I.
Le suprême Appel du
Sacré Cœur de Loublande :
La Messe Perpétuelle, salut de l’humanité
« Il faudra bien que
le message de Loublande, enterré, sorte de terre pour le salut du
monde. Depuis 50 ans et plus, la descente est vertigineuse et tout
essai de remontée s’avère vain.
Seigneur, que votre voix se fasse entendre en tonnerre et, sur nos
fronts inclinés par le repentir, votre colère se transformera en
miséricorde. »
(Claire
Ferchaud, le 31 Mars 1970)
Claire Ferchaud est née le 5 mai
1896 (fête de Saint Pie V, le pape qui codifia la messe portant son
nom) dans une famille paysanne de métayers exploitant la ferme dite
« Les Rinfillières », sise sur la commune du Puy-Saint-Bonnet, entre
Cholet et Saint-Laurent-sur-Sèvre, au cœur de l’ancienne Vendée
Militaire de 1793. L’histoire de cette ferme, où se cacha un prêtre
réfractaire pendant la Révolution, au temps des Colonnes Infernales,
a été homologuée par le Souvenir Vendéen.
C’est dans ce cadre que Claire,
d’après ses « Notes autobiographiques »
écrites plus tard sur l’ordre de ses confesseurs, a été gratifiée,
dès son plus jeune âge, d’apparitions de Jésus-Enfant, qui l’éduqua
essentiellement à l’abnégation et à la souffrance, puis, au début de
la Grande Guerre de 1914, sous la forme du Christ au Cœur broyé par
les péchés de hommes et lacéré particulièrement d’une plaie
profonde, dont Il lui dit : « C’est la France qui me l’a faite ! ».
Première mission : le
Sacré-Cœur sur le drapeau
Dès lors, on comprend
que, dans le plan divin, l’éducation reçue ait eu pour but une
mission. Tandis que sa famille, comme tant de familles françaises,
paye son tribut à la guerre, que l’Ouest fournit des régiments
entiers dans la pure tradition du patriotisme catholique vendéen,
que deux de ses frères se battent sur le front, Claire reçoit du
Seigneur la demande impérative, d’aller voir, à Paris, le Président
de la République Raymond Poincaré pour que s’accomplisse enfin
l’antique message adressé par la bienheureuse Marguerite-Marie à
Louis XIV et repris par le Cardinal Pie auprès de Napoléon III au
temps de Mme Royer : à savoir placer officiellement Son Cœur Sacré
sur le drapeau français et par extension, sur les drapeaux des
nations alliées. En récompense de cet acte de foi, la France serait
victorieuse des trahisons qui la minent, des Prussiens qui
l’assaillent et surtout « des ennemis de nos âmes » (sic),
Claire désignant ainsi la Franc-Maçonnerie acharnée contre l’Eglise.
Sur le plan historique,
les avances du Sacré-Cœur n’ont par conséquent rien de nouveau, si
ce n’est qu’elles se reproduisent, après la Monarchie et l’Empire,
sous le régime sectaire de la IIIème République qui a chassé de
France les religieux et imposé unilatéralement, en 1905, malgré
l’opposition de Saint Pie X, la loi de séparation de l’Eglise et de
l’Etat, tandis que, sur un Vœu National né des épreuves subies par
le Pape Pie IX à Rome et du désastre de nos armées à Sedan en 1870,
les Français avaient essayé de se ressaisir en réalisant une autre
demande de Marguerite-Marie : la construction de la basilique du
Sacré-Cœur de Montmartre, qui ne sera achevée totalement qu’après la
guerre de 14-18.
La mission de Claire
Ferchaud intervient, on l’imagine, dans un contexte anticlérical
exacerbé, beaucoup plus ingrat et virulent qu’au temps des
messagères qui l’ont précédée. Néanmoins, soutenue par son évêque,
Mgr Humbrecht, qui l’avait fait interroger par une commission de
théologiens à Poitiers, et par l’Abbé Audebert, curé de Loublande,
village dont elle fréquentait l’église et où elle allait à l’école
dans son enfance, Claire écrivit au Président Poincaré, le 1er
janvier 1917 pour lui parler des malheurs de la France, des demandes
et promesses du Sacré-Cœur, tout en évoquant un secret de sa vie
privée qu’il était seul à connaître. Elle a 20 ans. La lettre fut
remise au Président par un député de Vendée, M. Baudry d’Asson.
Claire a évoqué dans
ses écrits son voyage à Paris, l’accueil pour le moins incrédule
que lui fit le cardinal-archevêque, Mgr Amette (lequel s’avéra, au
sein de l’épiscopat, avec le cardinal Billot, notamment, l’un des
principaux opposants, minoritaires mais influents, au Drapeau du
Sacré-Cœur), les prêtres et théologiens qu’elle rencontra à cette
occasion, sa nuit d’adoration dans la basilique de Montmartre où la
Grande Hostie de l’ostensoir lui apparut lacérée de la même plaie
que le Cœur de Jésus aux Rinfillières, son entrevue pathétique avec
Raymond Poincaré, à l’Elysée, les objections du Président, le
trouble de celui-ci devant l’image du Sacré-Cœur qu’elle déroula
devant ses yeux, les promesses enfin qu’il lui fit et ses paroles
encourageantes quand il l’a raccompagna : « Vous avez fait votre
devoir en noble Française ! »
Seconde mission :
l’œuvre expiatrice
À ce stade, il convient
de s’attarder sur sa nuit à Montmartre, qui eut lieu avant
son entrevue avec Poincaré (l’une du 15 au 16 mars 1917, l’autre le
21 mars 1917), car c’est au cours de cette adoration que se précisa
sa seconde mission : celle d’expier les refus officiels opposés sous
tous les régimes politiques français – Monarchie, Empire, République
- à l’acte de foi demandé par le Sacré-Cœur. En effet, Claire
entendit nettement ces paroles du Sauveur : « Mon heure n’est pas
encore venue, parce que l’heure de l’épreuve pour toi n’est pas
encore accomplie ; sache que tu dois souffrir beaucoup pour ma
gloire et plus tu auras de contradictions, plus tu dois avoir
confiance dans le succès final et le triomphe de mon Cœur. »
Par conséquent, alors
qu’elle était engagée par le Sauveur dans une mission d’apôtre, le
même Sauveur mettait au fond de son être la terrible notion de
l’échec !
Si elle fut pleine
d’ardeur pour emporter l’adhésion de Poincaré, il faut néanmoins
noter cette contradiction qui restera, jusqu’à la fin de ses jours,
comme la marque profonde de ses souffrances. Celles-ci allèrent
crescendo. Toute sa vie ne fut que contradictions, « que
contraires », disait-elle.
Poincaré, comme il
fallait s’y attendre, ne fit rien. De retour dans sa Vendée natale,
Claire lui écrivit encore pour lui rappeler ses promesses, de même
qu’elle écrivit aux quatorze généraux de notre état-major, d’autant
que le gouvernement faisait la chasse aux milliers de drapeaux et
fanions du Sacré-Cœur arborés spontanément sur le front, tandis que,
comme elle l’avait prédit, des ministres, journalistes et autres
personnalités seront condamnés par la Justice militaire pour
trahison en temps de guerre !... Toutes choses qui semblent avoir
incité Foch, pour lequel des foules entières prièrent à Loublande, à
consacrer à titre personnel et privé, à l’instigation du curé de son
Quartier Général, les troupes françaises et alliées au Sacré-Cœur de
Jésus, la veille de sa fameuse contre-offensive du 19 juillet 1918,
qui en quatre mois permit à la France de gagner une guerre qui avait
duré quatre ans ! Mais la paix fragile qui s’ensuivit fut qualifiée
de « trêve » par Claire Ferchaud… tout comme celle de 1945…
Dans la nuit glacée de
Noël 1917, toujours avec la permission de son évêque, Claire, avec
quelques jeunes filles qui la rejoignirent, put fonder l’œuvre
expiatrice dans un ouvroir paroissial de Loublande qui, au fil des
ans, fut agrandi et devint un couvent, dont la chapelle ouverte au
public fut bénie le 12 juin 1918 par Mgr Humbrecht. Depuis lors, le
Saint-Sacrement y est toujours demeuré…
Le décret de 1920 :
Le 12 mars 1920, deux
ans après la Grande Guerre, alors que son évêque et son curé étaient
subitement éloignés par le Saint-Siège, un décret du Saint-Office,
ratifié par le pape Benoît XV, déclarait que « les prétendues
visions, révélations, prophéties, etc., vulgairement comprises sous
le nom des « faits de Loublande », ainsi que les écrits qui
s’y rapportent, ne peuvent être approuvés (probari non posse) ».
Bien que son nom n’y
fût pas mentionné, ce décret fut signifié à Claire qui, enfoncée
dans son expiation, l’embrassa comme sa croix principale : « Ma
Croix, mon immense Croix, elle est là, s’écria-t-elle. Et c’est elle
désormais qui de ses deux grand bras tendus dira mon amour à
l’Église ! ». Ainsi, c’était non seulement pour la France mais
aussi pour l’Église, que Claire Ferchaud était venue en ce monde.
Troisième mission : La
Messe Perpétuelle
En 1920, nul ne savait
- à part quelques prêtres intimes - que Claire allait bientôt
révéler « l’âme de son âme », « un autre message plus
riche d’espoir que le premier », selon ses expressions, par
conséquent sa troisième mission, qui avait grandi en elle depuis son
enfance, quand à l’âge de 5 ans, 11 ans, 14 ans, elle avait vu sur
le coteau le plus haut des Rinfillières, alors qu’elle gardait ses
moutons, une Croix immense qui touchait le Ciel et dont la base
était formée de quatre autels orientés vers les quatre points
cardinaux, où des prêtres se succédaient jour et nuit pour célébrer
la Sainte Messe !
Elle en confia la
signification, en 1922, au Révérend Père Lémius, recteur de la
Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, et à son second évêque Mgr de
Durfort, qui avait plaidé sa cause auprès de Benoît XV, en raison de
l’influence néfaste du décret sur les foules versatiles (« une
montagne de boue ! », dira au Vatican un prélat de l’époque, le
cardinal Philippe) : Mgr de Durfort obtiendra du Saint-Père la
permission de laisser vivre la communauté de Claire. Plus même, en
cette même année 1922, ce pape, pris peut-être de remords, désira
recevoir Claire au Vatican… mais il mourait subitement alors qu’elle
s’apprêtait à partir pour Rome !
Mgr de Durfort continua
à soutenir Claire sous Pie XI. Il lui permit de se rendre à Rome en
1925, où elle fut reçue au Saint-Office par le Cardinal Merry del
Val. C’est alors que celui-ci lui avoua, en faisant allusion au
décret : « Non, mon enfant, vous n’êtes pas condamnée. La
politique s’en est mêlée ! » Ce dont les esprits perspicaces se
doutaient en constatant que les relations diplomatiques entre le
Saint-Siège et Paris avaient repris en 1920, l’année du décret !
Autrement dit, Claire Ferchaud et le message du Sacré-Cœur avaient
été sacrifiés sur l’autel de la politique !
Pour autant, Rome
n’abandonna pas la doctrine sociale du Christ-Roi. Pie XI publia sa
célèbre encyclique « Quas Primas » et, devant les nouveaux
périls, les condamnations solennelles du nazisme et du communisme.
Sur le plan surnaturel,
le triduum de Messes qu’il institua à Lourdes en 1935, dans l’espoir
de conjurer ces deux idéologies exterminatrices, se rapprocha
beaucoup de la Messe Perpétuelle demandée aux Rinfillières comme
moyen de salut par Claire Ferchaud. Celle-ci considéra le triduum
comme « une pierre d’attente ».
La Seconde Guerre
Mondiale
En 1940, la politique
s’en mêla à nouveau ! La seconde guerre mondiale risquant de ranimer
le souvenir de Claire Ferchaud et de sa première mission, la
chapelle de son couvent fut fermée au public par son 3ème
évêque, Mgr Mesguen, pour motif qualifié de « désobéissance » !
Si bien que les nombreux réfugiés qui affluaient à Loublande,
n’ayant plus le même soutien du clergé que les foules de la Grande
Guerre, ne pouvaient y prier, même pour la paix ! C’est pourtant
dans ce contexte qu’on note un miracle de multiplication des pains
accompli par Claire Ferchaud pour une troupe affamée de notre armée
en déroute… Réponse de la bonté de Dieu…
Il fallut attendre la
fin de la guerre et l’apparition de l’arme atomique pour que, sur
une intervention du général de Lattre de Tassigny, le pape Pie XII
prenne plus pleinement en considération les demandes de Claire
Ferchaud et mette tout en œuvre pour instituer la Messe Perpétuelle
aux Rinfillières. Conscient des oppositions politiques et
diplomatiques qu’avait suscitées la question du drapeau du
Sacré-Cœur, ce pontife préconisa de mettre de côté les anciens
« faits de Loublande » et de porter les efforts uniquement sur la
réalisation purement spirituelle de la Messe Perpétuelle pour
assurer la vraie paix, celle du Sauveur.
Malheureusement, malgré
le partage du monde qui s’opérait entre l’Est et l’Ouest,
l’équilibre dit « de la terreur » ou « guerre froide »,
l’asservissement de peuples entiers, les goulags, les conflits
sanglants prolongés dans nos colonies, les millions de morts que
nous promettait l’après-guerre (et cela n’a fait qu’empirer, malgré
les faux prophètes « de la paix des hommes »), l’évêque de la
fermeture de la chapelle s’arc-bouta plus que jamais au décret de
1920. Pour lui, les deux messages - Drapeau du Sacré-Cœur et Messe
perpétuelle- émanant de la même personne, le Saint-Siège ne pouvait
« désapprouver » l’un et « approuver » l’autre, ce
serait aux yeux de l’opinion (et du gouvernement) « revenir en
arrière ! » (sic). On devine les découragements, défections et
trahisons que devait entrainer la mise en échec de la volonté de Pie
XII (il est inutile de les évoquer ici) et le surcroît de
souffrances de Claire Ferchaud !
En résumé de cette
période, méditons ces mots écrits par elle en 1959 :
« Pourquoi ces deux
aspects d’une mission qui en apparence semblent se
contredire ? Pourquoi à une certaine époque m’a-t-il fallu paraître
pour être aussitôt enfouie dans l’abjection, quand le Bon Dieu, lui,
savait que j’essuierais un échec ? S’il n’y avait pas eu cette
question du Drapeau du Sacré-Cœur, l’instauration de la Messe
Perpétuelle, de beaucoup supérieure, pouvait prendre un essor
rapidement sans s’exposer à cette effervescence qui mit sur pied de
guerre la secte maçonnique(…) et les dernières quarante années
n’auraient pas été submergées par ce débordement de sang versé par
les guerres continuées. »
Le Concile
À partir du Pontificat de Jean XXIII
(pape qui avait œuvré à l’institution de la Messe Perpétuelle quand
il était nonce à Paris), on observe une aggravation inéluctable de
la situation religieuse. Moins violente que le laïcisme, la laïcité
entraîne peu à peu la déchristianisation. Les suites du Concile
pastoral Vatican II manifestent la fracture du clergé, la
dégradation de la morale et des mœurs qui mine les sociétés
contemporaines et affaiblit leurs défenses face aux nouvelles
barbaries.
En prévision de cette décomposition,
le Saint-Office, en la personne de son pro-préfet, le cardinal
Ottaviani, réagit en intimant au 4ème évêque de Claire,
Mgr Vion, de rouvrir la chapelle de Loublande au public, le 1er
juillet 1964, fête du Précieux Sang ! Au grand dam de l’évêque !
Néanmoins, la Secrétairerie d’Etat, dans une lettre du 28 janvier
1966, adressée à Claire Ferchaud au nom de Paul VI par le Substitut
Dell’Acqua, fit l’éloge de ses vertus comme « un acquis au trésor
de l’Eglise » (sic) et déclara que la chapelle était rouverte « avec
l’assentiment joyeux » du Saint-Père ! Fermée durant 24 ans, de
diocésaine la chapelle prenait un caractère papal !
Cependant, la nouvelle théologie du
Concile fondée sur la liberté religieuse, l’œcuménisme, l’ouverture
au monde, le dialogue interreligieux, etc., incitait Paul VI (qui
pourtant avait œuvré lui aussi, en tant que Substitut à la
Secrétairerie d’Etat sous Pie XII, à l’institution de la Messe
Perpétuelle) à déclarer celle-ci « non opportune ». Bien que
ce pape ait constaté que « la fumée de Satan était entrée dans
le temple de Dieu » et que ce qui n’est pas jugé opportun
aujourd’hui puisse très bien le devenir plus tard, le cardinal
Dell’Acqua crut devoir, dans une seconde lettre, demander à Claire
un renoncement définitif et, là-dessus, la réforme
liturgique de 1969 tourna le dos, du moins pour un temps, « au
rite intouché » qui, selon Claire, doit être celui de la Messe
Perpétuelle. (Lettre du 29 janvier 1971 au cardinal Ottaviani).
« Faire le sacrifice d’une humble
femme, a écrit Claire Ferchaud, ce n’est rien. Ce qui compte,
c’est un monde sacrifié par cet hommage refusé à Dieu. Dans ce mot
« définitif », j’enferme le « consummatus est » d’un long martyre de
corps et d’âme. De sa Croix, Jésus avait la consolation de savoir sa
Mère et Jean à ses pieds… En la Ville Sainte, au foyer même de la
Chrétienté, se trouverait-il une âme pour entendre mon dernier
soupir, en maintenir le prolongement jusqu’à ce que l’aube se lève,
dissipant les ténèbres qui m’oppressent parce que ces ténèbres
étouffent le monde ? J’ai toujours obéi « sans raconter de
victoire », j’obéirai encore, « obediens usque ad mortem », sur une
terre détrempée du sang des guerres, d’une terre qui tremble dans
ses fondements. »
Claire Ferchaud est morte sur ces
mots, le 29 janvier 1972.
On a cru que la chute du Mur de
Berlin et l’effondrement du bloc soviétique sous le Pontificat de
Jean-Paul II allaient être garants d’une paix durable, mais la
montée de l’islamisme, la menace multiforme du terrorisme,
les persécutions des Chrétiens d’Orient (et bientôt d’Occident), les
foyers de guerre qui se multiplient, la prolifération clandestine
des armes de toutes sortes (dont nucléaires), l’immigration de
peuples entiers, les crises économiques, l’assujettissement de
l’ensemble des nations à la finance internationale, sans compter les
catastrophes dites naturelles, les lois contre la vie, les
perversions de toutes sortes, la destruction de la famille, cellule
de base de la société, témoignent plutôt de l’inverse. On frémit
devant ces phrases de Claire : « Ces grands maux que l’on pourra
comparer à la destruction des hommes après le déluge, je voudrais
les épargner à la terre, mais que puis-je obtenir ? Qu’une
prolongation de la divine patience de Dieu, car je sens que cet
Amour divin méprisé a besoin d’être vengé. »
Sommes-nous à la fin du monde ? La
terre va-t-elle exploser ? L’humanité va-t-elle périr dans le
désespoir et le chaos ?
« Cette plaie profonde, c’est la
France qui me l’a faite ! », a dit le Seigneur en montrant son
Cœur. Le décret romain de 1920 ne l’a-t-il pas élargie ?
« Le Seigneur Souverain, une
seconde fois dans l’histoire humaine, se heurte à la rébellion des
hommes, son plan tout de miséricorde est détruit, et c’est alors que
Dieu décrète le châtiment qui plongera les nations dans le chaos des
nuits », écrit encore Claire.
« Cependant, Dieu
reste bon » ! Avec le « motu proprio » du 7 juillet 2007 de
Benoît XVI libérant la Sainte Messe de toujours, une lumière s’est
rallumée dans le Ciel, car le Saint-Esprit reste à l’œuvre.
Écoutons Claire :
« Cependant, Dieu
reste bon et de même qu’Il promet à Adam déchu un Sauveur, de même
sur ce fond de ténèbres qui enveloppe l’humanité comme un linceul de
mort, Dieu ne se retire pas sans tracer les lignes d’un autre plan,
plus riche d’espoir que le premier. C’est de cette façon qu’Il
vengera son honneur et qu’Il dira un amour plus grand… »
Elle parle de son
sacrifice, de celui de ses compagnes, et développe « La Grande
Promesse », ce que contient de renouveau et de pardon la Messe
Perpétuelle :
« La Messe qui,
dépassant toute sublimité, épanche sur le monde toute la valeur
rédemptrice du Christ Sauveur ;
« La Messe qui remet
l’homme dans l’axe de sa filiation divine, qui restaure les
institutions affaiblies, qui consolide les piliers ébranlés de
l’Eglise ;
« La Messe, la seule
porte d’accès aujourd’hui pour ouvrir les vannes de la Miséricorde
divine ;
« La Messe qui paie
intégralement la dette des hommes ! »
Conclusion
Nous l’emprunterons au
Révérend Père Albert Hus, ancien Supérieur des Montfortains de
Saint-Laurent-sur-Sèvre et qui fut durant 37 ans l’aumônier du
couvent de Claire Ferchaud. Le 11 février 1986, fête de Notre-Dame
de Lourdes, celui-ci écrivait : « Abandonner, cette Oeuvre à
cause de certaines difficultés (c’est pour le moins un
euphémisme !) serait une sorte de trahison envers les Pères qui
nous ont précédés. Ce serait même une sorte de trahison d’un devoir
envers l’Eglise qui a été trompée…
« A l’heure
actuelle, n’y a-t-il pas nécessité pour l’Église d’un nouveau et
grand moyen surnaturel ? »
Qu’on le veuille ou
pas, l’humanité tout entière s’enfonce dans des événements
apocalyptiques en raison de l’orgueil incommensurable de l’homme
dressé contre l’Amour de son Créateur. Oui ou non, Jésus s’est-il
offert à son Père pour notre rédemption ? Oui ou non, le
Saint-Sacrifice de la Messe a-t-il durant 2000 ans montré de sa
force et de son efficacité pour rénover la face de la terre et nous
acheminer vers le Ciel ? Est-ce la Miséricorde de Dieu que l’homme
prétend ôter de son cœur aujourd’hui pour retourner à Satan ?
Combien de fois, par la
bouche de sa servante, le Cœur de Jésus a lancé ses avertissements
au cœur de l’homme, montré sa Plaie !
Combien profondément
Claire s’est associée à cette Plaie pour essayer d’endiguer la
montée du Mal ! Non ! Il ne sera pas dit que la France et l’Église
ne se ressaisiront pas !
Pour peu que soit
accompli l’acte de foi demandé, le moyen du salut, tant de fois
refusé, est là, à portée de main : la Messe perpétuelle, déluge de
grâces spéciales, réaffirmation solennelle de la Rédemption,
« Œuvre des prêtres », « Œuvre de l’Agneau », survie de
l’humanité, volonté de Dieu sur la terre comme au Ciel, avènement du
Christ-Roi dans les cœurs, les lois et les institutions ! Avec le
Cœur Immaculé de Marie, règne du Seigneur sur tous les peuples
convertis !
Claude Mouton-Raimbault
Mars 2017.
***
Cette synthèse
particulièrement éclairante, qui réussit à concentrer en quelques
pages les aspects fondamentaux et les étapes principales de la
Mission de Claire Ferchaud - tout en attirant notre attention sur
des détails importants toujours en lien avec l’essentiel-, est parue
en Mars 2017 dans le numéro 71 de la Revue ‘Lecture et Tradition’
(pages 18 à 26) des Editions de Chiré-en-Montreuil.
Nous reproduisons ici
même la liste des ouvrages marquants publiés sous la plume de Claude
Mouton:
– Le Moyen du Salut.
Introduction au Message de Loublande (Ed. de Chiré, 1974)
– Au plus fort de la
tourmente … Claire Ferchaud (Ed. Résiac, 1979)
– Et Jésus modela
son âme … Claire Ferchaud (Ed. Résiac, 1981)
– Ils regarderont
vers Celui qu’ils ont transpercé (Ed. Résiac, 1983)
– Pour l’honneur de
Claire (Ed. Résiac, 1995).
– Présence de Claire
Ferchaud. Réfutation d’un livre trompeur. (Ed. de Chiré, 2007)
– Vers la lumière
(Poèmes, autoédition).
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