profondeur leur ministère, compte tenu des exigences d’ordre non
seulement pastoral mais aussi social et culturel auxquelles ils
doivent faire face, ces exigences étant chaque fois plus profondes,
nombreuses et délicates.(102)
Les prêtres sont donc
aujourd’hui engagés dans divers champs d’apostolat qui demandent la
générosité et un don de soi complet, une préparation intellectuelle
certaine, et surtout une vie spirituelle mûre et profonde, enracinée
dans la charité pastorale. C’est cette vie qui constitue leur chemin
spécifique vers la sainteté, et qui est un service authentique rendu
aux fidèles dans le ministère pastoral.
35. La nouvelle
évangélisation : une exigence
Le prêtre est par
conséquent tout particulièrement impliqué dans l’engagement de
l’Église pour une nouvelle évangélisation. Partant de sa foi en
Jésus-Christ, Rédempteur de l’homme, elle sait trouver en Lui une
“ richesse inscrutable ” (Ep 3, 8), qu’aucune époque ni
aucune culture ne peut épuiser, et grâce à laquelle tous les hommes
peuvent s’enrichir.(103)
Le moment est donc venu
de renouveler notre foi en Jésus-Christ, qui est le même “ hier,
aujourd’hui et toujours ” (He 13, 8). Par conséquent,
“ l’appel à la nouvelle évangélisation est avant tout un appel à la
conversion ”.(104) En même temps, il s’agit d’un appel à
l’espérance, “ qui s’appuie sur les promesses de Dieu, sur la
fidélité à sa Parole, et sur la certitude indestructible de la
résurrection du Christ, de sa victoire définitive sur le péché et la
mort, première annonce et source de toute évangélisation, fondement
de toute promotion humaine, principe de toute culture chrétienne
authentique ”.(105)
Dans ce contexte, le
prêtre doit avant tout raviver sa foi, son espérance et son amour
sincère envers le Seigneur, pour pouvoir L’offrir à la contemplation
des fidèles et de tous les hommes tel qu’il est véritablement : une
Personne vivante, fascinante, qui nous aime plus que tous puisqu’Il
a donné sa vie pour nous. “ Il n’y a pas de plus grand amour que de
donner sa vie pour ceux qu’on aime ” (Jn 15, 13).
Aussi le prêtre,
conscient que toute personne est à la recherche, selon des modalités
diverses, d’un amour capable de lui faire dépasser les limites de la
faiblesse, de l’égoïsme, et surtout de la mort, proclamera que
Jésus-Christ est la réponse à toutes ces attentes.
Dans la nouvelle
évangélisation, le prêtre est appelé à devenir un héraut de
l’espérance.(106)
36. Le défi des
sectes et des nouvelles religiosités
La prolifération des
sectes et des nouvelles religiosités, ainsi que leur diffusion parmi
les fidèles catholiques, constituent un défi particulier pour le
ministère pastoral.
Des motivations
complexes sont à la base d’un tel phénomène. Dans tous les cas, le
ministère des prêtres doit répondre avec promptitude et décision à
cette recherche du sacré et d’une authentique spiritualité que l'on
constate aujourd’hui si particulièrement.
Au cours des dernières
années, il est devenu évident que les motifs qui requièrent que le
prêtre soit un homme de Dieu et un maître de prière sont éminemment
pastoraux.
En même temps, s’impose
la nécessité que la communauté confiée aux soins pastoraux du prêtre
soit réellement accueillante, pour qu’aucun de ses membres ne puisse
s’y sentir anonyme ou objet d’indifférence.
Il s’agit d’une
responsabilité qui appartient certainement à tous les fidèles, mais
au prêtre de manière toute particulière, puisqu’il est l’homme de la
communion.
S’il sait accueillir
avec respect et considération tous ceux qui l’approchent, en
considérant la valeur de leur personne, il créera alors une ambiance
de charité authentique qui deviendra contagieuse et s’étendra
graduellement à toute la communauté.
Pour remporter le défi
des sectes et des nouvelles religiosités, une catéchèse mûre et
complète est particulièrement importante. Elle requiert aujourd’hui
un effort spécial de la part du prêtre, pour que tous ses fidèles
connaissent réellement le sens de la vocation chrétienne et de la
foi catholique. De manière particulière, les fidèles doivent être
éduqués à bien connaître le rapport qui existe entre leur vocation
spécifique en Jésus-Christ et leur appartenance à son Église qu’ils
doivent apprendre à aimer filialement et avec ténacité.
Tout cela se réalisera
si le prêtre, dans sa vie et dans son ministère, évite tout ce qui
peut provoquer la tiédeur, la froideur ou une adhésion sélective
vis-à-vis de l’Église.
37. Ombres et
lumières sur l’activité ministérielle
Il est encourageant de
remarquer aujourd’hui qu’une immense majorité de prêtres de tous les
âges exercent leur ministère dans un engagement plein de joie,
souvent fruit d’un héroïsme silencieux, travaillant jusqu’au bout de
leurs forces et sans voir parfois les fruits de leur labeur.
Pour cette raison, ils
constituent aujourd’hui une annonce vivante de cette grâce divine
qui, répandue au moment de l’ordination, continue de donner une
force toujours nouvelle au ministre sacré.
À côté de ces lumières
qui illuminent la vie du prêtre, les ombres ne manquent pas qui
tendent à en ternir la beauté et à rendre moins efficace l’exercice
du ministère.
Le ministère pastoral
est une entreprise fascinante mais ardue, toujours exposée à
l’incompréhension et à la mise à l’écart, et aujourd’hui surtout, à
la fatigue, à la désillusion d’autrui, à l’isolement et parfois à la
solitude.
Pour vaincre les défis
que la mentalité sécularisée oppose au prêtre, celui-ci prendra soin
de réserver la primauté absolue à la vie spirituelle, pour demeurer
toujours aux côtés du Christ et vivre avec générosité la charité
pastorale, en intensifiant la communion avec tous, et en premier
lieu avec les autres prêtres.
Demeurer avec le
Christ dans la prière
38. Primauté de la
vie spirituelle
Le prêtre a été, pour
ainsi dire, conçu lors de la longue prière où le Seigneur Jésus a
parlé au Père de ses Apôtres et, sans aucun doute, de tous ceux qui
participeraient de Sa mission au cours des siècles (cf. Lc 6,
12 ; cf. Jn 17, 15-20). La prière même de Jésus à Gethsémani,
tendue vers le sacrifice sacerdotal du Golgotha, manifeste comme un
paradigme, “ comment notre sacerdoce doit être profondément lié à la
prière : enraciné dans la prière ”.(107)
Nés de ces prières et
appelés à renouveler un sacrifice qui en est inséparable, les
prêtres maintiendront vivant leur ministère dans une vie spirituelle
à laquelle ils accorderont une prééminence absolue, en évitant de la
négliger par activisme. C’est justement pour pouvoir exercer
fructueusement son ministère pastoral que le prêtre a besoin
d’entrer dans une union particulière et profonde avec le Christ, le
Bon Pasteur qui seul demeure le protagoniste principal de toute
action pastorale.
39. Moyens de la vie
spirituelle
Cette vie spirituelle
doit s’incarner dans l’existence de chaque prêtre par la liturgie,
la prière personnelle, le style de vie et la pratique des vertus
chrétiennes, qui contribuent à la fécondité de l’action
ministérielle. L’identification au Christ exige, pour ainsi dire, de
respirer dans un climat d’amitié et de rencontre personnelle avec le
Seigneur Jésus, de service à l’Église son Corps, pour lequel le
prêtre prouvera son amour en accomplissant fidèlement et sans
défaillance les devoirs de son ministère pastoral.(108)
Il est donc nécessaire
que le prêtre organise sa vie de prière pour qu’elle comprenne : la
célébration eucharistique quotidienne,(109) unie à une préparation
et une action de grâces adéquates ; la confession fréquente (110) et
la direction spirituelle déjà pratiquée au séminaire ; (111) la
célébration complète et fervente de la liturgie des heures, (112) à
laquelle il est quotidiennement tenu ;(113) l’examen de
conscience,(114) l’oraison mentale proprement dite ;(115) la
lectio divina ; (116) des moments prolongés de silence et de
colloque divin, principalement durant les Exercices Spirituels et
les récollections périodiques ;(117) les expressions précieuses de
la dévotion mariale comme le chapelet ; (118) le chemin de Croix et
les autres exercices de piété ; (119) la fructueuse lecture
hagiographique.(120)
Que chaque année, comme
manifestation d’un désir durable de fidélité, durant la Messe
chrismale, les prêtres renouvellent devant l’évêque et avec lui les
promesses faites au moment de l’ordination.(121)
Le soin porté à la vie
spirituelle doit être ressenti par le prêtre lui-même comme un
joyeux devoir, mais aussi comme un droit des fidèles qui cherchent
en lui, consciemment ou inconsciemment, l’homme de Dieu, le
conseiller, le médiateur de paix, l’ami fidèle et prudent, le guide
sûr à qui se confier dans les moments les plus durs de la vie afin
de trouver réconfort et sécurité.(122)
40. Imiter le Christ
qui prie
À cause de charges
nombreuses provenant surtout de l’activité pastorale, la vie des
prêtres est exposée, aujourd’hui plus que jamais, à une série de
sollicitations qui pourraient la conduire vers un activisme
extérieur croissant, la soumettant à un rythme parfois
frénétique et vertigineux.
Contre cette tentation,
il ne faut pas oublier que la première intention de Jésus fut de
convoquer autour de lui des Apôtres qui, avant tout, “ demeureraient
avec lui ” (Mc 3, 14).
Le Fils de Dieu
lui-même a voulu aussi nous laisser un témoignage de sa prière.
Avec une grande
fréquence, en effet, les Évangiles nous présentent le Christ en
prière : dans la révélation de sa mission de la part du Père (cf.
Lc 3, 21-22), avant l’appel des Apôtres (cf. Lc 6, 12),
dans l’action de grâces à Dieu lors de la multiplication des pains
(cf. Mt 14, 19 ; 15,36 ; Mc 6, 41 ; 8,7 ; Lc 9,
16 ; Jn 6, 11), durant la transfiguration sur la montagne
(cf. Lc 9, 28-29), quand il soigne le sourd-muet (cf. Mc
7, 34) et ressuscite Lazare (cf. Jn 11, 41 ss), avant la
confession de Pierre (cf. Lc 9, 18), quand il apprend aux
disciples à prier (cf. Lc 11, 1), et quand ceux-ci reviennent
après avoir accompli leur mission (cf. Mt 11, 25 ss. ; Lc
10,21 ss.), quand il bénit les enfants (cf. Mt 19, 13), et
quand il prie pour Pierre (cf. Lc 22, 32).
Toute son activité
quotidienne avait son origine dans la prière. Ainsi, il se retirait
dans le désert ou sur la montagne pour prier (cf. Mc 1, 35 ;
6,46 ; Lc 5, 16 ; Mt 4, 1 ; Mt 14, 23), il se
levait tôt le matin (cf. Mc 1, 35) et passait la nuit entière
en priant Dieu (cf. Mt 14, 23.25 ; Mc 6, 46.48 ; Lc
6, 12). Jusqu’à la fin de sa vie, à la dernière Cène (cf. Jn
17, 1-26), durant l’agonie (cf. Mt 26,36-44 par.) et sur la
Croix (cf. Lc 23, 34. 46 ; Mt 27, 46 ; Mc 15,
34), le Maître divin a montré que la prière animait son ministère
messianique et son exode pascal. Ressuscité d’entre les morts, il
vit pour toujours et prie pour nous (cf. He 7, 25).(123)
En suivant l’exemple du
Christ, le prêtre doit savoir maintenir la ferveur et le nombre des
moments de silence et de prière où cultiver et approfondir son
rapport existentiel avec la personne vivante du Seigneur Jésus.
41. Imiter l’Église
qui prie
Pour demeurer fidèle à
son engagement “ de demeurer avec Jésus ”, il est nécessaire que le
prêtre sache imiter l’Église qui prie.
En dispensant la Parole
de Dieu qu’il a lui-même reçue avec joie, le prêtre se souviendra de
l’exhortation que l’évêque lui a adressé le jour de son ordination :
“ C’est pourquoi, en faisant de la Parole l’objet de ta réflexion
continuelle, crois toujours ce que tu lis, enseigne ce que tu crois,
vis ce que tu enseignes. De cette manière, en même temps que la
doctrine, tu donneras un aliment au Peuple de Dieu, et avec le bon
exemple de ta vie, tu lui seras un réconfort et un soutien, tu
deviendras constructeur du temple de Dieu qu’est l’Église ”. De
même, sur la célébration des sacrements, et en particulier de
l’Eucharistie : “ Sois donc conscient de ce que tu fais, imite ce
que tu as accompli et, puisque tu célèbres le mystère de la mort et
de la résurrection du Seigneur, porte la mort du Christ dans ton
corps et marche dans la nouveauté de sa vie ”. Et enfin, à propos de
la direction pastorale du Peuple de Dieu, pour qu’il le conduise
jusqu’au Père, par le Christ et dans l’Esprit-Saint : “ C’est
pourquoi, ne cesse jamais d’avoir le regard tourné vers le Christ,
Bon Pasteur, qui est venu non pas pour être servi mais pour servir,
et pour chercher et sauver ceux qui se sont égarés ”.(124)
42. Prière comme
communion
Fort du lien spécial
qui l’associe au Seigneur, le prêtre saura affronter les moments où
il pourrait se sentir seul au milieu des hommes ; il renouvellera
avec force son union avec le Christ qui, dans l’Eucharistie, est son
refuge et son meilleur repos.
Comme Jésus qui,
lorsqu’il était seul, était toujours avec le Père (cf. Lc 3,
21 ; Mc 1, 35), (125) le prêtre lui aussi doit être l’homme
qui trouve la communion avec Dieu dans la solitude. C’est pourquoi
il pourra dire avec St Ambroise : “ Je ne suis jamais moins seul que
lorsque je suis seul ”.(126) C’est auprès du Seigneur que le prêtre
trouvera la force et les instruments pour rapprocher les hommes de
Dieu, provoquer la foi, et susciter l’action et le partage.
Charité pastorale
43. Manifestation de
la charité du Christ
La charité pastorale
constitue le principe intérieur et dynamique qui unifie les
activités multiples et diverses de la pastorale du prêtre. Dans le
contexte socio-culturel et religieux où il vit, elle est
l’instrument indispensable pour porter les hommes à la vie de la
Grâce.
Informée par une telle
charité, l’activité ministérielle doit être une manifestation de la
charité du Christ. Ainsi, le prêtre saura exprimer les attitudes et
le comportement du Seigneur jusqu’au don total de soi en faveur du
troupeau qui lui a été confié.(127)
Assimiler la charité
pastorale du Christ pour en faire la vie de sa vie est un but qui
exige du prêtre des efforts et des sacrifices continuels. Cette
charité n’apparaît pas fortuitement, elle ne connaît pas de repos ni
ne peut être atteinte une fois pour toutes. Le ministre du Christ se
sentira toujours et partout obligé à vivre et à témoigner de cette
réalité, même si en raison de l’âge, il est déchargé de
responsabilités pastorales concrètes.
44. Fonctionnalisme
Aujourd’hui, la charité
pastorale court spécialement le risque d’être vidée de son sens par
ce qu’on pourrait appeler le fonctionnalisme. Il n’est pas
rare en effet, de constater aussi chez certains prêtres l’influence
d’une mentalité qui tend à tort à réduire le sacerdoce ministériel
aux seuls aspects fonctionnels. “ Faire ” le prêtre, rendre des
services particuliers et garantir quelques prestations serait toute
la raison de l’existence sacerdotale. Cette conception réductrice de
l’identité et du ministère sacerdotal risque de mener la vie des
prêtres vers un vide souvent compensé par des formes de vie non
conformes à leur ministère.
Le prêtre, qui se sait
ministre du Christ et de son Épouse, trouvera dans la prière, dans
l’étude et dans la lecture spirituelle, la force nécessaire pour
vaincre également ce danger.(128)
Prédication de la
Parole
45. Fidélité à la
Parole
Le Christ a confié aux
Apôtres et à l’Église la mission de prêcher la Bonne Nouvelle à tous
les hommes.
Transmettre la foi
c’est dévoiler, annoncer et approfondir la vocation chrétienne ;
c’est-à-dire l’appel que Dieu adresse à chaque homme en lui
manifestant le mystère du salut, et en même temps la place qu’il lui
revient d’occuper en relation avec ce mystère, comme fils d’adoption
dans le Fils.(129) Ce double aspect est exprimé de manière
synthétique dans le Symbole de la Foi, qui est l’une des expressions
les plus autorisées de la foi par laquelle l’Église a toujours
répondu à l’appel de Dieu.(130)
Deux exigences se
présentent au ministère du prêtre, comme les deux côtés d’une
monnaie. En premier lieu, vient le caractère missionnaire de la
transmission de la foi. Le ministère de la parole ne peut être
séparé ou éloigné de la vie des hommes ; au contraire, il doit faire
directement référence au sens de la vie de l’homme, de tout homme,
et donc entrer dans les problèmes les plus aigus qui se posent à la
conscience humaine.
D’autre part, il y a
une exigence d’authenticité, de conformité avec la foi de l’Église,
gardienne de la vérité sur Dieu et sur l’homme. Cette réalité doit
être vécue avec un grand sens des responsabilités et la conscience
qu’il s’agit d’une question de la plus haute importance, puisque
sont en jeu la vie de l’homme et le sens de son existence.
Pour que le ministère
de la parole soit fructueux, et en tenant compte de ce contexte, le
prêtre donnera la primauté au témoignage de vie qui fait découvrir
la puissance de l’amour de Dieu et rend persuasive sa parole. Il
fera place, en outre, à la prédication explicite du mystère du
Christ aux croyants, non-croyants et non-chrétiens ; à la catéchèse,
qui est l’exposition ordonnée et organique de la doctrine de
l’Église ; à l’application de la vérité révélée à la solution des
cas concrets. (131)
La conscience de la
nécessité absolue de “ demeurer ” fidèlement ancré à la Parole de
Dieu et à la Tradition pour être vraiment des disciples et pour
connaître la vérité (cf. Jn 8, 31-32) a toujours accompagné
l’histoire de la spiritualité sacerdotale. Cette idée a été reprise
avec autorité par le Concile œcuménique Vatican II.(132)
Dans la société
contemporaine marquée par le matérialisme théorique et pratique, par
le subjectivisme et l’esprit de contradiction, il est d’autant plus
nécessaire que l’Évangile soit présenté comme “ la puissance de Dieu
pour sauver ceux qui croient ” (Rm 1, 16). Les prêtres, se
souvenant que “ la foi naît de la prédication, et la prédication, à
son tour, se fonde sur la Parole du Christ ” (Ibid. 10, 17),
emploieront toutes leurs énergies pour correspondre à cette mission
qui est primordiale dans leur ministère. Ils sont en effet non
seulement des témoins mais aussi des messagers et des propagateurs
de la foi.(133)
Ce ministère – vécu
dans la communion hiérarchique – les habilite à annoncer avec
autorité la foi catholique et à témoigner officiellement de
la foi de l’Église. Le Peuple de Dieu en effet, “ est rassemblé
d’abord par la Parole du Dieu vivant qu’il convient d’attendre tout
spécialement de la bouche des prêtres ”.(134)
Pour être authentique,
la Parole doit être transmise “ sans astuce et sans falsification,
mais en manifestant la vérité face à Dieu ” (2 Cor 4, 2). Le
prêtre évitera avec une maturité responsable de contrefaire,
réduire, déformer ou édulcorer le contenu du message divin. Sa tâche
en effet, “ n’est pas d’enseigner sa propre sagesse, mais la parole
de Dieu, et d’inviter tous les hommes avec insistance à la
conversion et à la sainteté ” (135)
Par conséquent, la
prédication ne peut se réduire à la communication d’idées
personnelles, au témoignage de sa propre expérience, à des
explications de caractère psychologique, (136) sociologique ou
philanthropique. Elle ne peut pas non plus, céder excessivement à
l’attrait de la rhétorique, si fréquente dans la communication de
masse. Il s’agit d’annoncer une Parole dont on ne peut disposer à
son gré, puisqu’elle a été confiée à l’Église pour qu’elle la garde,
la médite et la transmette fidèlement (137)
46. Parole et vie
Pour le prêtre, la
conscience de sa mission de prédicateur de l’Évangile devra toujours
davantage se concrétiser pastoralement. Il pourra ainsi vivifier à
la lumière de la Parole de Dieu les situations et les milieux divers
où il exerce son ministère.
Pour être efficace et
crédible, il est important que le prêtre - dans la perspective de la
foi et de son ministère - connaisse, avec un sens critique
constructif, les idéologies, le langage, les débats culturels, les
idées courantes diffusées par les moyens de communication et qui
conditionnent en grande partie les mentalités.
Stimulé par l’Apôtre
qui s’écrie : “ Malheur à moi si je ne prêchais pas l’Évangile ! ”
(1 Cor 9, 16), il saura utiliser tous les moyens de
transmission que les sciences et la technique moderne lui offrent.
Certainement, tout ne
dépend pas de ces moyens ou des capacités humaines : la grâce divine
peut produire son effet indépendamment de l’œuvre des hommes. Mais
dans le plan de Dieu, la prédication de la Parole est normalement la
voie privilégiée pour la transmission de la foi et la mission
évangélisatrice.
À cause de tant
d’hommes qui, aujourd’hui, sont éloignés ou à l’écart de l’annonce
du Christ, le prêtre vivra comme particulièrement urgente et
actuelle cette interrogation angoissée : “ Comment pourront-ils
croire sans en avoir entendu parler ? Et comment pourront-ils en
entendre parler s’il n’y a personne qui prêche ? ” (Rm 10,
14).
Pour répondre à ces
interrogations, il sentira personnellement le devoir d’écouter
particulièrement la Sainte Écriture grâce à l’étude d’une saine
exégèse surtout patristique, et grâce à la méditation selon les
diverses méthodes éprouvées par la tradition spirituelle de
l’Église, de manière à en obtenir une compréhension pleine
d’amour.(138) Dans ce but, le prêtre ressentira le devoir de
réserver une attention particulière à la préparation lointaine ou
prochaine de ses homélies liturgiques, à leur contenu, à l’équilibre
entre la théorie et la pratique, à la pédagogie et à la technique
d’exposition, mais aussi à une diction qui convienne à la dignité du
sermon et de ses destinataires.(139)
47. Parole et
catéchèse
La catéchèse est une
partie importante de cette mission évangélisatrice parce qu’elle est
instrument privilégié de l’enseignement et de la maturation de la
foi. (140)
Le prêtre, en tant que
collaborateur et mandataire de l’évêque, a la responsabilité
d’animer, de coordonner et de diriger l’activité catéchétique de la
communauté qui lui est confiée. Il est important qu’il sache
intégrer cette activité dans un projet organique d’évangélisation
garantissant surtout la communion de la catéchèse de sa communauté
avec la personne de l’évêque, avec l’Église particulière et avec
l’Église universelle.(141)
En particulier, il
saura susciter une responsabilité juste et opportune, une
collaboration dans la catéchèse, tant parmi les membres des
Instituts de Vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, que
des fidèles laïcs,(142) adéquatement préparés, et manifestera à tous
sa reconnaissance et son estime pour cette tâche catéchétique.
Il prendra
particulièrement soin de la formation initiale et permanente des
catéchistes, des associations et des mouvements. Dans la mesure du
possible, le prêtre devra être le catéchiste des catéchistes,
formant avec ces derniers une véritable communauté de disciples du
Seigneur, qui puisse servir de référence pour les élèves du
catéchisme.
Maître (143) et
éducateur de la foi,(144) le prêtre prendra soin que la catéchèse
occupe une place privilégiée dans l’éducation chrétienne au sein de
la famille, dans l’enseignement religieux, dans la formation des
mouvements apostoliques, etc. Il se préoccupera également que la
catéchèse soit dirigée à toutes les catégories de fidèles, enfants
et jeunes, adolescents, adultes, personnes âgées. En outre, il saura
transmettre l’enseignement catéchétique en faisant usage de tous les
moyens pédagogiques et des moyens de communication pouvant servir à
ce que les fidèles, de façon adaptée à leurs caractéristiques, leur
capacité, leur âge et leurs conditions de vie, soient en mesure
d’apprendre de façon plus parfaite la doctrine chrétienne et de la
traduire en pratique plus convenablement.(145)
À cette fin, le prêtre
ne manquera pas d’avoir comme principal point de référence le
Catéchisme de l’Église Catholique. Ce texte, en effet, constitue
une norme sûre et authentique de l’enseignement de l’Église.(146)
Le sacrement de
l’Eucharistie
48. Le mystère
eucharistique
Si le service de la
Parole est l’élément fondamental du ministère du prêtre, le cœur et
le centre vital en est constitué sans aucun doute par l’Eucharistie
qui est surtout la présence réelle dans le temps de l’unique et
éternel sacrifice du Christ.(147)
Mémorial sacramentel de
la mort et de la résurrection du Christ, représentation réelle et
efficace de l’unique Sacrifice rédempteur, source et sommet de la
vie chrétienne et de toute évangélisation,(148) l’Eucharistie est
principe, moyen et fin du ministère sacerdotal, puisque “ tous les
ministères ecclésiaux et les tâches apostoliques sont étroitement
liés à l’Eucharistie et ordonnés à elle ”.(149) Consacré pour
perpétuer le Saint Sacrifice, le prêtre manifeste ainsi de la
manière la plus évidente son identité.
En effet, il existe une
connexion intime entre la centralité de l’Eucharistie, la charité
pastorale et l’unité de vie du prêtre.(150) Dans cette connexion, il
trouve les indications décisives pour l’itinéraire de sainteté
auquel il est spécifiquement appelé.
Puisque le ministre
prête au Christ, Prêtre Souverain et Éternel, son intelligence, sa
volonté, sa voix et ses mains afin qu’à travers son ministère, Il
puisse offrir au Père le sacrifice sacramentel de la rédemption, il
devra aussi faire siennes les dispositions du Maître et, comme Lui,
vivre comme don pour ses frères. Il devra par conséquent
apprendre à s’unir intimement à l’offrande, déposant sur l’autel du
sacrifice sa vie entière, comme signe de l’amour gratuit et
prévenant de Dieu.
49. Célébration de
l’Eucharistie
Il est nécessaire de
rappeler la valeur irremplaçable qu’a pour le prêtre la célébration
quotidienne de la Messe,(151) même sans le concours des fidèles. Il
la vivra comme le moment central de sa journée et de son ministère
quotidien, fruit d’un désir sincère et occasion d’une rencontre
profonde et efficace avec le Christ. Il mettra le plus grand soin à
la célébrer avec piété et à y appliquer son esprit et son cœur.
Dans une culture
toujours plus sensible à la communication par les signes et par
l’image, le prêtre réservera une attention adéquate à tout ce qui
peut rehausser la dignité et le caractère sacré de la célébration
eucharistique. Il est important dans cette célébration de soigner
spécialement la conformité et la propreté du lieu, l’architecture de
l’autel et du tabernacle,(152) la noblesse des vases sacrés et des
ornements,(153) du chant,(154) de la musique,(155) le silence
sacré,(156) etc. Tous ces éléments peuvent contribuer à une
meilleure participation au Sacrifice eucharistique. En effet, une
attention insuffisante portée aux aspects symboliques de la
liturgie, et plus encore, la négligence et la précipitation, la
superficialité et le désordre en vident le sens et affaiblissent sa
fonction d’accroissement de la foi.(157) Celui qui célèbre mal
manifeste la faiblesse de sa foi et n’éduque pas les autres à la
foi. En revanche, bien célébrer constitue une première et importante
catéchèse sur le Saint Sacrifice.
Ainsi le prêtre, tout
en mettant au service de la célébration eucharistique ses capacités
pour la rendre vivante avec la participation de tous les fidèles,
doit s’attacher au rite établi dans les livres liturgiques approuvés
par l’autorité compétente, sans ajouter, enlever ou modifier quoi
que ce soit.(158)
Tous les Ordinaires,
les Supérieurs des Instituts de vie consacrée, les Modérateurs des
sociétés de vie apostolique ont le grave devoir, en plus de donner
l’exemple, de veiller à ce que les normes liturgiques concernant la
célébration de l’Eucharistie soient partout fidèlement observées.
Les prêtres qui
célèbrent ou concélèbrent sont tenus de se revêtir des ornements
sacrés prescrits par les rubriques. (159)
50. Adoration
eucharistique
La centralité de
l’Eucharistie devra apparaître non seulement dans une célébration
vivante et digne du Sacrifice, mais aussi dans l’adoration fréquente
du Saint Sacrement, pour que le prêtre apparaisse aussi comme le
modèle de la communauté par sa dévotion eucharistique et sa
méditation assidue faite, chaque fois que cela lui sera possible,
devant le Seigneur présent dans le tabernacle. Il est souhaitable
que les prêtres chargés de guider des communautés consacrent de
longs moments à l’adoration communautaire, et qu’ils réservent au
Saint Sacrement de l’autel, également en dehors de la Messe, plus
d’attentions et d’honneurs qu’à n’importe quel autre rite ou geste.
“ La foi et l’amour envers l’Eucharistie ne peuvent permettre que la
présence du Christ dans le Tabernade demeure solitaire ”.(160)
Un moment privilégié
d’adoration eucharistique peut être la célébration de la Liturgie
des Heures, qui constitue un véritable prolongement, durant la
journée, du sacrifice de louange et d’action de grâces qui a dans la
Sainte Messe son centre et sa source sacramentelle. La Liturgie des
Heures dans laquelle le prêtre uni au Christ est la voix de l’Église
pour le monde entier sera célébrée, en communauté quand il est
possible et sous les formes opportunes, de façon à être
“ l’interprète et le véhicule de la voix universelle qui chante la
gloire de Dieu et demande le salut de l’homme ”.(161) Les Chapitres
de chanoines réserveront une solennité exemplaire à cette
célébration. On devra toujours éviter, dans la célébration
communautaire ou individuelle, qu’elle soit réduite à un pur
“ devoir ” exécuté mécaniquement, une simple lecture faite avec
précipitation sans prêter l’attention due au sens du texte.
Le sacrement de la
pénitence
51. Ministre de la
réconciliation
L’Esprit-Saint est le
don de la résurrection fait aux Apôtres, en vue de la rémission des
péchés : “ Recevez l’Esprit-Saint ; les péchés seront remis à ceux à
qui vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui vous les
retiendrez ” (Jn 20, 21-23). Le Christ a confié l’œuvre de la
réconciliation de l’homme avec Dieu exclusivement à ses Apôtres et à
ceux qui leur succèdent dans cette même mission. Ainsi, les prêtres
par volonté du Christ sont les seuls ministres du Sacrement de la
Réconciliation. (162) Comme le Christ, ils sont envoyés pour appeler
les pécheurs à la conversion et les ramener au Père grâce au
tribunal de la miséricorde.
La Réconciliation
sacramentelle rétablit l’amitié avec Dieu le Père et avec tous ses
fils dans sa famille qu’est l’Église. Celle-ci s’en trouve rajeunie
et édifiée dans toutes ses dimensions : universelle, diocésaine,
paroissiale. (163)
Malgré la triste
constatation de la perte du sens du péché, qui est largement
présente dans la culture de notre temps, le prêtre doit pratiquer
avec joie et générosité le ministère de la formation des
consciences, du pardon et de la paix.
Il est donc nécessaire
qu’il sache s’identifier dans un certain sens avec ce sacrement et,
assumant l’attitude du Christ, qu’il sache se pencher avec
miséricorde, comme le bon samaritain, sur l’humanité blessée. Il
fera alors apparaître la nouveauté chrétienne de la dimension
médicinale de la Pénitence, qui sert à la guérison et au
pardon.(164)
52. Dévouement au
ministère de la Réconciliation
Tant en raison de son
office (165) que de son Ordination sacramentelle, le prêtre devra
dédier son temps et son énergie à écouter les confessions des
fidèles qui, comme le montre l’expérience, vont volontiers recevoir
ce Sacrement là où ils savent trouver des prêtres disponibles. Cela
est valable partout mais surtout pour les églises des zones les plus
fréquentées et pour les sanctuaires, pour lesquels on peut organiser
une collaboration fraternelle et responsable avec les prêtres
religieux ou âgés.
Chaque prêtre s’en
tiendra à la norme ecclésiale qui défend et promeut la valeur de la
confession individuelle et de l’accusation personnelle et intègre de
ses péchés, dans un dialogue direct avec le confesseur,(166)
réservant l’usage de la confession et de l’absolution collective aux
seuls cas extraordinaires prévus par les dispositions en vigueur, et
dans les conditions requises.(167) Le confesseur saura ainsi
éclairer la conscience du pénitent avec quelques mots qui, tout
brefs qu’ils soient, devront être appropriés à sa situation
concrète, de façon à favoriser une orientation personnelle
renouvelée vers la conversion et à influencer en profondeur son
chemin spirituel, également à travers l’imposition d’une
satisfaction opportune.(168)
Dans tous les cas, le
prêtre saura maintenir la célébration de la Réconciliation au niveau
sacramentel en surmontant le danger de la réduire à une activité
purement psychologique ou simplement formelle.
Cela se manifestera
entre autres dans la façon de vivre fidèlement la discipline en
vigueur sur le lieu et le siège de la confession.(169)
53. Nécessité de se
confesser
Comme tout bon fidèle
le prêtre a, lui aussi, besoin de confesser ses péchés et ses
faiblesses. Il est le premier à savoir que la pratique de ce
sacrement affermit dans la foi et la charité envers Dieu et envers
le prochain.
Pour se trouver dans
les meilleures conditions de montrer avec efficacité la beauté de la
Pénitence, il est indispensable que le ministre du sacrement offre
un témoignage personnel en précédant les autres fidèles dans
l’expérience du pardon. Cette expérience constitue par ailleurs la
première condition pour la revalorisation pastorale du sacrement de
la réconciliation. En ce sens, il est bon que les fidèles sachent et
voient que leurs prêtres eux aussi se confessent avec régularité :
(170) “ Toute la vie du prêtre subit un déclin inévitable si
lui-même, par négligence ou pour tout autre motif, ne recourt pas de
façon régulière et avec une foi et une piété authentiques au
sacrement de Pénitence. Chez un prêtre qui ne se confesserait plus
ou se confesserait mal, son être sacerdotal et son action
sacerdotale s’en ressentiraient vite, et la communauté elle-même
dont il est le pasteur ne manquerait pas de s’en rendre
compte ”.(171)
54. Direction
spirituelle pour soi et les autres
Parallèlement au
sacrement de la Réconciliation, le prêtre ne manquera pas d’exercer
le ministère de la direction spirituelle. La redécouverte et
la diffusion de cette pratique, vécue aussi hors de l’administration
du sacrement de la Pénitence, est un grand bienfait pour l’Église
dans le temps présent.(172) L’attitude généreuse et active des
prêtres au moment de la pratiquer constitue une occasion importante
pour reconnaître et pour soutenir les vocations au sacerdoce et aux
différentes formes de vie consacrée.
Pour contribuer à
l’amélioration de leur spiritualité, il est nécessaire que les
prêtres pratiquent eux-mêmes la direction spirituelle. En remettant
dans les mains d’un sage confrère la formation de leur âme, ils
mûriront dès le début de leur ministère dans la conscience de
l’importance de ne pas marcher seul sur les chemins de la vie
spirituelle et de l’engagement pastoral. En faisant usage de ce
moyen de formation efficace, si bien expérimenté dans l’Église, les
prêtres bénéficieront d’une liberté entière dans le choix de la
personne qui doit les guider.
Guide de la
communauté
55. Prêtre pour la
communauté
Le prêtre est aussi
appelé à se confronter avec les exigences typiques d’un autre aspect
de son ministère : il s’agit du soin de la vitalité de la communauté
qui lui est confiée, ce qu’il traduira surtout par le témoignage de
la charité.
Pasteur de la
communauté, le prêtre vit et existe pour elle ; c’est pour elle
qu’il prie, étudie, travaille et se sacrifie ; c’est pour elle qu’il
est disposé à donner sa vie, l’aimant comme le Christ, lui
dispensant tout son amour et toute son estime,(173) se dépensant de
toutes ses forces et sans limites de temps pour la rendre à l’image
de l’Église Épouse du Christ, toujours plus belle et plus digne de
la complaisance du Père et de l’amour du Saint-Esprit.
Cette dimension
sponsale de la vie du prêtre comme pasteur lui fera guider sa
communauté dans un service total à tous et à chacun de ses membres,
illuminant leur conscience avec la lumière de la vérité révélée,
protégeant avec autorité l’authenticité évangélique de la vie
chrétienne, corrigeant les erreurs, pardonnant, soignant les
blessures, consolant les affligés, et promouvant la fraternité.(174)
Cet ensemble
d’attentions délicates et complexes, en plus d’offrir un témoignage
de charité toujours plus transparent et efficace, manifestera aussi
la profonde communion qui doit se réaliser entre le prêtre et sa
communauté, comme un prolongement et une actualisation de la
communion avec Dieu, le Christ et l’Église.(175)
56. Sentire cum
Ecclesia
Pour être un bon guide
de son peuple, le prêtre sera aussi attentif à reconnaître les
signes des temps : depuis les plus vastes qui touchent l’Église
universelle et son cheminement dans l’histoire des hommes, jusqu’aux
signes les plus proches de la situation concrète de sa communauté.
Ce discernement
requiert une mise à jour constante et pertinente dans l’étude des
problèmes théologiques et pastoraux, l’exercice d’une sage réflexion
sur les données sociales, culturelles et scientifiques qui
caractérisent son époque.
Dans l’accomplissement
de leur ministère, les prêtres sauront traduire cette exigence par
l’attitude constante et sincère du sentire cum Ecclesia, pour
qu’ils travaillent toujours en communion avec le Pape, avec les
évêques, avec leurs autres confrères dans le sacerdoce, tout comme
avec les fidèles consacrés par la profession des conseils
évangéliques et avec les fidèles laïcs.
Dans l’exercice de leur
activité, les prêtres ne manqueront pas non plus de rechercher,
selon les formes légitimes et en tenant compte des capacités de
chacun, la coopération des fidèles consacrés et des fidèles laïcs.
Le célibat
sacerdotal
57. Ferme volonté de
l’Église
Convaincue des
profondes motivations théologiques et pastorales qui soutiennent le
rapport entre célibat et sacerdoce, éclairée par le témoignage qui
en confirme encore aujourd’hui, malgré des cas douloureux, la
validité spirituelle et évangélique dans tant de vies sacerdotales,
l’Église a réaffirmé durant le Concile Vatican II et dans le
magistère pontifical postérieur sa “ ferme volonté de maintenir la
loi qui exige le célibat perpétuel librement choisi pour les
candidats à l’ordination sacerdotale dans le rite latin ” (176)
Le célibat en effet est
un don que l’Église a reçu et sur lequel elle veut veiller,
convaincue qu’il est un bien pour elle-même et pour le monde.
58. Motifs
théologiques et spirituels du célibat
Comme toute valeur
évangélique, le célibat consacré doit être, lui aussi, vécu comme
une nouveauté libératrice, comme un témoignage particulier de
radicalisme à la suite du Christ et comme signe de la réalité
eschatologique. “ Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux à
qui c’est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi
du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par
l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont rendus tels
à cause du Royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il
comprenne ! ” (Mt 19, 10-12). (177)
Pour vivre avec amour
et avec générosité le don reçu, il est particulièrement important
que le prêtre comprenne dès la formation au séminaire les motifs
théologiques et spirituels de la discipline ecclésiastique sur le
célibat.(178) Le célibat, en tant que don et charisme particulier de
Dieu, requiert l’observance de la continence parfaite et perpétuelle
pour le Royaume des cieux, afin que les ministres sacrés puissent
adhérer plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et se
dédier plus librement au service de Dieu et des hommes.(179) Avant
même la volonté du sujet exprimée par sa disponibilité, la
discipline ecclésiastique manifeste la volonté de l’Église et trouve
sa raison ultime dans le lien étroit qui existe entre le célibat et
l’ordination sacrée, qui configure le prêtre à Jésus-Christ Tête et
Époux de l’Église.(180)
La lettre aux Ephésiens
(cf. 5, 25-27) établit un strict rapport entre l’oblation
sacerdotale du Christ (cf. 5, 25) et la sanctification de l’Église
(cf. 5, 26) qui est aimée d’un amour sponsal. Inséré
sacramentellement dans ce sacerdoce d’amour exclusif du Christ pour
l’Église son Épouse fidèle, par son engagement au célibat, le prêtre
exprime cet amour qui alors devient source féconde d’efficacité
pastorale.
Le célibat par
conséquent n’est pas un élément qui influence de l’extérieur le
ministère sacerdotal ; il ne peut pas être non plus simplement
considéré comme une institution imposée par loi, entre autres
raisons parce que celui qui reçoit le sacrement de l’Ordre s’y
engage en pleine conscience et liberté,(181) après une préparation
de plusieurs années, accompagnée d’une réflexion profonde et d’une
prière assidue. Parvenu à la ferme conviction que le Christ lui
concède ce don pour le bien de l’Église et le service des
autres, le prêtre assume le célibat pour toute sa vie, en renforçant
cette volonté dans la promesse déjà prononcée durant le rite de
l’ordination diaconale.(182)
Pour toutes ces
raisons, la loi ecclésiastique d’une part confirme le charisme du
célibat en montrant combien il est intimement lié au ministère sacré
dans sa double dimension de relation avec le Christ et avec
l’Église, et d’autre part protège la liberté de celui qui le
reçoit.(183) Aussi le prêtre, consacré au Christ de manière nouvelle
et privilégiée,(184) doit être conscient qu’il a reçu un don
confirmé par un lien juridique précis qui l’oblige moralement à
l’observer. Ce lien, assumé librement, a un caractère théologal,
puisqu’il est un signe de ce lien sponsal qui se réalise dans
l’ordination sacramentelle. À travers lui, le prêtre acquiert cette
paternité spirituelle mais réelle, qui a une dimension universelle
et qui se concrétise particulièrement vis-à-vis de la communauté qui
lui est confiée.(185)
59. Exemple de Jésus
Le célibat est alors un
don de soi “ en ” JésusChrist et “ avec ” Jésus-Christ à son Église,
et exprime le service du prêtre à l’Église “ dans ” et “ avec ” le
Seigneur. (186)
On resterait dans un
état de permanente immaturité si le célibat était vécu comme un
“ tribut qu’on paie au Seigneur ” pour accéder aux Ordres sacrés et
non plus comme “ un don qu’on reçoit de sa miséricorde ”,(187) comme
un choix de la liberté et comme l’acceptation joyeuse d’une vocation
particulière d’amour pour Dieu et pour les hommes.
Le Seigneur donne ici
l’exemple, lui qui, allant à contre-courant de ce que l’on peut
considérer comme la culture dominante de son temps, a choisi
librement de vivre le célibat. À sa suite, les disciples ont
“ tout ” laissé pour accomplir leur mission (Lc 18, 28-30).
Pour cette
raison, l’Église, depuis l’époque apostolique, a voulu conserver le
don de la continence perpétuelle des clercs, et s’est orientée vers
la solution de choisir les candidats à l’Ordre sacré parmi les
célibataires (cf. 2 Thes 2, 15 ; 1 Cor 7, 5 ; 9, 5 ; 1
Tim 3, 2-12 ; 5, 9 ; Tit 1, 6-8).(188)
60. Difficultés et
objections
Dans le climat culturel
actuel, souvent marqué par une vision de l’homme privée du sens des
valeurs et surtout incapable de donner un sens total, positif et
libérateur à la sexualité humaine, on pose souvent la question de la
valeur et de la signification du célibat sacerdotal ou, tout au
moins, de l’opportunité d’affirmer son lien étroit et sa profonde
harmonie avec le sacerdoce ministériel.
Au long des siècles,
les difficultés et les objections ont toujours accompagné le choix
de l’Église Latine et de certaines Églises Orientales de ne conférer
le sacerdoce ministériel qu’à des hommes ayant reçu de Dieu le don
de la chasteté dans le célibat. La discipline des autres Églises
Orientales qui admettent le sacerdoce d’hommes mariés n’est pas
opposée à celle de l’Église Latine. Ces mêmes Églises en effet
exigent le célibat pour les Évêques. De plus, elles n’acceptent pas
le mariage des prêtres ni les noces successives des ministres veufs.
Il s’agit toujours et seulement de l’ordination d’hommes déjà
mariés.
Les difficultés que
certains opposent encore aujourd’hui,(189) s’appuient souvent sur de
faux prétextes, comme l’accusation de spiritualisme désincarné ou
l’affirmation suivant laquelle la continence impliquerait méfiance
ou mépris vis-à-vis de la sexualité. D’autres encore partent de cas
difficiles et douloureux, ou généralisent des cas particuliers. On
oublie en revanche le témoignage offert par l’immense majorité des
prêtres qui vivent leur célibat dans la liberté intérieure, appuyés
sur de profondes motivations évangéliques, dans la fécondité
spirituelle et dans un horizon de fidélité convaincue et joyeuse à
leur vocation et à leur mission.
Il est clair que pour
garantir et pour conserver ce don dans un climat d’équilibre serein
et de progrès spirituel, toutes les mesures doivent être prises qui
éloignent le prêtre des difficultés possibles.(190)
Il est par conséquent
nécessaire que les prêtres se comportent avec la prudence requise
dans leurs relations avec les personnes dont la familiarité peut
mettre en danger la fidélité au don ou susciter le scandale des
fidèles. (191) Dans les cas particuliers, il faudra se soumettre au
jugement de l’Évêque qui a l’obligation de donner des normes
précises dans ce domaine.(192)
De plus, les prêtres ne
manqueront pas de suivre les règles d’ascèse éprouvées par
l’expérience de l’Église et qui sont encore plus requises dans les
circonstances actuelles. Pour cela, ils éviteront avec prudence les
lieux, les spectacles et les lectures qui constituent un obstacle à
l’observance de la chasteté dans le célibat.(193) Vis-à-vis des
moyens de communication sociale, les prêtres, que ce soit comme
acteurs ou comme utilisateurs, observeront la discrétion nécessaire
et éviteront tout ce qui pourrait nuire à leur vocation.
Dans un climat de
permissivité sexuelle exacerbée, pour protéger avec amour le don
reçu, c’est dans la communion avec le Christ et avec l’Église, dans
la dévotion à la Bienheureuse Vierge Marie et la considération de
l’exemple des prêtres saints de tous les temps, qu’ils trouveront la
force nécessaire pour vaincre les difficultés sur leur chemin, et
pour agir avec cette maturité qui les rend crédibles vis-à-vis du
monde.(194)
L’obéissance
61. Fondement de
l’obéissance
L’obéissance est une
valeur sacerdotale de première importance. Le sacrifice même de
Jésus sur la Croix tire sa valeur et son sens rédempteur de son
obéissance et de sa fidélité à la volonté du Père. Il fut
“ obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une Croix ” (Ph
2, 8). L’épître aux Hébreux souligne aussi que Jésus “ apprit, de ce
qu’il souffrit, l’obéissance ” (He 5, 8). On peut donc dire
que l’obéissance au Père est au cœur du Sacerdoce du Christ.
Comme pour le Christ,
l’obéissance exprime pour le prêtre la volonté de Dieu, qui lui est
manifestée à travers ses supérieurs légitimes. Cette disponibilité
doit être comprise comme une œuvre véritable de liberté personnelle,
conséquence d’un choix constamment mûri en présence de Dieu dans la
prière. La vertu de l’obéissance, intrinsèquement requise par le
sacrement et par la structure hiérarchique de l’Église, est
clairement l’objet de la promesse que prononce le clerc dans le rite
de l’ordination diaconale d’abord, puis dans celui de l’ordination
presbytérale. Par cette promesse, le prêtre renforce sa volonté de
soumission, entrant ainsi dans la dynamique de l’obéissance du
Christ, Serviteur obéissant jusqu’à la mort sur une Croix (cf. Ph
2, 7-8). (195)
La culture
contemporaine souligne la valeur de la subjectivité et de
l’autonomie de la personne, comprise comme intrinsèque à sa dignité.
Cette valeur, en elle-même positive, prend une dimension négative,
quand elle est absolutisée et revendiquée hors de son contexte
légitime.(196) Ceci peut également se manifester à l’intérieur de
l’Église et dans la vie du prêtre, quand les activités menées au
service de la communauté sont réduites à un fait purement subjectif.
En réalité, le prêtre,
par la nature de son sacerdoce, est au service du Christ et de
l’Église. Il se rendra par conséquent disponible à accueillir les
justes indications de ses Supérieurs et tout particulièrement, s’il
n’en est pas légitimement empêché, il devra accepter et remplir
fidèlement la charge qui lui est confiée par son Ordinaire. (197)
62. Obéissance
hiérarchique
Le prêtre est tenu à
une “ obligation spéciale de respect et d’obéissance ” à l’égard du
Souverain Pontife et de son Ordinaire.(198) En vertu de son
appartenance à un presbyterium déterminé, il travaille au service
d’une Église particulière qui trouve le principe et le fondement de
son unité dans l’Évêque,(199) qui exerce sur elle toute la
potestas ordinaire, propre et immédiate, nécessaire à son office
de pasteur.(200) La subordination hiérarchique requise par le
sacrement de l’Ordre se réalise ecclésiologiquement et
structurellement dans le lien à l’Évêque et au Souverain Pontife,
qui détient le primat (principatus) du pouvoir ordinaire sur
toutes les Églises particulières.(201)
L’obligation d’adhérer
au Magistère, en matière de foi et de morale, est intrinsèquement
liée à toutes les fonctions que le prêtre doit remplir dans
l’Église. Le dissentiment dans ce domaine doit être jugé grave,
puisqu’il produit le scandale et désoriente les fidèles.
Personne plus que le
prêtre n’est conscient de la nécessité des normes dans l’Église. En
effet, parce que la structure hiérarchique et organique est visible,
l’exercice des fonctions que Dieu lui a confiées, et spécialement
celles de guider le Peuple et de célébrer les sacrements, doit être
organisé de manière adéquate.(202)
En tant que ministre du
Christ et de son l’Église, le prêtre assume généreusement
l’engagement d’observer fidèlement toutes et chacune des normes, en
évitant toutes les formes d’adhésion partielle suivant des critères
subjectifs qui divisent et qui atteignent aussi les fidèles laïcs et
l’opinion publique, causant de graves dommages pastoraux. En effet,
“ les lois canoniques, par leur nature même, exigent d’être
observées ” et requièrent “ que tout ce qui est commandé par la tête
soit observé par les membres ”.(203)
En obéissant à
l’autorité constituée, le prêtre favorisera entre autres la charité
mutuelle au sein du presbyterium et l’unité fondée sur la vérité.
63. Autorité exercée
avec charité
Afin que l’observance
de l’obéissance soit réelle et qu’elle puisse nourrir la communion
ecclésiale, tous ceux qui sont constitués en autorité (les
Ordinaires, les Supérieurs religieux, les Modérateurs des Société de
vie apostolique) doivent nécessairement offrir un exemple personnel
constant. De plus, ils doivent exercer avec charité leur charisme
institutionnel, en suscitant ou en demandant l’adhésion à toutes les
dispositions dans le domaine du Magistère et de la discipline,
suivant les modalités et les délais nécessaires.(204)
Cette adhésion est
source de liberté, puisqu’elle n’empêche pas mais stimule la
spontanéité mature du prêtre, qui saura adopter une attitude
pastorale sereine et équilibrée, en créant l’harmonie dans laquelle
les dons de la personnalité de chacun se fondent dans une unité
supérieure.
64. Respect des
normes liturgiques
Parmi les divers
aspects actuels du problème de l’obéissance, celui du respect
convaincu des normes liturgiques mérite d’être mis en évidence.
La liturgie est
l’exercice du sacerdoce de JésusChrist,(205) “ le sommet vers lequel
tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle
toute sa vertu ”.(206) Elle est donc un domaine où le prêtre doit
avoir particulièrement conscience d’être ministre pour obéir
fidèlement à l’Église. “ Le gouvernement de la liturgie dépend
uniquement de l’autorité de l’Église : il appartient au Siège
apostolique et, dans les règles du droit, à l’évêque ”.(207) C’est
pourquoi le prêtre n’ajoutera, n’enlèvera ne changera rien de sa
propre initiative en ce domaine.(208)
Cette norme vaut
spécialement pour la célébration des sacrements, qui sont par
excellence des actes du Christ et de l’Église, et que le prêtre
administre pour le bien des fidèles in persona Christi et au
nom de l’Église.(209)
Les fidèles ont un vrai
droit à participer aux célébrations liturgiques comme le veut
l’Église, et non pas suivant les goûts personnels de chaque ministre
ou suivant des particularismes rituels non approuvés, expressions de
groupes qui tendent à se fermer à l’universalité du Peuple de Dieu.
65. Unité dans les
plans pastoraux
Dans l’exercice de leur
ministère, il est nécessaire que les prêtres participent de manière
responsable à la définition des plans pastoraux que l’Évêque
détermine avec la collaboration du Conseil Presbytéral,(210) et
aussi qu’ils harmonisent avec eux les réalisations pratiques de leur
communauté.
La sage créativité et
l’esprit d’initiative propres à la maturité des prêtres ne seront
pas amoindris, mais au contraire pourront croître opportunément au
bénéfice de la fécondité pastorale. Prendre des chemins séparés dans
ce domaine pourrait signifier affaiblir l’œuvre même
d’évangélisation.
66. Obligation de
l’habit ecclésiastique
Dans une société
sécularisée et qui tend au matérialisme, où les signes extérieurs
des réalités sacrées et surnaturelles disparaissent souvent, on
ressent aujourd’hui particulièrement la nécessité que le prêtre –
homme de Dieu, dispensateur de ses mystères – soit reconnaissable
par la communauté, également grâce à l’habit qu’il porte, signe sans
équivoque de son dévouement et de son identité de détenteur d’un
ministère public.(211) Le prêtre doit être reconnu avant tout par
son comportement mais aussi par sa façon de se vêtir, pour rendre
immédiatement perceptible à tout fidèle et même à tout homme (212)
son identité et son appartenance à Dieu et à l’Église.
Pour cette raison, le
prêtre doit porter “ un habit ecclésiastique digne, selon les normes
indiquées par la conférence épiscopale et selon les coutumes locales
légitimes ”. (213) Cela signifie que, lorsque l’habit n’est pas la
soutane, il doit être différent de la manière de se vêtir des laïcs,
et conforme à la dignité et la sacralité du ministère. La coupe et
la couleur doivent en être établies par la conférence épiscopale,
toujours en harmonie avec les dispositions du droit universel.
À cause de leur
incohérence avec l’esprit de cette discipline, les pratiques
contraires ne peuvent être considérées comme des coutumes légitimes
et doivent être supprimées par l’autorité compétente.(214)
Sauf des situations
totalement exceptionnelles, ne pas utiliser l’habit ecclésiastique
peut manifester chez le clerc un faible sens de son identité de
pasteur entièrement disponible au service de l’Église.(215)
L’esprit sacerdotal
de pauvreté
67. Pauvreté comme
disponibilité
La pauvreté de Jésus
poursuit un but salvifique. Le Christ était riche, il s’est fait
pauvre pour nous pour que nous devenions riches grâce à sa pauvreté
(2 Cor 8, 9).
L’épître aux
Philippiens montre le rapport entre le dépouillement de soi et
l’esprit de service qui doit animer le ministère pastoral. S. Paul
dit en effet que Jésus n’a pas tenu “ pour une proie son égalité
avec Dieu mais, au contraire, il s’est dépouillé en prenant la
condition d’esclave ” (Ph 2, 6-7). En vérité, le prêtre
deviendra difficilement serviteur et ministre de ses frères s’il est
excessivement préoccupé de son confort et de son bien-être.
Grâce à sa condition de
pauvre, le Christ manifeste qu’il a tout reçu du Père depuis
l’éternité, et qu’il Lui restitue tout, jusqu’à l’offrande totale de
sa vie.
L’exemple du Christ
doit porter le prêtre à se conformer à Lui, dans la liberté
intérieure vis-à-vis des biens et des richesses du monde.(216) Le
Seigneur nous enseigne que Dieu est le seul vrai bien et que gagner
la vie éternelle est la seule vraie richesse : “ Quel profit, en
effet, peut avoir l’homme à gagner l’univers au détriment de son
âme ? Car que donnera l’homme en échange de son âme ? ” (Mc
8, 36-37).
Le prêtre, dont le
Seigneur est la part d’héritage (cf. Nb 18, 20), sait que sa
mission, tout comme celle de l’Église, se déroule au milieu du monde
et que les biens créés sont nécessaires au développement personnel
de l’homme. Il utilisera cependant ces biens avec le sens des
responsabilités, la modération, la rectitude d’intention et le
détachement qui sont propres à celui qui garde son trésor dans les
cieux et qui sait que tout doit être utilisé pour l’édification du
Royaume de Dieu (Lc 10, 7 ; Mt 10, 9-10 ; I Cor
9, 14 ; Gal 6, 6).(217) Aussi s’abstiendra-t-il des activités
lucratives qui ne sont pas conformes à son ministère.(218)
Se souvenant que le don
qu’il a reçu est gratuit, il sera disposé à donner gratuitement (Mt
10, 8 ; Act 8, 18-25),(219) et à utiliser pour le bien de
l’Église et pour les œuvres de charité tout ce qu’il reçoit à
l’occasion de l’exercice de son office, après avoir assuré sa
subsistance et remplit tous les devoirs de son état. (220)
En fin de compte, bien
qu’il ne vive pas la pauvreté en vertu d’une promesse publique, le
prêtre est tenu de mener une vie simple et à s’abstenir de tout qui
pourrait être vanité,(221) embrassant ainsi la pauvreté volontaire
pour suivre le Christ de plus près.(222) Dans tous les domaines
(habitation, moyens de transport, vacances, etc.), que le prêtre
élimine toute recherche et tout luxe,(223)
Ami des pauvres, il
leur réservera les soins les plus délicats de sa charité pastorale,
vivant une option préférentielle mais sans exclusive pour toutes les
formes anciennes ou nouvelles de pauvreté, si tragiquement présentes
dans le monde. Il n’oubliera jamais que la première misère dont
l’homme doit être libéré, c’est le péché, source première de tout
mal.
Dévotion à Marie
68. Les vertus de la
Mère
Il existe une
“ relation essentielle... entre la Mère de Jésus et le sacerdoce des
ministres du Fils ”. Cette relation découle de celle qui existe
entre la maternité divine de Marie et le sacerdoce du Christ.(224)
C’est dans cette
relation que prend sa source la spiritualité mariale du prêtre. On
ne peut dire de la spiritualité sacerdotale qu’elle est complète si
elle ne prend pas en considération le testament du Christ crucifié
qui voulut confier sa Mère au disciple bien-aimé et, à travers lui,
à tous les prêtres appelés à continuer Son œuvre de rédemption.
Comme Elle fut confiée
à Jean aux pieds de la Croix, de même, Marie est confiée comme Mère
à tout prêtre d’une façon spéciale (cf. Jn 19, 26-27).
Les prêtres, qui sont
au nombre des disciples bien-aimés de Jésus crucifié et ressuscité,
doivent accueillir Marie comme Mère dans leur vie, en faisant d’Elle
l’objet de leur attention et de leur prière continue. Marie toujours
Vierge devient alors la Mère qui les conduit au Christ, qui leur
fait aimer authentiquement l’Église, qui intercède pour eux et les
guide vers le Royaume des cieux.
Tout prêtre sait que
Marie, parce que Mère, est aussi la plus éminente formatrice de son
sacerdoce, puisque c’est Elle qui sait former son cœur sacerdotal,
le protéger des dangers, des fatigues, des découragements, et
veiller avec une maternelle sollicitude pour qu’il croisse en
sagesse, en âge et en grâce, devant Dieu et devant les hommes (cf.
Lc 2, 40).
Mais seuls sont des
fils dévots ceux qui savent imiter les vertus de leur Mère. Le
prêtre donc contemplera Marie, pour être un ministre humble,
obéissant, chaste, et pour rendre témoignage de la charité dans un
don total au Seigneur et à l’Église.(225)
Chef-d’œuvre du
Sacrifice sacerdotal du Christ, la Vierge représente l’Église dans
toute sa pureté, “ sans tache ni ride ”, toute “ sainte et
immaculée ” (Eph 5, 27). La contemplation de la Sainte Vierge
met devant le prêtre l’idéal vers lequel tendre dans le ministère de
sa communauté, afin qu’elle aussi devienne “ l’Église toute
glorieuse ” (ibid.) grâce au don sacerdotal de sa propre vie.
Chapitre III
FORMATION
PERMANENTE
Principes
69. Nécessité de la
formation permanente aujourd’hui
La formation permanente
est une exigence qui naît et se développe à partir de la réception
du sacrement de l’Ordre, par lequel le prêtre est non seulement
“ consacré ” par le Père, “ envoyé ” par le Fils, mais aussi
“ animé ” par le Saint-Esprit. Cette formation par conséquent,
découle d’une grâce qui contient une force surnaturelle destinée à
assimiler toute la vie et l’activité du prêtre, progressivement et
toujours plus profondément, dans la fidélité au don reçu : “ C’est
pourquoi je te le rappelle – écrit saint Paul à Timothée – : ravive
le don de Dieu qui est en toi ” (2 Tm 1, 6).
Il s’agit d’une
nécessité intrinsèque au don divin lui-même (226) qui doit être
continuellement “ vivifié ” pour que le prêtre puisse répondre
fidèlement à sa vocation. Le prêtre est en effet un homme situé dans
une histoire : il a donc besoin de parfaire tous les aspects de son
existence humaine et spirituelle pour pouvoir atteindre cette
assimilation au Christ, principe unificateur universel.
Des transformations
rapides, étendues, et un tissu social souvent sécularisé sont
caractéristiques du monde contemporain : voilà des facteurs qui
rendent indispensable le devoir pour le prêtre d’une préparation
adéquate pour ne pas diluer son identité et pour répondre aux
nécessités de la nouvelle évangélisation. À ce grave devoir, répond
en plus un droit des fidèles qui bénéficient de la bonne formation
et de la sainteté des prêtres.(227)
70. Travail continu
sur soi-même
La vie spirituelle du
prêtre et son ministère pastoral doivent être unis à un travail
continu sur lui-même, pour approfondir et faire la synthèse
harmonieuse de la formation spirituelle et humaine, intellectuelle
et pastorale. Ce travail qui doit commencer dès le séminaire, doit
être encouragé par les évêques à tous les niveaux : national,
régional, et surtout diocésain.
Il est fort
encourageant de considérer le nombre déjà élevé de diocèses et
conférences épiscopales engagés dans des initiatives prometteuses en
vue d’organiser une véritable formation permanente de leurs prêtres.
Il faut souhaiter que tous les diocèses répondent à cette nécessité.
Cependant, là où ce serait momentanément impossible, on conseillera
des accords entre diocèses ou la prise de contact avec les
institutions ou les personnes plus particulièrement préparées à
remplir une tâche si délicate.(228)
71. Instrument de
sanctification
La formation permanente
est un moyen nécessaire au prêtre d’aujourd’hui pour atteindre la
fin de sa vocation, c’est-à-dire le service de Dieu et de son
Peuple.
En pratique, la
formation permanente consiste à aider tous les prêtres à répondre
généreusement à l’engagement que requièrent la dignité et la
responsabilité que Dieu leur a confiées par le sacrement de l’Ordre,
à conserver, défendre et développer leur identité et leur vocation
spécifique, à se sanctifier et à sanctifier les autres dans
l’exercice de leur ministère.
Cela signifie que le
prêtre doit éviter tout dualisme entre spiritualité et ministère,
dualisme qui est source de tant de crises.
Il est clair que pour
atteindre cette finalité surnaturelle, il faut chercher et analyser
les critères généraux qui doivent structurer la formation permanente
des prêtres.
Ces critères ou
principes d’organisation eux-mêmes doivent être élaborés en vue de
la finalité que l’on s’est proposée, ou pour mieux dire, doivent
être recherchés en elle.
72. Donnée par
l’Église
La formation permanente
est un droit-devoir du prêtre et la donner est un droit-devoir de
l’Église : c’est donc ce qu’établit la loi universelle.(229) En
effet, puisqu’on reçoit dans l’Église la vocation au ministère
sacré, c’est à l’Église seule que revient la formation spécifique à
la responsabilité d’un tel ministère. La formation permanente par
conséquent, comme elle est une activité liée à l’exercice du
sacerdoce ministériel, appartient à la responsabilité du Pape et des
évêques. L’Église a ainsi le droit et le devoir de continuer à
former ses ministres, les aidant à progresser dans une réponse
généreuse au don que Dieu leur a octroyé.
De son côté, le
ministre reçoit aussi comme une exigence du don qui accompagne
l’ordination, le droit de recevoir l’aide nécessaire de l’Église
pour réaliser saintement et efficacement son service.
73. Formation
permanente
L’activité de formation
s’appuie sur une exigence dynamique, intrinsèque au charisme
ministériel, qui est en lui-même permanent et irréversible. La
formation ne peut donc jamais être considérée comme terminée, ni de
la part de l’Église qui la donne, ni de la part du ministre qui la
reçoit. Il est ainsi nécessaire qu’elle soit pensée et développée de
telle manière que tous les prêtres puissent toujours la recevoir,
tenant compte des possibilités et des caractéristiques d’âge, de
condition de vie, et de charges pastorales.(230)
74. Complète :
Cette formation doit
embrasser et harmoniser toutes les dimensions de la formation
sacerdotale : c’est-à-dire qu’elle doit tendre à aider le prêtre à
développer une personnalité humaine mûrie dans un esprit de service
aux autres, quelle que soit la charge qu’il a reçue ; à être
intellectuellement formé tant dans les sciences théologiques que
dans les sciences humaines dans la mesure où elles sont liées à son
ministère, afin qu’il remplisse avec plus d’efficacité sa fonction
de témoin de la foi ; à posséder une vie spirituelle profonde,
nourrie de l’intimité avec Jésus-Christ et de l’amour pour
l’Église ; à remplir son ministère pastoral avec zèle et dévouement.
En pratique une telle
formation doit être complète : humaine, spirituelle, intellectuelle,
pastorale, systématique et personnalisée.
75. Humaine
Cette formation est
extrêmement importante dans le monde d’aujourd’hui, comme elle l’a
toujours été. Le prêtre ne doit pas oublier qu’il est un homme
choisi parmi les hommes pour être au service de l’homme.
Pour se sanctifier et
pour réussir sa mission sacerdotale, il devra se présenter avec un
bagage de vertus humaines qui le rendent digne de l’estime de ses
frères.
Il devra
particulièrement pratiquer la bonté de cœur, la patience,
l’amabilité, la force d’âme, l’amour pour la justice, le sens de
l’équilibre, la fidélité à la parole donnée, la cohérence avec les
engagements librement assumés, etc.(231)
Il est tout aussi
important que le prêtre réfléchisse sur son comportement social, sur
la correction qu’il vit dans les diverses formes de relations
humaines, sur la valeur de l’amitié, sur la distinction de sa façon
d’être, etc.
76. Spirituelle
Tenant compte de tout
ce qui a déjà été exposé sur la vie spirituelle, on se limitera ici
à présenter quelques moyens pratiques de formation.
Il serait avant tout
nécessaire d’approfondir les aspects principaux de la vie
sacerdotale en faisant référence en particulier à l’enseignement
biblique, patristique et hagiographique, dont le prêtre doit
continuellement mettre à jour ses connaissances, non seulement grâce
à la lecture de bons livres, mais aussi en participant à des
sessions d’étude, des congrès, etc. (232)
Des sessions
particulières pourraient être dédiées au soin porté à la célébration
des sacrements, tout comme à l’étude de certaines questions de
spiritualité, comme les vertus chrétiennes et humaines, la manière
de prier, le rapport entre la vie spirituelle et le ministère
liturgique et pastoral, etc.
Plus concrètement, il
est souhaitable que le prêtre, éventuellement en même temps que ses
exercices spirituels périodiques, élabore en accord avec son
directeur spirituel un projet concret de vie, dont on signalera
quelques éléments : 1. Méditation quotidienne de la Parole ou d’un
mystère de la foi ; 2. Rencontre personnelle avec Jésus dans
l’Eucharistie, en plus d’une pieuse célébration de la Messe ; 3.
Dévotion mariale (chapelet, consécration ou mise sous la protection
de Marie, entretiens familiers) ; 4. Temps consacré à la formation
doctrinale et hagiographique ; 5. Repos nécessaire ; 6. Effort
renouvelé pour mettre en pratique les indications de l’évêque et
pour assurer une adhésion personnelle convaincue au magistère et à
la discipline ecclésiastique ; 7. Attention portée à la communion et
à l’amitié sacerdotale.
77. Intellectuelle
À cause de l’énorme
influence que les courants de la philosophie et des sciences
humaines exercent sur la culture moderne, et comme certains prêtres
n’ont pas toujours reçu une formation adéquate dans ces disciplines
en raison notamment de la diversité de leur formation scolaire, il
est nécessaire que ces rencontres traitent des thèmes les plus
importants de la philosophie et des sciences humaines ou des thèmes
qui plus généralement “ ont un lien avec les sciences sacrées,
particulièrement dans la mesure où ils peuvent être utiles dans
l’exercice du ministère pastoral ”.(233) Ces thèmes sont une aide
importante pour traiter convenablement des principaux problèmes de
la théologie fondamentale, dogmatique et morale, de la Sainte
Écriture, de la liturgie, du droit canon, de l’œcuménisme etc., sans
oublier que l’enseignement dans ces matières ne doit être ni
polémique, ni purement théorique ou informatif, mais qu’il doit
encourager à une formation authentique, c’est-à-dire à la prière, à
la communion et à l’action pastorale.
On fera en sorte que,
durant ces rencontres sacerdotales, les documents du magistère
soient approfondis communautairement sous la direction d’une
personne qui fasse autorité, pour favoriser cette unité
d’interprétation et de praxis dans la pastorale diocésaine qui
facilite tant l’évangélisation.
Dans la formation
intellectuelle, on doit accorder une importance particulière aux
thèmes les plus importants pour le débat culturel et la pratique
pastorale comme, par exemple, ceux qui concernent l’éthique sociale,
la bioéthique, etc.
On devra s’arrêter
spécialement sur les problèmes posés par le progrès scientifique et
qui influencent si profondément la mentalité et la vie des hommes
contemporains. Les prêtres ne doivent pas se dispenser de s’informer
pour répondre aux questions que pose le progrès de la science, en ne
manquant pas de consulter des experts sûrs et compétents.
Il est d’un grand
intérêt d’étudier, d’approfondir et de diffuser la doctrine sociale
de l’Église. En suivant les encouragements du magistère, il faut que
l’intérêt de tous les prêtres – et, par leur intermédiaire, de tous
les fidèles – en faveur des pauvres, ne reste pas un pieux désir,
mais devienne un engagement vital concret. “ Plus que jamais,
l’Église sait que son message social sera rendu crédible par le
témoignage des œuvres plus encore que par sa cohérence et
sa logique interne ”.(234)
La connaissance et
l’utilisation des moyens de communication sociale dans
l’activité ministérielle est une exigence indispensable pour la
formation intellectuelle des prêtres. Ces moyens, quand ils sont
bien utilisés, constituent un instrument providentiel
d’évangélisation, puisque non seulement ils peuvent atteindre un
très grand nombre de fidèles et de personnes éloignées de l’Église,
mais aussi toucher profondément leur mentalité et leur mode de vie.
À cet égard, il serait
opportun que l’évêque ou la conférence épiscopale prépare des
programmes et des instruments techniques conçus dans ce but.
78. Pastorale
Pour une formation
pastorale adéquate, il est nécessaire d’organiser des rencontres
ayant comme objectif principal de réfléchir sur le plan pastoral du
diocèse. Il faudrait aussi y traiter toutes les questions touchant
la vie et la pratique pastorale des prêtres comme, la morale
fondamentale, l’éthique dans la vie professionnelle et sociale, etc.
On apportera un soin
particulier à la connaissance de la vie et de la spiritualité des
diacres permanents – là où ils existent - des religieux et des
religieuses ainsi que des fidèles laïcs.
Il existe d’autres
thèmes particulièrement utiles : la catéchèse, la famille, les
vocations sacerdotales et religieuses, les jeunes, les personnes
âgées, les malades, l’œcuménisme, ceux qui sont éloignés de
l’Église, etc.
Dans les circonstances
actuelles, il est très important pour la pastorale d’organiser des
cycles spéciaux d’assimilation et d’approfondissement du
“ Catéchisme de l’Église Catholique ” qui, surtout pour les prêtres,
constitue un précieux instrument de formation aussi bien pour la
prédication que, de manière générale, pour l’évangélisation.
79. Systématique
Pour que la formation
permanente soit complète, elle doit être structurée de manière à ne
pas être “ quelque chose de ponctuel, mais plutôt un projet bien
élaboré qui se déroule par étape selon des modalités précises ”
(235) Ceci implique nécessairement la création d’une structure qui
détermine avec opportunité les instruments, les délais et les
contenus de la réalisation concrète et adéquate de la formation.
Cette organisation doit être conjuguée avec l’habitude de l’étude
personnelle, puisque les cours périodiques auraient une faible
utilité s’ils n’étaient pas accompagnés d’application à l’étude
(236)
80. Personnalisée
Bien qu’elle soit
donnée à tous, la formation permanente a comme objectif direct le
service de chacun de ceux qui la reçoivent. Aussi, en plus des
moyens collectifs ou communautaires, tous les moyens doivent être
mis pour personnaliser la formation de chacun.
Pour cette raison, il
faut susciter, surtout chez les responsables, la conviction qu’ils
doivent rejoindre chaque prêtre personnellement, s’occupant de
chacun d’entre eux, sans se contenter de proposer à tous les
différents moyens de formation.
De son côté, tout
prêtre doit se sentir encouragé, par la parole et par l’exemple de
son évêque et de ses frères dans le sacerdoce, à assumer la
responsabilité de sa propre formation, sachant qu’il est lui-même
son premier formateur.(237)
Organisation et
moyens
81. Rencontres
sacerdotales
Le programme des
rencontres sacerdotales doit avoir comme caractéristiques l’unité et
la progression par étapes.
Cette unité doit
converger vers la conformation au Christ, afin que les vérités de
foi, la vie spirituelle et l’activité ministérielle contribuent à la
maturation progressive de tout le presbyterium.
L’unité dans la
formation est marquée par des étapes bien définies. Ceci exigera
d’une part une attention spécifique à chaque tranche d’âge de
prêtres, sans en oublier aucune, et d’autre part, un contrôle des
étapes franchies qui veille à ce que la formation personnelle
accompagne la formation communautaire. En effet, sans formation
personnelle, la formation communautaire ne peut produire d’effet.
On doit comprendre que
les rencontres de prêtres sont nécessaires à la croissance dans la
communion parce qu’elles permettent une meilleure prise de
conscience et une considération plus attentive des problèmes de
chaque tranche d’âge.
Quant aux contenus de
telles réunions, on peut faire référence aux thèmes éventuellement
proposés par les conférences épiscopales nationales et régionales.
Dans tous les cas, il est nécessaire que ces contenus soient établis
dans le cadre d’un plan de formation précis du diocèse, si possible
mis à jour chaque année.(238)
L’organisation et le
déroulement de ces rencontres peuvent être prudemment confiés par
l’évêque à des Facultés ou Instituts de théologie et pastorale, au
Séminaire, à des organismes ou fédérations œuvrant pour la formation
sacerdotale,(239) ou à tout autre Centre ou Institut spécialisé,
diocésain, régional ou national, selon les possibilités et les
opportunités. On aura vérifié leur orthodoxie doctrinale, leur
fidélité au magistère et à la discipline ecclésiastique, tout comme
leur compétence scientifique et leur connaissance adaptée des
situations pastorales réelles.
82. L’année
pastorale
Il revient à l’évêque,
qui pourra se faire aider de coopérateurs prudemment choisis, de
veiller à ce que dans l’année qui suit l’ordination sacerdotale ou
diaconale soit organisée une année “ pastorale ” : pour faciliter le
passage de la vie de séminaire, qui est indispensable, à l’exercice
du ministère sacré, en procédant par étapes, en favorisant une
maturation humaine et spécifiquement sacerdotale qui soit
progressive et harmonieuse.(240)
Pendant cette année, il
faudra éviter que les nouveaux ordonnés soient plongés dans des
situations trop difficiles ou trop délicates. On devra par ailleurs
éviter les postes où ils devraient agir loin de leurs confrères. Il
faudra même, dans la mesure du possible, favoriser des formes
convenables de vie commune.
Cette période de
formation pourrait se dérouler dans une résidence destinée à cet
effet (maison du clergé) ou dans un lieu qui constitue un point de
référence concret et serein pour les prêtres qui en sont à leurs
premières expériences pastorales. Ceci facilitera les entretiens et
discussions avec l’évêque et avec les confrères, la prière commune
(Liturgie des Heures, concélébration et adoration eucharistique,
chapelet, etc.), l’échange d’expériences, l’encouragement
réciproque, la naissance de bons rapports d’amitié.
Il serait opportun que
l’Évêque confie les nouveaux prêtres à des confrères à la vie
exemplaire et au zèle pastoral certain. La première nomination,
malgré des urgences pastorales souvent pesantes, devrait surtout
répondre à l’exigence d’orienter correctement les jeunes prêtres. Le
sacrifice d’une année porterait alors des fruits abondants pour
l’avenir.
Il n’est pas inutile de
souligner que cette année si importante et si délicate devra
favoriser la pleine maturation de la connaissance entre le prêtre et
son évêque qui, commencée au séminaire, doit devenir un véritable
rapport de fils à père.
Quant à l’aspect
intellectuel, cette année ne devra pas tant être une période
d’apprentissage de nouvelles matières que l’assimilation profonde et
l’intériorisation de tout ce qui a été étudié dans les leçons
institutionnelles, pour favoriser la formation d’une mentalité
capable de juger les événements à la lumière du dessein de
Dieu.(241)
Dans un tel contexte,
on pourra organiser opportunément des leçons et des séminaires de
pratique sur la confession, la liturgie et la catéchèse, la
prédication, le droit canon, la spiritualité sacerdotale, laïque et
religieuse, la doctrine sociale, la communication et les médias, la
connaissance des sectes et des nouvelles formes de religiosité, etc.
En pratique, cette
année pastorale doit être une année de synthèse. Tous les éléments
doivent répondre au projet fondamental de maturation de la vie
spirituelle.
La réussite de l’année
pastorale est de toute manière toujours subordonnée à l’engagement
personnel de l’intéressé, qui doit tendre tous les jours à la
sainteté, dans la recherche continuelle des moyens de sanctification
qui l’ont aidé depuis le séminaire.
83. Temps
“ sabbatiques ”
Le danger de
l’habitude, la fatigue physique due au surmenage auquel les prêtres
sont soumis surtout aujourd’hui à cause des activités pastorales, la
fatigue psychologique elle-même souvent causée par la lutte continue
contre l’incompréhension, les sous-entendus, les préjugés,
l’opposition à des forces organisées et puissantes qui veulent
donner l’impression que le prêtre aujourd’hui appartient à une
minorité culturellement obsolète : voici certains des facteurs qui
peuvent introduire le découragement dans l’âme du pasteur.
Malgré les urgences
pastorales et même à cause d’elles, pour y faire front de manière
plus adéquate, il est convenable que les prêtres bénéficient de
périodes plus ou moins longues – selon les possibilités réelles –
pour parler plus longuement et plus intensément avec le Seigneur
Jésus, reprenant force et courage pour continuer leur chemin de
sanctification.
Pour répondre à cette
exigence particulière, différentes initiatives ont déjà été promues
par de nombreux diocèses, avec des résultats souvent prometteurs.
Ces expériences sont
intéressantes et peuvent être prises en considération, malgré les
difficultés de certaines régions qui souffrent plus particulièrement
de la carence numérique de prêtres.
Dans ce but, pourraient
remplir un rôle notable les monastères, les sanctuaires et les
autres lieux de spiritualité, si possible loin des grands centres
urbains, et laissant le prêtre libre de toute responsabilité
pastorale directe.
Dans certains cas, il
pourra être utile que ces haltes aient comme finalité l’étude ou la
mise à jour dans les sciences sacrées, sans oublier pour autant le
ressourcement spirituel et apostolique.
Dans tous les cas, on
évitera avec soin le danger de considérer cette période sabbatique
comme un temps de vacances, ou de la revendiquer comme un droit.
84. Maison du clergé
Là où c’est possible,
il faut souhaiter l’érection d’une “ maison du clergé ”, qui
pourrait ainsi constituer un lieu pour qu’on y tienne les rencontres
de formation, et un point de référence en de nombreuses autres
circonstances. Cette maison devrait offrir toutes les structures qui
la rendent confortable et accueillante.
Là où elles n’existent
pas encore et semblent nécessaires, il est conseillable de créer, au
niveau national ou régional, des structures adaptées au
rétablissement physique, psychique et spirituel des prêtres qui en
ont besoin.
85. Récollections et
exercices spirituels
Comme le prouve la
longue expérience spirituelle de l’Église, les récollections et les
exercices spirituels sont un instrument efficace et idoine pour une
formation permanente adéquate du clergé. Aujourd’hui encore, ils
conservent toute leur actualité et toute leur nécessité. Allant à
contre-courant d’une attitude qui viderait l’homme de toute
intériorité, le prêtre doit retrouver Dieu et se retrouver lui-même,
en pratiquant des haltes spirituelles pour s’immerger dans la
méditation et la prière.
À cet effet la
législation canonique établit que les clercs “ sont tenus de faire
les retraites spirituelles, selon les dispositions du droit
particulier ”.(242) Les deux modalités les plus courantes, qui
peuvent être prescrites par l’évêque pour son propre diocèse, sont
la récollection spirituelle d’un jour, si possible mensuelle, et les
exercices spirituels annuels.
Il est tout à fait
opportun que l’évêque organise les récollections et les exercices
spirituels, de manière à ce que chaque prêtre puisse choisir parmi
ceux qui sont normalement donnés dans le diocèse ou hors du diocèse,
par des prêtres exemplaires ou des Instituts religieux
particulièrement exercés à la formation spirituelle par leur
charisme, ou dans des monastères.
Il est aussi recommandé
d’organiser une retraite spéciale pour les prêtres ordonnés durant
les dernières années, à laquelle l’évêque lui-même prendra une part
active.(243)
Durant ces rencontres,
il est important de mettre en lumière des thèmes spirituels,
d’offrir de larges espaces de silence et de prière, de soigner
particulièrement les célébrations liturgiques, le sacrement de la
Pénitence, l’adoration eucharistique, la direction spirituelle et
les actes de vénération et de culte envers la Bienheureuse Vierge
Marie.
Pour donner une plus
grande importance et une plus grande efficacité à ces moyens de
formation, l’évêque pourra nommer dans ce but un prêtre qui aura
pour tâche d’en fixer les dates et les modalités.
Dans tous les cas, il
faut que les récollections et spécialement les exercices spirituels
annuels soient vécus comme des temps de prière et non pas comme des
cours de mise à jour théologique et pastorale.
86. Nécessité d’une
programmation
La formation permanente
rencontre généralement des difficultés, principalement dues aux
devoirs nombreux et graves auxquels sont appelés les prêtres. Il
faut dire cependant que toutes les difficultés sont surmontables si
la formation leur est donnée avec le sens de leurs responsabilités.
Pour être à la hauteur
des circonstances et affronter l’urgence du travail
d’évangélisation, il est nécessaire – entre autres instruments – que
soit menée une courageuse action de gouvernement pastoral qui
cherche à s’occuper particulièrement des prêtres. Il est
indispensable que les évêques exigent, avec la force de la charité,
que leurs prêtres appliquent avec générosité les dispositions
légitimes prises dans ce domaine.
Le “ plan de formation
permanente ” doit être non seulement conçu ou programmé, il doit
être aussi réalisé. Pour cela, il est nécessaire que le travail soit
clairement structuré, qu’il comporte des objectifs, des contenus
et des instruments.
Les responsables
87. Le prêtre
Le prêtre lui-même est
le premier et le principal responsable de sa formation permanente.
En effet, chaque prêtre a le devoir d’être fidèle au don de Dieu et
à la dynamique de conversion quotidienne qui en provient.(244)
Nul ne peut remplacer
le prêtre dans sa tâche de veiller sur lui-même (cf. 1 Tm 4,
16). Participant en effet de l’unique sacerdoce du Christ, il est
appelé à révéler et à actualiser, selon sa vocation unique, certains
aspects de l’extraordinaire richesse de grâce qu’il a reçue.
D’autre part, les
conditions et les situations de vie de tout prêtre sont telles que,
même d’un point de vue strictement humain, elles exigent qu’il
s’engage personnellement dans sa formation pour faire fructifier ses
capacités et ses dons.
Par conséquent, le
prêtre participera activement aux rencontres de formation,
s’appuyant sur ses compétences et ses possibilités concrètes pour
apporter sa contribution. Il veillera à acquérir et à lire des
livres et des revues dont la doctrine est sûre et l’utilité éprouvée
pour la vie spirituelle et pour l’accomplissement fructueux de son
ministère.
Parmi les lectures, le
premier rang doit être occupé par la Sainte Écriture, puis par les
écrits des Pères et des maîtres de spiritualité anciens et modernes,
et les documents du magistère ecclésiastique, qui constituent la
source la plus autorisée et la plus actuelle de la formation
permanente. Les prêtres par conséquent les étudieront et les
approfondiront directement et personnellement pour pouvoir mieux les
présenter aux fidèles laïcs.
88. L’aide des
confrères
Dans tous les aspects
de l’existence sacerdotale, on trouve les “ liens particuliers de
charité apostolique, de ministère et de fraternité ”,(245) qui sont
le fondement de l’aide réciproque des prêtres.(246) Il est
souhaitable que croisse et se développe la coopération de tous les
prêtres dans le soin de leur vie spirituelle et humaine, ainsi que
dans leur service ministériel. L’aide qui, dans ce domaine, doit
être fournie aux prêtres, peut trouver un appui solide dans les
diverses associations sacerdotales qui entendent former à une
spiritualité vraiment diocésaine. Il s’agit d’associations qui
“ ayant des statuts reconnus par l’autorité compétente, au moyen
d’un programme de vie approprié et approuvé comme il convient, ainsi
que par l’aide fraternelle, stimulent la sainteté dans l’exercice du
ministère et contribuent à l’union des clercs entre eux et avec leur
évêque propre ”.(247)
Dans cette optique, il
faut respecter à tout prix le droit de chaque prêtre diocésain à
organiser sa vie spirituelle comme il le pense opportun,
conformément toujours – comme c’est évident – aux caractéristiques
de sa vocation et des liens qui en découlent.
Le travail que ces
associations, tout comme les mouvements approuvés, accomplissent en
faveur des prêtres, est tenu en grande considération par
l’Église,(248) qui le reconnaît aujourd’hui comme un signe de la
vitalité avec laquelle l’Esprit-Saint la renouvelle continuellement.
89. L’évêque
Même si la portion du
Peuple de Dieu qui lui a été confiée est étendue et difficile à
diriger, l’évêque doit réserver une sollicitude tout à fait
particulière à la formation permanente de ses prêtres.(249)
Il existe en effet un
rapport spécial entre l’évêque et ses prêtres, dû au “ fait que les
prêtres reçoivent par lui leur sacerdoce et partagent avec lui sa
sollicitude pastorale pour tout le Peuple de Dieu ”.(250) Ce rapport
détermine aussi les responsabilités spécifiques de l’évêque dans le
domaine de la formation sacerdotale.
Ces responsabilités
s’expriment vis-à-vis de chaque prêtre, parce que la formation doit
être la plus personnalisée possible, et vis-à-vis de tous, dans la
mesure où ils forment le presbyterium du diocèse. À cet égard,
l’évêque ne manquera pas de cultiver avec soin la communication et
la communion entre les prêtres. En particulier, il veillera à ce que
la formation permanente conserve ses caractéristiques propres,
éduquant la conscience des prêtres sur son importance et sa
nécessité, l’organisant en établissant un plan de formation, et en
prévoyant les structures et les personnes nécessaires à son
application.(251)
Pour former ses
prêtres, l’évêque doit participer en cultivant sa formation
permanente personnelle. L’expérience enseigne que plus l’évêque
s’engage dans sa propre formation, plus il sait encourager et
soutenir celle de son presbyterium.
Dans cette œuvre
délicate, l’évêque, tout en jouant un rôle irremplaçable qu’il ne
peut déléguer, saura s’appuyer sur la collaboration du conseil
presbytéral. Le conseil, par sa nature et par ses finalités, semble
être l’organisme convenable pour assister l’évêque dans tout ce qui
regarde, par exemple, l’élaboration du plan de formation.
De plus, l’évêque se
sentira soutenu et aidé dans sa tâche par ses confrères les autres
évêques, réunis en Conférence.(252)
90. La formation des
formateurs
Aucune formation n’est
possible s’il n’y a pas, outre le sujet qui doit se former, un autre
sujet qui forme, le formateur. Le bienfait et l’efficacité d’un plan
de formation dépendent partiellement des structures mais
principalement de la personne des formateurs.
Il est évident que,
vis-à-vis de ces formateurs, la responsabilité de l’évêque devient
particulièrement délicate et importante.
Il est par conséquent
nécessaire que l’évêque lui-même nomme un groupe de formateurs
dont les membres soient choisis parmi les prêtres hautement
qualifiés et estimés pour leur préparation et leur maturité humaine,
spirituelle, culturelle et pastorale. Les formateurs en effet
doivent être avant tout des hommes de prière, des enseignants dotés
d’un sens puissant du surnaturel, à la profonde vie spirituelle, à
la conduite exemplaire, avec une bonne expérience du ministère
sacerdotal, capables de conjuguer, comme les Pères de l’Église et
les saints de tous les temps, les exigences spirituelles avec les
nécessités proprement humaines du prêtre. Les formateurs peuvent
aussi être choisis au sein du corps professoral des séminaires, des
centres ou institutions universitaires approuvés par l’autorité
ecclésiastique, ou bien encore parmi les membres des instituts dont
le charisme touche directement la vie et la spiritualité
sacerdotales. Dans tous les cas, on doit garantir l’orthodoxie de
leur doctrine et leur fidélité à la discipline ecclésiastique. De
plus, les formateurs doivent être des coopérateurs de confiance de
l’évêque, qui demeure le responsable ultime de la formation de ses
plus précieux collaborateurs.
Il est opportun de
créer aussi un groupe de programmation et de réalisation, qui
aidera l’évêque à fixer tous les projets annuels de la formation
permanente pour chacune de ses facettes ; à préparer le matériel
nécessaire ; à prévoir les cours, les sessions, les rencontres et
les récollections ; à organiser opportunément les calendriers, en
prévoyant les absences et les remplacements des prêtres, etc. Pour
une programmation adéquate, on pourra aussi prévoir l’intervention
de quelque spécialiste sur un sujet donné.
Alors qu’il est
suffisant de créer un seul groupe de formateurs, il est en revanche
possible d’organiser plusieurs groupes de programmation et de
réalisation, si les nécessités le requièrent.
91. Collaboration
entre Églises
En ce qui concerne
principalement les moyens collectifs de formation, leur
programmation et celle de leurs contenus concrets peut être fixée
d’un commun accord entre plusieurs Églises particulières, soit à
l’échelle nationale ou régionale – par l’intermédiaire des
Conférences épiscopales – soit entre diocèses limitrophes ou plus
proches. On pourrait ainsi utiliser, si on les pense adaptées, les
structures interdiocésaines comme les Facultés et les Instituts de
théologie et de pastorale, ou bien les organismes et les fédérations
engagés dans la formation presbytérale. Cette union des efforts, en
plus de réaliser une authentique communion entre les Églises
particulières, pourrait offrir à tous des opportunités de formation
permanente techniquement meilleures et plus stimulantes.(253)
92. Collaboration de
centres d’étude et de spiritualité
De plus, les Instituts
d’étude et de recherche, les centres de spiritualité, tout comme les
sanctuaires et les monastères d’observance exemplaire constituent
des points d’ancrage pour la mise à jour théologique et pastorale,
pour vivre des oasis de silence, pour la prière, la confession
sacramentelle et la direction spirituelle, pour le repos nécessaire
y compris physiquement, pour des moments de fraternité sacerdotale.
De cette manière aussi, les familles religieuses pourraient
collaborer à la formation permanente et contribuer à cette
rénovation du clergé qui est une exigence de la nouvelle
évangélisation du troisième millénaire.
Classes d’âge et
situations spéciales
93. Premières années
de sacerdoce
Les premières années
après leur ordination, les prêtres devraient pouvoir facilement
trouver les conditions de vie et de ministère qui leur permettent de
mettre en pratique l’idéal établi durant la période de formation au
séminaire.(254) Ces années, qui constituent une mise à l’épreuve de
leur formation initiale après le premier contact avec la réalité,
sont les plus décisives pour l’avenir. Elles requièrent une
maturation harmonieuse pour faire front aux moments de difficulté
dans la foi et avec force. Dans ce but, les jeunes prêtres devront
pouvoir bénéficier du rapport personnel avec leur évêque et avec un
père spirituel plein de sagesse ; de moments de repos, de
méditation, de récollection mensuelle.
En tenant compte de ce
qu’on a dit sur l’année pastorale, il faudra organiser dans les
premières années du sacerdoce des rencontres annuelles de formation,
durant lesquelles seront élaborés et approfondis opportunément des
thèmes théologiques, juridiques, spirituels et culturels, grâce à
des sessions spéciales dédiées à des problèmes de morale, de
pastorale, de liturgie, etc. Ces rencontres peuvent être aussi
l’occasion de renouveler la faculté de confesser, selon ce
qu’établissent le code de droit canon et l’évêque.(255) Il serait
aussi utile de favoriser une vie en commun familière entre jeunes
prêtres et prêtres plus âgés, pour permettre l’échange
d’expériences, la connaissance réciproque et la délicate pratique
évangélique de la correction fraternelle.
Il faut en fin de
compte que le jeune clerc croisse dans une ambiance spirituelle de
vraie fraternité et de délicatesse, manifestées par l’attention
prêtée à la personne, notamment en ce qui concerne la santé physique
et les divers aspects de la vie matérielle.
94. Après des années
Après un certain
nombre d’années de ministère, les prêtres ont acquis une
véritable expérience et le grand mérite de s’être donnés entièrement
à l’expansion du Royaume de Dieu dans le travail quotidien. Ce
groupe de prêtres constitue une grande richesse spirituelle et
pastorale.
Ils ont besoin
d’encouragement, d’une valorisation intelligente de leur rôle, d’un
nouvel approfondissement de leur formation dans toutes ses
dimensions, pour réviser eux-mêmes et leurs activités ; pour raviver
les motivations du ministère sacré ; pour réfléchir sur les
méthodologies pastorales à la lumière de l’essentiel. Ils ont besoin
de la communion presbytérale, de l’amitié de leur évêque, pour
surmonter les expériences éventuelles de fatigue, de frustration, de
solitude ; pour redécouvrir en fin de compte les sources profondes
de la spiritualité sacerdotale.(256)
Il est par conséquent
important que ces prêtres bénéficient de sessions de formation
spécifiques et approfondies qui examinent, en plus de sujets
théologiques et pastoraux, toutes les difficultés psychologiques et
affectives qui peuvent naître durant cette période. Il est donc
recommandé qu’à de telles rencontres participent non seulement
l’évêque mais aussi des experts qui puissent apporter une
contribution solide et sûre à la solution des problèmes présentés.
95. L’âge avancé
Les prêtres avancés en
âge, qui méritent la considération la plus délicate, participent
aussi à la formation permanente, non pas pour des études
approfondies ou des débats culturels, mais pour “ une confirmation
sereine et apaisante du rôle qu’ils sont encore appelés à jouer dans
le presbyterium ”. (257)
En plus de leur
participation à la formation organisée pour les prêtres d’âge
moyens, ils pourront profiter de temps particuliers, de lieux et de
rencontres spéciales pour approfondir le sens contemplatif de la vie
sacerdotale, pour redécouvrir et apprécier les richesses doctrinales
des études passées, pour se sentir utiles – comme ils le sont
vraiment - leurs compétences étant mises en valeur par des formes
adaptées de ministère vrai et propre, principalement comme
confesseurs expérimentés ou comme directeurs spirituels. En
particulier ils pourront partager avec les autres leurs expériences,
encourager, accueillir, écouter et pacifier leurs confrères, être
disponibles quand on leur demandera “ de devenir eux-mêmes
d’authentiques maîtres et formateurs des autres prêtres ”.(258)
96. Prêtres en
situations spéciales
Indépendamment de leur
âge, les prêtres peuvent se trouver dans “ une condition de
fragilité physique ou de lassitude morale ”,(259) En offrant leur
souffrance, ils contribuent éminemment à l’œuvre de la rédemption et
rendent “ un témoignage marqué du signe de la croix, acceptée dans
l’espérance et la joie pascale ”.(260)
La formation permanente
de ces prêtres doit les encourager “ à continuer à servir l’Église
d’une façon sereine et courageuse ”.(261) Elle doit aussi être le
signe éloquent du primat de l’être sur l’agir, des contenus sur les
techniques, de la grâce sur l’efficacité extérieure. Ils pourront
alors vivre l’expérience de S. Paul : “ Je me réjouis de souffrir
pour vous, et ce qui manque aux tribulations du Christ, je le
complète dans ma chair au profit de son corps qui est l’Église ” (Col
1, 24).
L’évêque et les autres
prêtres ne devront jamais manquer de visiter périodiquement ces
frères malades, qui pourront être tenus informés, de la vie du
diocèse notamment, pour qu’ils se sentent membres vivants du
presbyterium et de l’Église universelle qu’ils édifient avec leurs
souffrances.
On devra entourer d’une
affection particulière les prêtres proches de la conclusion de leur
cheminement sur la terre, après une vie dépensée au service de Dieu
pour le salut de leurs frères.
Au réconfort continuel
de la foi, à l’empressement dans l’administration des sacrements,
s’adjoindront les prières du presbyterium tout entier.
97. Solitude du
prêtre
À tous les âges et dans
toutes les situations, le prêtre peut faire l’expérience de la
solitude.(262) Cette solitude, loin d’être comprise comme un
isolement psychologique, peut être la conséquence tout à fait
normale d’une adhésion sincère à l’Évangile, et constituera par là
une dimension irremplaçable de la vie personnelle. Dans certains cas
cependant, elle peut être due à des difficultés particulières, comme
la marginalisation, les incompréhensions, les déviations, les
abandons, les imprudences, les limites du caractère personnel ou de
celui d’autrui, les calomnies, les humiliations, etc. Il peut en
naître un puissant sentiment de frustration, extrêmement délétère.
Cependant ces moments
de difficulté peuvent aussi devenir, avec l’aide du Seigneur, des
occasions privilégiées pour un nouveau progrès sur le chemin de la
sainteté et de l’apostolat. Le prêtre peut en effet découvrir qu’il
“ s’agit d’une solitude habitée par la présence du Seigneur ”.(263)
Il est évident que ceci n’atténue pas la grave responsabilité de
l’évêque et du presbyterium tout entier, d’éviter toute solitude qui
naîtrait d’une négligence de la communion sacerdotale.
Il ne faut pas oublier
non plus ces confrères qui ont abandonné le ministère. On doit leur
offrir les aides nécessaires, et surtout celles de la prière et de
la pénitence. La charité qu’on doit vivre à leur égard ne doit pas
aboutir à la décision de leur confier des fonctions ecclésiales :
ceci pourrait créer la confusion et le trouble, surtout parmi les
fidèles, à cause de la situation de ces confrères.
CONCLUSION
Le Maître de la
moisson, qui appelle et qui envoie les ouvriers dans son champ (cf.
Mt 9, 38), l’a promis et il y sera éternellement fidèle :
“ Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur ” (Jer 3, 15).
C’est sur cette fidélité divine toujours vivante et opérante dans
l’Église (264) que repose l’espérance de recevoir des vocations
sacerdotales abondantes et saintes, espérance déjà réalisée dans de
nombreux pays. C’est cette même fidélité divine qui assure que le
Seigneur ne manquera pas d’accorder à son Église la lumière
nécessaire pour affronter la passionnante aventure des filets jetés
au large.
Au don de Dieu,
l’Église répond par l’action de grâces, la fidélité, la docilité à
l’Esprit, la prière humble et insistante.
Pour réaliser sa
mission apostolique le prêtre doit graver dans son cœur ces paroles
du Seigneur : “ Père, je t’ai glorifié sur la terre, en menant à
bonne fin l’œuvre que tu m’avais donnée à faire, donner la vie
éternelle aux hommes ” (Jn 17, 2-4). Pour cela, il doit se
dépenser pour ses frères en vivant comme un signe de charité
surnaturelle, dans l’obéissance, dans la chasteté du célibat, dans
la simplicité et le respect de la discipline de communion dans
l’Église.
Dans son œuvre
d’évangélisation, le prêtre transcende l’ordre naturel pour être
établi dans toute “ relation avec Dieu ” (He 5, 1). Il est en
effet appelé à élever l’homme en le faisant naître à la vie divine
et en le faisant croître en elle, jusqu’à la plénitude du Christ.
C’est pour cela qu’un prêtre authentique, motivé dans sa fidélité
envers le Christ et envers l’Église, constitue en réalité une force
incomparable de progrès pour le monde entier.
“ La nouvelle
évangélisation a besoin de nouveaux évangélisateurs, de prêtres qui
s’engagent à vivre leur sacerdoce comme un chemin de
sainteté ”.(265) Ce sont les hommes de Dieu qui accomplissent les
œuvres de Dieu !
Comme le Christ, le
prêtre doit se présenter au monde comme un modèle de vie
surnaturelle : “ C’est un exemple que je vous ai donné pour qu’à
votre tour vous fassiez comme je vous ai fait ” (Jn 13, 15).
Le témoignage de vie
qualifie le prêtre et constitue sa prédication la plus convaincante.
La discipline ecclésiastique elle-même, vécue au nom de motifs
intérieurs profonds, devient une aide providentielle pour vivre
l’identité sacerdotale, pour fomenter la charité et pour faire
resplendir le témoignage sans lequel serait illusoire toute
préparation culturelle ou toute programmation rigoureuse. “ Faire ”
ne sert à rien s’il manque “ l’être avec le Christ ”.
C’est ici que l’horizon
de l’identité, de la vie, du ministère, de la formation permanente
du prêtre s’ouvre aux urgences de la nouvelle évangélisation : une
responsabilité immense, dynamique, courageuse, illuminée par la foi,
soutenue par l’espérance, enracinée dans la charité.
Personne n’est seul
dans ce travail aussi nécessaire qu’urgent. Il faut que les prêtres
se sentent soutenus par une action de gouvernement des évêques qui
soit exemplaire, ferme et vigoureuse, dans une communion
transparente avec le Siège Apostolique, tout comme dans une
collaboration fraternelle avec l’ensemble du presbyterium et tout le
Peuple de Dieu.
Que tout prêtre se
confie à Marie, Mère de la Confiance. Elle fut “ dans sa vie un
modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui,
associés à la mission apostolique de l’Église, coopèrent à la
régénération des hommes ”.(266) En Elle, les prêtres trouveront
protection constante et aide pour renouveler leur vie et pour faire
naître de leur sacerdoce un essor évangélisateur plus intense et
plus neuf, à la veille du troisième millénaire de la Rédemption.
Sa Sainteté le Pape
Jean-Paul II, le 31 janvier 1994, a approuvé le présent directoire
et en a autorisé la publication.
JOSÉ T. Card. SANCHEZ
Préfet
+ CRESCENZIO
SEPE
Arch. tit. de Grado, Secrétaire
PRIÈRE
À LA TRÈS
SAINTE VIERGE MARIE
Marie,
Mère de Jésus-Christ et
Mère des prêtres,
reçois ce titre que
nous te donnons
pour célébrer ta
maternité
et contempler près de
toi le Sacerdoce
de ton Fils et de tes
fils,
Sainte Mère de Dieu !
Mère du Christ.
tu as donné au Messie
Prêtre son corps de chair
par l’onction de
l’Esprit-Saint
pour le salut des
pauvres et des hommes
au cœur contrit,
garde les prêtres dans
ton cœur et dans l’Église,
Mère du Sauveur !
Mère de la foi,
tu as accompagné au
Temple le Fils de l’homme,
accomplissement des
promesses faites à nos pères,
confie au Père, pour sa
gloire,
les prêtres de ton
Fils,
Arche de l’Alliance !
Mère de l’Église,
au Cénacle, parmi les
Disciples,
tu priais l’Esprit
pour le Peuple nouveau
et ses Pasteurs,
obtiens à l’ordre des
prêtres
la plénitude des dons,
Reine des Apôtres !
Mère de Jésus-Christ,
tu étais avec Lui au
début de sa vie
et de sa mission,
tu l’as cherché, Maître
parmi la foule,
tu l’as assisté, élevé
de terre,
consommé pour le
sacrifice unique éternel,
et tu avais près de toi
Jean, ton fils,
accueille les appelés
du Seigneur,
lors de leurs premiers
pas sur leur chemin,
protège leur
croissance,
accompagne dans la vie
et dans le ministère
ceux qui sont tes fils,
ô toi, Mère des
prêtres !
Amen ! (267)
Notes
(1) Parmi les documents
les plus récents, cf. Conc.
Œcum. Vat. II, Constitution dogmatique sur l’Église Lumen
gentium, 28 ; Décret sur la formation sacerdotale Optatam
Totius, 22 ; Décret sur la charge pastorale des Évêques
Christus Dominus, 16 ; Décret sur le ministère et la vie
des prêtres Presbyterorum Ordinis ;
Paul VI, Encycl.
Sacerdotalis coelibatus (24 juin 1967) : AAS 59 (1967),
657-697 ; S. Congr.
pour le Clergé, Lettre
circulaire Inter ea (4 novembre 1969) : AAS 62
(1970), 123-134 ; Synode des
évêques, Document sur le sacerdoce ministérielUltimis
temporibus (30 novembre 1971) : AAS 63 (1971),
898-922 ; Codex Iuris Canonici (25 janvier 1983), can.
273-289 ; 232-264 ; 1008-1054 ;
Congrégation pour
l’éducation catholique,
Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (19 mars
1985), 101 ; Jean-Paul II,
Lettres aux Prêtres à l’occasion du Jeudi saint ;
Catéchèses sur les prêtres, dans les Audiences générales
du 31 mars au 22 septembre 1993.
(2)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis (25 mars 1992) :
AAS 84(1992), 657-804.
(3) Ibid., 18 :
l.c., 685.
(4)
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 2.
(5)
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 1.
(6)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 11 : l.c., 675.
(7) Ibid., 15 :
l.c., 680.
(8) Ibid., 21 :
l.c., 688 ; cf. Conc. oecum.
Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 2 ; 12.
(9) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 12c : l.c., 676.
(10) Ibid., 18,
l.c., 685-686 ; Message des Pères synodaux au Peuple
de Dieu (28 octobre 1990), III ; “ L’Osservatore
Romano ”, 29-30 octobre 1990.
(11)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 16 : l.c., 682.
(12) Cf. ibid.,
12 : l.c. 675-677.
(13) Cf. Conc.
œcum. de Trente, Sess. XXIII, De sacramento Ordinis :
DS, 1763-1778 ;
Jean-Paul II, Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo
vobis 11-18 : l.c., 673-686 ; Catéchèse de
l’Audience générale du 31 mars 1993 : “ L’Osservatore Romano ”, 1er
avril 1993.
(14) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 18-31 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 2 ; C.I.C., can 1008.
(15) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 10 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 2.
(16) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Apostolicam actuositatem, 3 ;
Jean-Paul II, Exhort,
ap. post-synodale Christifidelis laici (30 décembre
1988), 14 ; AAS 81 (1989), 409-413.
(17) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 13-14 : l.c.,
677-679 ; Catéchèse de l’Audience Générale du 31 mars 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 1er avril 1993.
(18) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 18 : l.c.,
684-686.
(19) Cf. ibid.,
15 l.c., 679-681.
(20) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Dei Verbum, 10 ; Décr. Prebyterorum Ordinis,
4.
(21) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 5 ; Catéchisme de l’Église
Catholique, n. 1120.
(22) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 6.
(23) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 16 : l.c., 681.
(24) Cf. ibid.
(25) Ibid., 3 :
l.c., 661.
(26) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 28 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 7 ; Décr. Christus Dominus, 28 ; Décr. Ad
gentes, 19 ; Jean-Paul II,
Exhort. Ap. Post-synodale Pastores dabo vobis, 17 : l.c., 683
(27) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 28 ; Pontificale Romanum,
Ordinatio Episcoporum, Presbyterorum et Diaconorum, cap. I, n.
51, Ed typica altera, 1990, p.26.
(28)
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 28.
(29) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis,16 : l.c.,681
(30) Cf.
Congrégation pour la Doctrine
de la Foi, Lettre sur l’Eglise comme communion Communionis
notio (28 mai 1992), 10 : AAS 85 (1993), 844.
(31) Cf.
Jean-Paul II, Encycl.
Redemptoris Missio, 23a, AAS 83 (1991), 269.
(32) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 10 ; cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 32 : l.c.,
709-710.
(33) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 28 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 7.
(34) Cf. C.I.C.,
can. 266, § 1.
(35) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 23 ; 26 ;
S. Congr.
pour le Clergé, Notes
dir. Postquam Apostoli (25 mars 1980), 5 ; 14 ; 23 ; AAS
72 (1980) 346-347 ; 353-354 ; 360-361 ;
Tertullien, De
praescriptione, 20, 5-9 : CCL, 1, 201-202.
(36) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 23 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 10 ; Jean-Paul
II, Exhort. Ap. post-synodale Pastores dabo vobis,
32 : l.c., 709-710 ; S.
Congrégation pour le Clergé,
Notes directives Postquam Apostoli (25 mars 1980) : AAS
72 (1980), 343-364 ;
Congrégation pour l’evangelisation des Peuples, Guide
pastoral pour les prêtres diocésains des Eglises dépendantes de la
Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples (1er
Octobre 1989), 4 ; C.I.C., can. 271.
(37)
Congrégation pour
l’evangelisation des Peuples, Guide pastoral pour les
prêtres diocésains des Eglises dépendantes de la Congrégation pour
l’Evangélisation des Peuples (1er Octobre 1989) ;
Jean-Paul II, Encycl.
Redemptoris Missio (7 décembre 1990), 54 ; 67 : AAS 83
(1991), 301-302 ; 315-316.
(38) Cf. S.
Augustin, In
Iohannis Evangelium Tractatus, 123, 5 : CCL, 36, 678.
(39) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
Ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 21 : l.c.
688-690 ; C.I.C., can 274.
(40) Cf. C.I.C.,
can. 275, § 2 ; 529, § 1.
(41) Cf. ibid.,
can. 574, § 1.
(42) Cf. Conc.
œcum. de Trente, Session XXIII, Desacramento Ordinis,
cap. 1 e 4, can. 3, 4, 6 : DS, 1763-1776 ;
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 10 ; S.
Congrégation pour la doctrine
de la foi, Lettre aux Evêques de l’Eglise Catholique sur
quelques questions concernant le ministre de l’Eucharistie
Sacerdotium ministeriale (6 août 1983), 1 : AAS 75
(1983), 1001.
(43) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Dogm. Lumen gentium, 9.
(44) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 7.
(45) Cf.
Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, Guide pastoral pour les
prêtres diocésains des Églises dépendantes de la Congrégation pour
l’Évangélisation des Peuples ( 1er octobre 1989), 3.
(46) Cf. Congrécation
pour la doctrine de la foi, Lettre aux Évêques de l’Église
Catholique sur quelques questions concernant le ministre de
l’Eucharistie Sacerdotium ministeriale (6 août 1983), II. 3,
III. 2 : AAS 75 (1983), 1001-1009 ; Catéchisme de l’Église
Catholique n. 875.
(47) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 11.
(48) Cf.
Jean-Paul II, Discours
à l’Épiscopat de la Suisse (15 juin 1984) : Insegnamenti,
VII/I (1984), 1784.
(49) Cf.
Jean-Paul II, Discours
aux participants du Symposium international sur “ le prêtre
aujourd’hui ” : “ L’Osservatore Romano ”, 29 mai 1993 ; Discours aux
participants du Symposium international “ Ius in vita et
in missione Ecclesiae ” (23 avril 1993), “ L’Osservatore
Romano ”, 25 avril 1993.
(50)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 12 : l.c.,
676 ; cf. Conc. oecum. Vat.
II, Const. dogm. Lumen gentium, 1
(51) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm Lumen gentium, 8.
(52) Cf. S.
Augustin, Sermo
46, 30 : CCL 41, 555-557.
(53)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 28 : l.c.
701-702.
(54) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm Lumen gentium, 28 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 7 ; 15.
(55) Cf. C.I.C. can.
331 ; 333 § 1.
(56) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 22 ; Décr. Christus Dominus
4 ; C.I.C., can. 336.
(57) Cf. Congrégation
pour la doctrine de la foi, Lettre sur l’Église comme
communion Communionis notio (28 mai 1992), 14 : AAS 85
(1993), 847.
(58) Cf. C.I.C., can.
902 ; S. Congrégation pour
les sacrements et le culte divin, Décr. part. Promulgato
Codice (12 septembre 1983), II, I, 153 ; Notitiae 19
(1983), 542.
(59) Cf. S.
Thomas d’Aquin,
Summa Theol., III, q. 82, a. 2 ad 2 ; Sent. IV, d. 13, q.
1, a. 2, q. 2 ; Conc. oecum.
Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium 41, 57 ; S. Congrégation
des rites, Décret général Ecclesiae semper (7 mars
1965) : AAS 57 (1965), 410-412 ; Instruction Eucharisticum
Mysterium (25 mai 1965), 47 : AAS 59 (1967), 565-566.
(60) Cf. S. Congrégation
des rites, Instruction Eucharisticum Mysterium (25 mai
1967), 47 : AAS 59 (1967), 565-566.
(61) Cf. C.I.C.
can. 273.
(62) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 15
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 65, 79 : l.c.,
770-772, 796-798.
(63) S. Ignace
d’Antioche, Ad Ephesios XX, 1-2 : “ ...Si le Seigneur
me révèle que chacun d’entre vous et tous ensemble... vous êtes unis
par le cœur dans une soumission totale à l’évêque et au
presbyterium, partageant le pain qui est remède d’immortalité,
antidote pour ne pas mourir mais pour vivre toujours dans le Christ
Jésus ... ” Patres Apostolici, ed. F.X.
Funk, II, 203-205.
(64)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 17 : l.c.,683 ;
cf. Conc. oecum. Vat.
II, Const. dogm. Lumen gentium, 28 ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 8 ; C.I.C., can 275 § 1.
(65) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 74 : l.c.,
790 ; Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, Guide pastoral pour les
prêtres diocésains des Églises dépendantes de la Congrégation pour
l’Évangélisation des Peuples (1er octobre 1989), 6.
(66) Cf. Conc.
œcum. Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 8 ;
C.I.C., can. 369 ; 498 ; 499.
(67) Cf. Pontificale
Romanum – De ordinatione Episcopi ; Presbyterorum et Diaconorum,
cap. II, n. 105 ; 130, ed. typica altera 1990, pp. 54 ; 66-67 ;
conc. œcum. vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 8.
(68) Cf. C.I.C.,
can. 265.
(69) Cf.
Jean-Paul II,
Discours dans la Cathédrale de Quito aux Évêques, aux Prêtres,
aux Religieux et aux Séminaristes (29 janvier 1985) :
Insegnamenti VII/1 (1985), 247-253.
(70)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 31 : l.c., 708.
(71) Cf. ibid., 17 ;
74 : l.c., 683 ; 790.
(72) C.I.C.,
can. 498 § 1, 2·.
(73)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 31 : l.c.,
708-709.
(74) Cf. ibid., 31 ;
41 ; 68 : l.c. 708, 728-729 ; 775-777.
(75) Cf. C.I.C.,
can. 271.
(76)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 74 : l.c., 790.
(77)
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 4 août 1993, n. 4 :
“ L’Osservatore Romano ”, 5 août 1993.
(78) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 12-14.
(79) Cf. ibid.,
8.
(80) Cf. S.
Augustin, sermons
355, 356. De vita et moribus clericorum : PL 39, 1568-1581.
(81) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm Lumen gentium, 28c ; Décr. Presbyterorum
Ordinis, 8 ; Décr. Christus Dominus 30a.
(82) Cf. S.
Congrégation pour
les évêques,
Directoire Ecclesiae Imago (22 février 1973), n. 112 ;
C.I.C., can. 280 ; 245 § 2 ; 550 § 1 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 81 : l.c., 799-800.
(83) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium 26 ; 99 ; Liturgia Horarum
Institutio Generalis, n. 25.
(84) Cf. C.I.C., can.
278, § 2 ; Jean-Paul II,
Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 31 ; 68 ; 81 :
l.c., 708, 777, 799.
(85) Cf. C.I.C.,
can. 550 § 2.
(86) Cf. ibid.,
can. 545 § 1.
(87) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience générale du 7 juillet 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 8 juillet 1993 ;
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 15b.
(88)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 15 : l.c.,
679-680.
(89) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 9 ; C.I.C., can. 275 §
2 ; 529 § 2.
(90)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis. 74 : l.c., 788.
(91) Cf. C.I.C.,
can. 529 § 2.
(92) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 74 : l.c.,
788 ; Paul VI, Encycl.
Ecclesiam suam (6 août 1964), III : AAS 56 (1964), 647
(93) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 7 juillet 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 8 juillet 1993.
(94) Cf. C.I.C.,
can. 529 § 1.
(95) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 11 ; C.I.C., can. 233 §
1.
(96)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 74c : l.c.,
789.
(97) Cf. C.I.C.,
can. 287 § 2. S. Congr.
pour le Clergé, Décr.
Quidam Episcopi (8 mars 1982), AAS 74 (1982), 642-645.
(98) Cf.
Congrégation pour
l’évangélisation des peuples,
Guide pastoral pour les prêtres diocésains des Églises
dépendantes de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples
(1er octobre 1989), 9 ;
S. Congr.
pour le clergé, Décr.
Quidam Episcopi (8 mars 1982), AAS 74 (1982), 642-645.
(99)
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 28 juillet 1993, n. 3 :
“ L’Osservatore Romano ”, 29 juillet 1993 ; cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. past. Gaudium et spes, 43 ;
Synode des évêques,
Document sur le sacerdoce ministériel Ultimis temporibus (30
novembre 1971), II, I, 2b : AAS 63 (1971), 912-913, C.I.C.,
can. 285 § 3 ; 287 § 1.
(100) Catéchisme de
l’Église Catholique n. 2442, cf. C.I.C., can. 227.
(101)
Synode des évêques,
Document sur le sacerdoce ministériel Ultimis temporibus (30
novembre 1971), II, I, 2b : AAS 63 (1971), 913.
(102) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 5 : l.c.,
663-665.
(103) Cf.
Jean-Paul II,
Discours inaugural de la IVème Conférence Générale de
l’Episcopat Latino-Américain (Saint Domingue, 12-28 octobre
1993), n. 24 : AAS 85 (1993), 826.
(104) Ibid., 1 : l.c.,
808-809.
(105) Ibid., 25 : l.c.,
827.
(106) Cf. ibid.
(107)
Jean-Paul II,
Lettre aux Prêtres à l’occasion du Jeudi saint (13 avril 1987),
10 : AAS 79 (1987), 1292.
(108) Cf. C.I.C.,
can. 276 § 2, 1·.
(109) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 5 ; 18 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 23 ; 26 ; 38 ; 46 ;
48 : l.c., 691-694 ; 697-700 ; 720-723 ; 738-740 ; 742-745 ;
C.I.C., can. 246, 1 ; 276 § 2, 2·.
(110) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 5 ; 18 ; C.I.C., can. 246
§ 4 ; 276 § 2, 5· ; Jean-Paul
II, Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis,
26 ; 48 : l.c., 697-700 ; 742-745.
(111) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ; C.I.C. can. 239 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 40 ; 50 ; 81 : l.c.,
724-726 ; 746-748 ; 799-800.
(112) Cf. Conc.
œcum. Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ;
C.I.C., can. 246 § 2 ; 276 § 2, 3· ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 26 ; 72 : l.c.,
697-700 ; 783-797.
(113) Cf. C.I.C.,
can. 1174 § 1.
(114)
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 26 ; 37-38 ; 47 ; 51 ;
53 ; 72 : l.c., 697-700 ; 718-723 ; 740-742 ; 748-750 ;
751-753 ; 783-787.
(115) Cf. C.I.C.,
can. 276 § 2, 5·.
(116) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 4 ; 13 ; 18 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 26 ; 47 ; 53 ; 70 ;
72 : l.c., 697-700 ; 740-742, 751-753, 778-782, 783-787.
(117) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ; C.I.C., can. 276 §
2, 4· ; Jean-Paul II,
Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 80 : l.c.,
798-800.
(118) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ; C.I.C., can. 246 §
3 ; 276 § 2, 5· ; Jean-Paul
II, Exhort. ap. Post-synodale Pastores dabo vobis,
36 ; 38 ; 45 ; 82 : l.c., 715-718 ; 720-723 ; 736-738,
800-804.
(119) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 26 ; 37-38 ; 47 ; 51 ;
53 ; 72 : l.c., 697-700 ; 718-723 ; 740-742 ; 748-750 ;
751-753, 783-787.
(120) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18c.
(121)
Jean-Paul II, Lettre
aux Prêtres à l’occasion du Jeudi-Saint 1979 Novo incipiente
(8 avril 1979), 1 : AAS 71 (1979), 394 ; Exhort. ap.
post-synodale Pastores dabo vobis, 80 : l.c., 798-799.
(122) Cf.
Possidius, Vita
Sancti Aurelii Augustini, 31 : PL 32, 63-66.
(123) Cf. Liturgia
Horarum, Institutio Generalis, nn. 3-4.
(124) Pontificale
Romanum – De ordinatione Episcopi, Presbyterorum et Diaconorum
cap. II, n. 151, Ed. typica altera 1990, pp. 87-88.
(125) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis 18 ; SYNODE DES EVÊQUES, Document
sur le sacerdoce ministériel Ultimis temporibus (30 novembre
1971), II, I, 3 : AAS 63 (1971), 913-915 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 46-47 : l.c.,
738-742 ; Catéchèse de l’Audience Générale du 2 juin 1993, n.
3 : “ L’Osservatore Romano ”, 3 juin 1993.
(126) “ Numquam enim
minus solus sum, quam cum solus esse videor ” : Epist 33
(Maur. 49), 1 : CSEL 82, 229.
(127) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 14 ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis,23 : l.c., 691-694.
(128) Cf. C.I.C.,
can. 279, § 1
(129) Cf. CONC. ŒCUM .
VAT. II, Const. dogm. Dei Verbum, 5 ; Catéchisme de
l’Église Catholique, nn. 1-2, 142.
(130) Cf. Catéchisme
de l’Église Catholique, nn. 150-152 ; 185-187.
(131) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 21 avril 1993, n. 6 :
“ L’Osservatore Romano ”, 22 avril 1993.
(132) Cf. CONC. ŒCUM .
VAT. II, Const. dogm. Dei Verbum, 25.
(133) Cf. C.I.C.,
can. 757, 762, 776.
(134)
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis 4.
(135) Ibid. ; cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 26 : l.c.,
697-700.
(136) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 21 avril 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 22 avril 1993.
(137) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Dei Verbum, 10 ;
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 21 avril 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 22 avril 1993.
(138) Cf. S.
Thomas d’Aquin,
Summa Theologiae I, q. 43, a. 5.
(139) Cf. C.I.C.,
can. 769.
(140) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
apost. Catechesi Tradendae ( 16 octobre 1979), 18 : AAS
71 (1979), 1291-1292.
(141) Cf. C.I.C.,
can. 768.
(142) Cf. C.I.C.,
can. 776.
(143) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 9.
(144) Cf. ibid.,
6.
(145) Cf. C.I.C.,
can. 779.
(146) Cf.
Jean-Paul II, Const.
ap. Fidei Depositum (11 octobre 1992), 4.
(147) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Genérale du 12 mai 1993, n. 3 :
“ L’Osservatore Romano ”, 14 mai 1993.
(148) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 5.
(149) Ibid
(150) Cf. ibid
5 ; 13 ; S. Justin,
Apologia I, 67 : PG 6, 429-432 ; S.
Augustin, In
Iohannis Evangelium Tractatus, 26, 13-15 : CCL 36, 266-268
(151) Cf. C.I.C.,
can. 904.
(152) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium 128.
(153) Cf. ibid
122-124.
(154) Cf. ibid
112, 114, 116.
(155) Cf. ibid
120.
(156) Cf. ibid
30.
(157) Cf. C.I.C.,
can. 899 § 3.
(158) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium 22 ; C.I.C., can. 846 § 1.
(159) Cf. C.I.C.,
can. 929 ; Missale Romanum Institutio generalis, nn. 81 ;
298 ; S. Congrégation pour
les sacrements et le culte
divin, Instruction Liturgicae instaurationes (5
septembre 1970), 8c : AAS 62 (1970), 701.
(160)
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 9 juin 1993, n. 6 :
“ L’Osservatore Romano ”, 10 juin 1993 ; cf. Exhort. ap.
post-synodale Pastores dabo vobis, 48 : l.c., 744 ; S.
Congrégation des Rites,
Instr. Eucharisticum Mysterium (25 mai 1967), 50 : AAS
59 (1967), 539-573 ; Catéchisme de l’Église Catholique n.
1418.
(161)
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 2 juin 1993, n. 5 :
“ L’Osservatore Romano ”, 3 juin 1993 ; cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium, 99-100.
(162) Cf. Conc.
ecum. de Trente, Sess. VI, de iustificatione, c. 14 ;
sess. XIV, de poenitentia, c. 1, 2, 5-7 ; can. 10 ; sess.
XXIII, de ordine c. 1 : DS 1542-1543 ; 1668-1672 ;
1679-1688 ; Conc. oecum. Vat.
II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 2, 5 ; C.I.C., can.
965
(163) Cf. Catéchisme
de l’Église Catholique, nn. 1443-1445.
(164) Cf. C.I.C.,
can. 966, § 1 ; 978 § 1 ; 981 ;
Jean-Paul II,
Discours à la Pénitencerie Apostolique (27 mars 1993) :
“ L’Osservatore Romano ” 28 mars 1993.
(165) Cf. C.I.C.,
can. 986
(166) Cf. ibid.,
can. 960. Jean-Paul II,
Encycl. Redemptor hominis, 20 : AAS 71 (1979),
309-316.
(167) Cf. C.I.C.,
can. 961-963 ; Paul VI,
Allocution (20 mars 1978), AAS 70 (1978), 328-332 ;
Jean-Paul II,
Allocution (30 janvier 1981) : AAS 73 (1981), 201 -204 ;
Exhort. ap. post-synodale Reconciliatio et Poenitentia, (2
décembre 1984), 33 : AAS 77 (1985), 269-271
(168) Cf. C.I.C.,
can. 978 § 1 ; 981.
(169) Cf. ibid.,
can 964.
(170) Cf. ibid.,
can. 276 § 2, 5· ; Conc.
oecum. Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 18b.
(171)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Reconciliatio et Poenitentia, (2 décembre
1984), 31 : AAS 77 (1985), 266 ; Exhort. ap. Post-synodale
Pastores dabo vobis, 26 : l.c., 699.
(172) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-sinodale Reconciliatio et Poenitentia, (2 décembre
1984), 32 : AAS 77 (1985), 267-269.
(173) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 22-23 : l.c.,
690-694 ; Lett. Ap. Mulieris Dignitatem (15 août 1988) 26 :
AAS 80 (1988), 1715-1716.
(174) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 6 ; C.I.C., can. 529 § 1.
(175) S.
Jean Chrysostome,
De sacerdotio, III, 6 : PG, 48, 643-644 : “ la naissance
spirituelle des âmes est le privilège des prêtres : ils les font
naître à la vie de la grâce par le baptême ; grâce à eux nous nous
revêtons du Christ, nous sommes ensevelis avec le Fils de Dieu, et
nous devenons membres de cette bienheureuse tête. (cf. Rm 6,
1 ; Gal 3, 27). Nous devons donc non seulement les respecter
plus que les princes et que les rois, mais aussi les vénérer plus
que nos parents. Ceux-ci en effet nous ont engendrés par le sang et
la volonté de la chair (cf. Jo 1, 13) ; ceux-là en revanche
nous font naître comme fils de Dieu ; ils sont les instruments de
notre régénération bienheureuse, de notre liberté et de notre
adoption dans l’ordre de la grâce ”.
(176)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 29 : l.c., 704 ; cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 16 ;
Paul VI, Encycl.
Sacerdotalis coelibatus (24 juin 1967), 14 : AAS 59
(1967), 662 ; C.I.C., can. 277, § 1.
(177) Cf.
Jean-Paul II, Encycl.
Veritatis splendor (6 août 1993), 22b-c : AAS 85
1993), 1151.
(178) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Optatam Totius 10 ; C.I.C can. 247, 1 ;
Congrégation pour
l’Education catholique,
Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (19 mars
1985), 48 Orientations éducatives pour la formation au célibat
sacerdotal (11 avril 1974), n. 16.
(179) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 16 ;
Jean-Paul II, Lettre
aux prêtres à l’occasion du Jeudi-Saint 1979 Novo incipiente
(8 avril 1979), 8 : AAS 71 (1979), 405-409 ; Exhort. ap.
post-synodale Pastores dabo vobis 29 : l.c., 703-705 ;
C.I.C., can. 277, § 1.
(180) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 16a ;
Paul VI, Encycl.
Sacerdotalis coelibatus (24 juin 1967) 14 : AAS 59
(1967), 662.
(181) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis 16c ; C.I.C., can. 1036 ;
1037.
(182) Cf.
Pontificale Romanum – De ordinatione Episcopi, Presbyterorum et
Diaconorum chap. III, n. 228, Ed. typica altera, 1990, p. 134 ;
Jean-Paul II, Lettre
aux prêtres à l’occasion du Jeudi-Saint 1979 Novo incipiente
(8 avril 1979), 9 : AAS 71 (1979), 409-411
(183) Cf.
Synode des évêques,
Document Ultimus temporibus (30 novembre 1971), II, I, 4c :
AAS 63 (1971), 916-917.
(184) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 16b.
(185) Cf. ibid.
(186) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 29 : l.c., 703-705.
(187) S.
Congrégation pour
l’éducation catholique,
Orientations éducatives pour la formation au célibat sacerdotal
(11 avril 1974), n. 16.
(188) Pour
l’interprétation de ces textes, cf.
Conc. d’Elvire, (a.
302-305) can. 27 ; 33 : Bruns
Herm., Canones Apostolorum et Conciliorum saec.
IV-VII, II, 5-6 ; Conc. de
Néocésarée (a. 314), can. 1 : Pont. Commissio ad
redingendum CIC Orientalis, IX, I/2, 74-82 ; Conc.
Œcum. Nicée I (a. 325), can. 3 : Conc. Œcum. Decr.,
6 ; Synode Romain (a.
386) : Concilia Africae a. 345-525, CCL 149, (in Conc.
de Télepte), 58-63 ; Conc.
de Carthage (a. 390) : Ibid. 13. 133 ss. ; Conc.
in Trullo (a. 691), can. 3, 6, 12, 13, 26, 30, 48 : Pont.
Commissio ad redigendum CIC Orientalis, IX, I/1, 125-186 ;
Sirice, décrétale
Directa (a. 386) : PL 13, 1131-1147 ;
Innocent Ier, lett.
Dominus inter (a. 405) :
Bruns cit. 274-277. S.
Léon le Grand, lettre a Rusticus (a. 456) : PL 54, 1191 ;
Eusèbe de Césarée,
Demonstratio Evangelica, 1, 9 : PG 22, 82 (78-83) ;
Épiphane de Salamine,
Panarion, PG 41, 868, 1024 ; Expositio Fidei, PG 42,
822-826.
(189) Cf.
Jean-Paul II, Lettre à
tous les prêtres de l’Eglise à l’occasion du Jeudi-Saint 1993 (8
avril 1993) : AAS85 (1993), 880-883 ; pour d’ultérieurs
approfondissements, cf. Solo per amore, riflessioni sul celibato
sacerdotale, sous la direction de la Congrégation pour le
Clergé, Ed. Paoline, 1993 ; Identità e missione del Sacerdote,
sous la direction de G.
Pittau-C. Sepe, Ed. Città Nuova 1994.
(190)
S. Jean Chrysostome,
De Sacerdotio, VI, 2 : PG 48, 679 : “ L’âme du prêtre doit
être plus pure que les rayons du soleil, pour que le Saint-Esprit ne
l’abandonne pas et pour qu’il puisse dire : ce n’est plus moi qui
vit, c’est le Christ qui vit en rnoi (Gal 2, 20). Si les
anachorètes dans le désert, loin de la ville, des lieux de
rencontres et de leur agitation, jouissant pleinement du port et du
beau temps, n’osent pas mettre leur confiance dans la sécurité de
leur vie, mais prennent de nombreuses précautions, se protégeant de
toute part et prenant soins de tout faire et de tout dire avec
diligence, pour pouvoir se présenter à Dieu dans la confiance d’une
pureté intacte, autant qu’il est possible aux facultés humaines :
quelle force et quelle violence seront donc nécessaires au prêtre,
pour soustraire son âme à toute tache et en conserver intacte la
beauté spirituelle ? Il a certainement besoin d’une pureté plus
grande que le moine. Et cependant, lui qui en a plus besoin, est
exposé à des occasions inévitables plus fréquentes, qui pourraient
le contaminer si, avec une sobriété et une vigilance soutenues, il
ne rendait pas son âme inaccessible à toutes ces embûches ”.
(191) Cf. C.I.C.,
can 277 § 2.
(192) Cf. ibid.,
can. 277 § 3.
(193) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 16c.
(194) Cf.
Paul VI, Encycl.
Sacerdotalis coelibatus (24 juin 1967), 78-81 : AAS 59
(1967), 688-689 ; Jean-Paul
II, Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis,
29 : l.c., 703-705
(195) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 15c ;
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 27 : l.c.,
700-701.
(196) Cf.
Jean-Paul II, Encycl.
Veritatis splendor (6 août 1993), 31 ; 32 ; 106 : AAS
35 (1993), 1159-1160, 1216.
(197) Cf. C.I.C.,
can. 274 § 2.
(198) Cf. C.I.C.
can. 273.
(199) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 23a.
(200) Cf. ibid,
27a ; C.I.C., can. 381 § 1.
(201) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr., Christus Dominus, 2a ; Const. dogm. Lumen gentium,
22b ; C.I.C., can. 333 § 1.
(202) Cf.
Jean-Paul II, Const.
ap. Sacrae disciplinae leges (25 janvier 1983) : AAS
75 (1983) Pars II, XIII ; Discours aux participants du
Symposium international “ Ius in vita et in missione Ecclesiae ”,
(23 avril 1993), “ L’Osservatore Romano ”, 25 avril 1993.
(203) Cf.
Jean-Paul II, Const.
ap. Sacrae disciplinae leges (25 janvier 1983) : AAS
75 (1983), Pars II, XIII.
(204) Cf. C.I.C.,
can. 392.
(205) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium 7.
(206) Ibid 10.
(207) C.I.C.,
can. 838.
(208) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Const. Sacrosanctum Concilium, 22.
(209) Cf. C.I.C.,
can. 846 § 1.
(210) Cf.
S. Congr.
pour le Clergé, Lettre
circulaire Omnis Christifideles (25 janvier 1973), 9.
(211) Cf.
Jean-Paul II,
Lettre au Card. Vicaire de Rome (8 septembre 1982) :
“ L’Osservatore Romano ”, 18-19 Octobre 1982.
(212) Cf.
Paul VI, Allocutions
au clergé (17 février 1969 ; 17 février 1972 ; 10 février 1978) :
AAS 61 (1969), 190, 64 (1972), 223 ; 70 (1978), 191 ;
Jean-Paul II, Lettre
aux prêtres à l’occasion du Jeudi saint 1979 Novo incipiente
(7 avril 1979), 7 : AAS 71 403-405 ; Allocutions au clergé (9
novembre 1978 ; 19 avril 1979) Insegnamenti, I (1978), 116 ;
II (1979), 929.
(213) C.I.C.,
can. 284.
(214) Cf.
Paul VI, Motu Proprio
Ecclesiae Sanctae, I, 25, 2d : AAS 58 (1966), 770 ;
S. Congr.
pour les évêques,
lettre circulaire à tous les représentants pontificaux Per venire
incontro (27 janvier 1976) ; S.
Congrégation pour
l’éducation catholique,
lettre circulaire The document (6 janvier 1980) :
“ L’Osservatore Romano ” suppl., 12 avril 1980.
(215) Cf.
Paul VI, Catéchèse
dans l’audience générale du 17 septembre 1969 ; Allocution au clergé
(1er mars 1973) : Insegnamenti, VII (1969), 1065 ;
XI (1973), 176.
(216) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Decr Presbyterorum Ordinis, 17 a.d ; 20-21.
(217) Cf. ibid., 17
a.c ; Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience générale du 21 juillet 1993, n. 3 :
“ L’Osservatore Romano ”, 22 juillet 1993.
(218) Cf. C.I.C.,
can. 286 ; 1392.
(219) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 17 d.
(220) Cf. ibid.
17c ; C.I.C., can. 282 ; 222, § 2 ; 529, § 1.
(221) Cf. C.I.C.,
can. 282, § 1.
(222) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis 17 d.
(223) Cf. ibid,
17e.
(224) Cf.
Jean-Paul II,
Catéchèse de l’Audience Générale du 30 juin 1993 :
“ L’Osservatore Romano ”, 30 juin-1er juillet 1993.
(225) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 18b.
(226) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 70 l.c.,
778-782.
(227) Cf. ibid.
(228) Cf. ibid.,
79 : l.c., 797.
(229) Cf. C.I.C.,
can. 279.
(230) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 76 : l.c.,
793-794.
(231) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 3.
(232) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Decr Presbyterorum Ordinis, 19 ; Décr. Optatam Totius,
22 ; C.I.C., can. 279 § 2 ;
Congrégation pour
l’éducation catholique, Ratio Fundamentalis Institutionis
Sacerdotalis ( 19 mars 1985), 101.
(233)C.I.C.,
can. 279, § 3.
(234) Cf.
Jean-Paul II, Encycl.
Centesimus annus (1er mai 1991), 57 : AAS
83 (1991), 862-863.
(235)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis 79 : l.c. 797.
(236) Cf. ibid.
(237) Cf. ibid.
(238) Cf. ibid.
(239) Cf. ibid.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Optatam totius, 22 ; Décr. Presbyterorum Ordinis,
19c.
(240) Cf.
Paul VI, Motu Proprio
Ecclesiae Sanctae (6 août 1966), I, 7 : AAS 58, 761 ;
S. Congr.
pour le Clergé, Lettre
circulaire aux Présidents des Conférences Épiscopales Inter ea
(4 novembre 1969), 16 : AAS 62 (1970), 130-131 ;
Congrégation pour
l’éducation catholique,
Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (19 mars 1985)
63 ; 101 ; C.I.C., can. 1032, § 2.
(241) Cf.
Congrégation pour
l’éducation catholique,
Ratio Fondamentalis Institutionis Sacerdotalis ( 19 mars
1985), 63.
(242) C.I.C.,
can. 276, § 2, 4· ; Cf. can. 533, § 2 ; 550, § 3.
(243) Cf.
Congrégation
pour l’éducation catholique,
Ratio Fondamentalis Institutionis Sacerdotalis ( 19 mars 1985
), 101.
(244) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 70 : l.c.,
778-782.
(245)
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 8.
(246) Cf. ibid.
(247) C.I.C.,
can 278, § 2 ; cf. Conc.
oecum. Vat. II, Décr. Presbyterorum Ordinis, 8.
(248) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Presbyterorum Ordinis, 8 ; C.I.C., can. 278, §
2 ; Jean-Paul II,
Exhort. ap. post-synodale Pastores dabo vobis 81 : l.c.,
799-800.
(249) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Christus Dominus 16d.
(250)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis 79 : l.c., 797.
(251) Cf. ibid :
l.c. 797-798.
(252) Cf.
Conc. oecum. Vat. II,
Décr. Optatam Totius 22 ;
Congrégation pour
l’éducation catholique,
Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis (19 mars
1985), 101.
(253) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 79 : l.c.,
796-798.
(254) Cf. ibid.,
76 : l.c., 793-794.
(255) Cf. C.I.C.,
can. 970 ; 972.
(256) Cf.
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 77 : l.c.,
794-795.
(257) Ibid. : l.c.,
794.
(258) Ibid
(259) Ibid.
(260) Ibid. 41 :
l.c.,727.
(261) Ibid. 77 :
l.c., 794.
(262) Cf. ibid.,
74, l.c., 791.
(263) Ibid.
(264) Cf. ibid.,
82 : l.c., 800.
(265) Ibid.,
82 : l.c., 801.
(266)
Conc. oecum. Vat. II,
Const. dogm. Lumen gentium, 65.
(267)
Jean-Paul II, Exhort.
ap. post-synodale Pastores dabo vobis, 82 : l.c.,
803-804.
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