CLAIRE FERCHAUD
1896-1972

 

I.

Le suprême Appel du Sacré Cœur de Loublande :
La Messe Perpétuelle, salut de l’humanité

 

                « Il faudra bien que le message de Loublande, enterré, sorte de terre pour le salut du monde. Depuis 50 ans et plus, la descente est vertigineuse et tout essai de remontée s’avère vain.

            Seigneur, que votre voix se fasse entendre en tonnerre et, sur nos fronts inclinés par le repentir, votre colère se transformera en miséricorde. » (Claire Ferchaud, le 31 Mars 1970)

 

Claire Ferchaud est née le 5 mai 1896 (fête de Saint Pie V, le pape qui codifia la messe portant son nom) dans une famille paysanne de métayers exploitant la ferme dite « Les Rinfillières », sise sur la commune du Puy-Saint-Bonnet, entre Cholet et Saint-Laurent-sur-Sèvre, au cœur de l’ancienne Vendée Militaire de 1793. L’histoire de cette ferme, où se cacha un prêtre réfractaire pendant la Révolution, au temps des Colonnes Infernales, a été homologuée par le Souvenir Vendéen.

C’est dans ce cadre que Claire, d’après ses « Notes autobiographiques »[1] écrites plus tard sur l’ordre de ses confesseurs, a été gratifiée, dès son plus jeune âge, d’apparitions de Jésus-Enfant, qui l’éduqua essentiellement à l’abnégation et à la souffrance, puis, au début de la Grande Guerre de 1914, sous la forme du Christ au Cœur broyé par les péchés de hommes et lacéré particulièrement d’une plaie profonde, dont Il lui dit : « C’est la France qui me l’a faite ! ».

Première mission : le Sacré-Cœur sur le drapeau

Dès lors, on comprend que, dans le plan divin, l’éducation reçue ait eu pour but une mission. Tandis que sa famille, comme tant de familles françaises, paye son tribut à la guerre, que l’Ouest fournit des régiments entiers dans la pure tradition du patriotisme catholique vendéen, que deux de ses frères se battent sur le front, Claire reçoit du Seigneur la demande impérative, d’aller voir, à Paris, le Président de la République Raymond Poincaré pour que s’accomplisse enfin l’antique message adressé par la bienheureuse Marguerite-Marie à Louis XIV et repris par le Cardinal Pie auprès de Napoléon III au temps de Mme Royer : à savoir placer officiellement Son Cœur Sacré sur le drapeau français et par extension, sur les drapeaux des nations alliées. En récompense de cet acte de foi, la France serait victorieuse des trahisons qui la minent, des Prussiens qui l’assaillent et surtout « des ennemis de nos âmes » (sic), Claire désignant ainsi la Franc-Maçonnerie acharnée contre l’Eglise.

Sur le plan historique, les avances du Sacré-Cœur n’ont par conséquent rien de nouveau, si ce n’est qu’elles se reproduisent, après la Monarchie et l’Empire, sous le régime sectaire de la IIIème République qui a chassé de France les religieux et imposé unilatéralement, en 1905, malgré l’opposition de Saint Pie X, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, tandis que, sur un Vœu National né des épreuves subies par le Pape Pie IX à Rome et du désastre de nos armées à Sedan en 1870, les Français avaient essayé de se ressaisir en réalisant une autre demande de Marguerite-Marie : la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, qui ne sera achevée totalement qu’après la guerre de 14-18.

La mission de Claire Ferchaud intervient, on l’imagine, dans un contexte anticlérical exacerbé, beaucoup plus ingrat et virulent qu’au temps des messagères qui l’ont précédée. Néanmoins, soutenue par son évêque, Mgr Humbrecht, qui l’avait fait interroger par une commission de théologiens à Poitiers, et par l’Abbé Audebert, curé de Loublande, village dont elle fréquentait l’église et où elle allait à l’école dans son enfance, Claire écrivit au Président Poincaré, le 1er janvier 1917 pour lui parler des malheurs de la France, des demandes et promesses du Sacré-Cœur, tout en évoquant un secret de sa vie privée qu’il était seul à connaître. Elle a 20 ans. La lettre fut remise au Président par un député de Vendée, M. Baudry d’Asson. 

Claire a évoqué dans ses écrits son voyage à Paris, l’accueil  pour le moins incrédule que lui fit le cardinal-archevêque, Mgr Amette (lequel s’avéra, au sein de l’épiscopat, avec le cardinal Billot, notamment, l’un des principaux opposants, minoritaires mais influents, au Drapeau du Sacré-Cœur), les prêtres et théologiens qu’elle rencontra à cette occasion, sa nuit d’adoration  dans la basilique de Montmartre où la Grande Hostie de l’ostensoir lui apparut lacérée de la même plaie que le Cœur de Jésus aux Rinfillières, son entrevue pathétique avec Raymond Poincaré, à l’Elysée, les objections du Président, le trouble de celui-ci devant l’image du Sacré-Cœur qu’elle déroula devant ses yeux, les promesses enfin qu’il lui fit et ses paroles encourageantes quand il l’a raccompagna : « Vous avez fait votre devoir en noble Française ! »

Seconde mission : l’œuvre expiatrice

À ce stade, il convient de s’attarder sur sa nuit à Montmartre, qui eut lieu avant son entrevue avec Poincaré (l’une du 15 au 16 mars 1917, l’autre le 21 mars 1917), car c’est au cours de cette adoration que se précisa sa seconde mission : celle d’expier les refus officiels opposés sous tous les régimes politiques français – Monarchie, Empire, République - à l’acte de foi demandé par le Sacré-Cœur. En effet, Claire entendit nettement ces paroles du Sauveur : « Mon heure n’est pas encore venue, parce que l’heure de l’épreuve pour toi n’est pas encore accomplie ; sache que tu dois souffrir beaucoup pour ma gloire et plus tu auras de contradictions, plus tu dois avoir confiance dans le succès final et le triomphe de mon Cœur. »

Par conséquent, alors qu’elle était engagée par le Sauveur dans une mission d’apôtre, le même Sauveur mettait au fond de son être la terrible notion de l’échec !

Si elle fut pleine d’ardeur pour emporter l’adhésion de Poincaré, il faut néanmoins noter cette contradiction qui restera, jusqu’à la fin de ses jours, comme la marque profonde de ses souffrances. Celles-ci allèrent crescendo. Toute sa vie ne fut que contradictions, « que contraires », disait-elle.

Poincaré, comme il fallait s’y attendre, ne fit rien. De retour dans sa Vendée natale, Claire lui écrivit encore pour lui rappeler ses promesses, de même qu’elle écrivit aux quatorze généraux de notre état-major, d’autant que le gouvernement faisait la chasse aux milliers de drapeaux et fanions du Sacré-Cœur arborés spontanément sur le front, tandis que, comme elle l’avait prédit, des ministres, journalistes et autres personnalités seront condamnés par la Justice militaire pour trahison en temps de guerre !... Toutes choses qui semblent avoir incité Foch, pour lequel des foules entières prièrent à Loublande, à consacrer à titre personnel et privé, à l’instigation du curé de son Quartier Général, les troupes françaises et alliées au Sacré-Cœur de Jésus, la veille de sa fameuse contre-offensive du 19 juillet 1918, qui en quatre mois permit à la France de gagner une guerre qui avait duré quatre ans ! Mais la paix fragile qui s’ensuivit fut qualifiée de « trêve » par Claire Ferchaud… tout comme celle de 1945…

Dans la nuit glacée de Noël 1917, toujours avec la permission de son évêque, Claire, avec quelques jeunes filles qui la rejoignirent, put fonder l’œuvre expiatrice dans un ouvroir paroissial de Loublande qui, au fil des ans, fut agrandi et devint un couvent, dont la chapelle ouverte au public fut bénie le 12 juin 1918 par Mgr Humbrecht. Depuis lors, le Saint-Sacrement y est toujours demeuré…

Le décret de 1920 :

Le 12 mars 1920, deux ans après la Grande Guerre, alors que son évêque et son curé étaient subitement éloignés par le Saint-Siège, un décret du Saint-Office, ratifié par le pape Benoît XV, déclarait que « les prétendues visions, révélations, prophéties, etc., vulgairement comprises sous le nom des « faits de Loublande », ainsi que les écrits qui s’y rapportent, ne peuvent être approuvés (probari non posse) ».

Bien que son nom n’y fût pas mentionné, ce décret fut signifié à Claire qui, enfoncée dans son expiation, l’embrassa comme sa croix principale : « Ma Croix, mon immense Croix, elle est là, s’écria-t-elle. Et c’est elle désormais qui de ses deux grand bras tendus dira mon amour à l’Église ! ». Ainsi, c’était non seulement pour la France mais aussi pour l’Église, que Claire Ferchaud était venue en ce monde.

Troisième mission : La Messe Perpétuelle

En 1920, nul ne savait - à part quelques prêtres intimes - que Claire allait bientôt révéler « l’âme de son âme », « un autre message plus riche d’espoir que le premier », selon ses expressions, par conséquent sa troisième mission, qui avait grandi en elle depuis son enfance, quand à l’âge de 5 ans, 11 ans, 14 ans, elle avait vu sur le coteau le plus haut des Rinfillières, alors qu’elle gardait ses moutons, une Croix immense qui touchait le Ciel et dont la base était formée de quatre autels orientés vers les quatre points cardinaux, où des prêtres se succédaient jour et nuit pour célébrer la Sainte Messe !

Elle en confia la signification, en 1922, au Révérend Père Lémius, recteur de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, et à son second évêque Mgr de Durfort, qui avait plaidé sa cause auprès de Benoît XV, en raison de l’influence néfaste du décret sur les foules versatiles (« une montagne de boue ! », dira au Vatican un prélat de l’époque, le cardinal Philippe) : Mgr de Durfort obtiendra du Saint-Père la permission de laisser vivre la communauté de Claire. Plus même, en cette même année 1922, ce pape, pris peut-être de remords, désira recevoir Claire au Vatican… mais il mourait subitement alors qu’elle s’apprêtait à partir pour Rome !

Mgr de Durfort continua à soutenir Claire sous Pie XI. Il lui permit de se rendre à Rome en 1925, où elle fut reçue au Saint-Office par le Cardinal Merry del Val. C’est alors que celui-ci lui avoua, en faisant allusion au décret : « Non, mon enfant, vous n’êtes pas condamnée. La politique s’en est mêlée ! » Ce dont les esprits perspicaces se doutaient en constatant que les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Paris avaient repris en 1920, l’année du décret ! Autrement dit, Claire Ferchaud et le message du Sacré-Cœur avaient été sacrifiés sur l’autel de la politique ! [2]

Pour autant, Rome n’abandonna pas la doctrine sociale du Christ-Roi. Pie XI publia sa célèbre encyclique « Quas Primas » et, devant les nouveaux périls, les condamnations solennelles du nazisme et du communisme.

Sur le plan surnaturel, le triduum de Messes qu’il institua à Lourdes en 1935, dans l’espoir de conjurer ces deux idéologies exterminatrices, se rapprocha beaucoup de la Messe Perpétuelle demandée aux Rinfillières comme moyen de salut par Claire Ferchaud. Celle-ci considéra le triduum comme « une pierre d’attente ».

La Seconde Guerre Mondiale

En 1940, la politique s’en mêla à nouveau ! La seconde guerre mondiale risquant de ranimer le souvenir de Claire Ferchaud et de sa première mission, la chapelle de son couvent fut fermée au public par son 3ème évêque, Mgr Mesguen, pour motif qualifié de « désobéissance » ! Si bien que les nombreux réfugiés qui affluaient à Loublande, n’ayant plus le même soutien du clergé que les foules de la Grande Guerre, ne pouvaient y prier, même pour la paix ! C’est pourtant dans ce contexte qu’on note un miracle de multiplication des pains accompli par Claire Ferchaud pour une troupe affamée de notre armée en déroute… Réponse de la bonté de Dieu…

Il fallut attendre la fin de la guerre et l’apparition de l’arme atomique pour que, sur une intervention du général de Lattre de Tassigny, le pape Pie XII prenne plus pleinement en considération les demandes de Claire Ferchaud et mette tout en œuvre pour instituer la Messe Perpétuelle aux Rinfillières. Conscient des oppositions politiques et diplomatiques qu’avait suscitées la question du drapeau du Sacré-Cœur, ce pontife préconisa de mettre de côté les anciens « faits de Loublande » et de porter les efforts uniquement sur la réalisation purement spirituelle de la Messe Perpétuelle pour assurer la vraie paix, celle du Sauveur.

Malheureusement, malgré le partage du monde qui s’opérait entre l’Est et l’Ouest, l’équilibre dit « de la terreur » ou « guerre froide », l’asservissement de peuples entiers, les goulags, les conflits sanglants prolongés dans nos colonies, les millions de morts que nous promettait l’après-guerre (et cela n’a fait qu’empirer, malgré  les faux prophètes « de la paix des hommes »), l’évêque de la fermeture de la chapelle s’arc-bouta plus que jamais au décret de 1920. Pour lui, les deux messages   - Drapeau du Sacré-Cœur et Messe perpétuelle- émanant de la même personne, le Saint-Siège ne pouvait « désapprouver » l’un et « approuver » l’autre, ce serait aux yeux de l’opinion (et du gouvernement) « revenir en arrière ! » (sic). On devine les découragements, défections et trahisons que devait entrainer la mise en échec de la volonté de Pie XII (il est inutile de les évoquer ici) et le surcroît de souffrances de Claire Ferchaud !

En résumé de cette période, méditons ces mots écrits par elle en 1959 :

« Pourquoi ces deux aspects d’une mission qui en apparence semblent se contredire ? Pourquoi à une certaine époque m’a-t-il fallu paraître pour être aussitôt enfouie dans l’abjection, quand le Bon Dieu, lui, savait que j’essuierais un échec ? S’il n’y avait pas eu cette question du Drapeau du Sacré-Cœur, l’instauration de la Messe Perpétuelle, de beaucoup supérieure, pouvait prendre un essor rapidement sans s’exposer à cette effervescence qui mit sur pied de guerre la secte maçonnique(…) et les dernières quarante années n’auraient pas été submergées par ce débordement de sang versé par les guerres continuées. »

Le Concile

À partir du Pontificat de Jean XXIII (pape qui avait œuvré à l’institution de la Messe Perpétuelle quand il était nonce à Paris), on observe une aggravation inéluctable de la situation religieuse. Moins violente que le laïcisme, la laïcité entraîne peu à peu la déchristianisation. Les suites du Concile pastoral Vatican II manifestent la fracture du clergé, la dégradation de la morale et des mœurs qui mine les sociétés contemporaines et affaiblit leurs défenses face aux nouvelles barbaries.

En prévision de cette décomposition, le Saint-Office, en la personne de son pro-préfet, le cardinal Ottaviani, réagit en intimant au  4ème évêque de Claire, Mgr Vion, de rouvrir la chapelle de Loublande au public, le 1er juillet 1964, fête du Précieux Sang ! Au grand dam de l’évêque ! Néanmoins, la Secrétairerie d’Etat, dans une lettre du 28 janvier 1966, adressée à Claire Ferchaud au nom de Paul VI par le Substitut Dell’Acqua, fit l’éloge de ses vertus comme « un acquis au trésor de l’Eglise » (sic) et déclara que la chapelle était rouverte « avec l’assentiment joyeux » du Saint-Père ! Fermée durant 24 ans, de diocésaine la chapelle prenait un caractère papal ! 

Cependant, la nouvelle théologie du Concile fondée sur la liberté religieuse, l’œcuménisme, l’ouverture au monde, le dialogue interreligieux, etc., incitait Paul VI (qui pourtant avait œuvré lui aussi, en tant que Substitut à la Secrétairerie d’Etat sous Pie XII, à l’institution de la Messe Perpétuelle) à déclarer celle-ci « non opportune ». Bien que ce pape ait constaté que  « la fumée de Satan était entrée dans le temple de Dieu » et que ce qui n’est pas jugé opportun aujourd’hui puisse très bien le devenir plus tard, le cardinal Dell’Acqua  crut devoir, dans une seconde lettre, demander à Claire un renoncement définitif  et, là-dessus, la réforme liturgique de 1969 tourna le dos, du moins pour un temps, « au rite intouché » qui, selon Claire, doit être celui de la Messe Perpétuelle. (Lettre du 29 janvier 1971 au cardinal Ottaviani).

« Faire le sacrifice d’une humble femme, a écrit Claire Ferchaud, ce n’est rien. Ce qui compte, c’est un monde sacrifié par cet hommage refusé à Dieu. Dans ce mot « définitif », j’enferme le « consummatus est » d’un long martyre de corps et d’âme. De sa Croix, Jésus avait la consolation de savoir sa Mère et Jean à ses pieds… En la Ville Sainte, au foyer même de la Chrétienté, se trouverait-il une âme pour entendre mon dernier soupir, en maintenir le prolongement jusqu’à ce que l’aube se lève, dissipant les ténèbres qui m’oppressent parce que ces ténèbres étouffent le monde ? J’ai toujours obéi « sans raconter de victoire », j’obéirai encore, « obediens usque ad mortem », sur une terre détrempée du sang des guerres, d’une terre qui tremble dans ses fondements. »

Claire Ferchaud est morte sur ces mots, le 29 janvier 1972.

On a cru que la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique sous le Pontificat de Jean-Paul II allaient être garants d’une paix durable, mais la montée de l’islamisme,         la menace multiforme du terrorisme, les persécutions des Chrétiens d’Orient (et bientôt d’Occident), les foyers de guerre qui se multiplient, la prolifération clandestine des armes de toutes sortes (dont nucléaires), l’immigration de peuples entiers, les crises économiques, l’assujettissement de l’ensemble des nations à la finance internationale, sans compter les catastrophes dites naturelles, les lois contre la vie, les perversions de toutes sortes, la destruction de la famille, cellule de base de la société, témoignent plutôt de l’inverse. On frémit devant ces phrases de Claire : « Ces grands maux que l’on pourra comparer à la destruction des hommes après le déluge, je voudrais les épargner à la terre, mais que puis-je obtenir ? Qu’une prolongation de la divine patience de Dieu, car je sens que cet Amour divin méprisé a besoin d’être vengé. »

Sommes-nous à la fin du monde ? La terre va-t-elle exploser ? L’humanité va-t-elle périr dans le désespoir et le chaos ? 

« Cette plaie profonde, c’est la France qui me l’a faite ! », a dit le Seigneur en montrant son Cœur. Le décret romain de 1920 ne l’a-t-il pas élargie ?

« Le Seigneur Souverain, une seconde fois dans l’histoire humaine, se heurte à la rébellion des hommes, son plan tout de miséricorde est détruit, et c’est alors que Dieu décrète le châtiment qui plongera les nations dans le chaos des nuits », écrit encore Claire. [3]

« Cependant, Dieu reste bon » ! Avec le « motu proprio »  du 7 juillet 2007 de Benoît XVI libérant la Sainte Messe de toujours, une lumière s’est rallumée dans le Ciel, car le Saint-Esprit reste à l’œuvre.

Écoutons Claire :

« Cependant, Dieu reste bon et de même qu’Il promet à Adam déchu un Sauveur, de même sur ce fond de ténèbres qui enveloppe l’humanité comme un linceul de mort, Dieu ne se retire pas sans tracer les lignes d’un autre plan, plus riche d’espoir que le premier. C’est de cette façon qu’Il vengera son honneur et qu’Il dira un amour plus grand… »

Elle parle de son sacrifice, de celui de ses compagnes, et développe « La Grande Promesse », ce que contient de renouveau et de pardon la Messe Perpétuelle :

« La Messe qui, dépassant toute sublimité, épanche sur le monde toute la valeur rédemptrice du Christ Sauveur ;

« La Messe qui remet l’homme dans l’axe de sa filiation divine, qui restaure les institutions affaiblies, qui consolide les piliers ébranlés de l’Eglise ;

« La Messe, la seule porte d’accès aujourd’hui pour ouvrir les vannes de la Miséricorde divine ;

« La Messe qui paie intégralement la dette des hommes ! »

Conclusion

Nous l’emprunterons au Révérend Père Albert Hus, ancien Supérieur des Montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre et qui fut durant 37 ans l’aumônier du couvent de Claire Ferchaud. Le 11 février 1986, fête de Notre-Dame de Lourdes, celui-ci écrivait : « Abandonner, cette Oeuvre à cause de certaines difficultés (c’est pour le moins un euphémisme !) serait une sorte de trahison envers les Pères qui nous ont précédés. Ce serait même une sorte de trahison d’un devoir envers l’Eglise qui a été trompée…

« A l’heure actuelle, n’y a-t-il pas nécessité pour l’Église d’un nouveau et grand moyen surnaturel ? »

Qu’on le veuille ou pas, l’humanité tout entière s’enfonce dans des événements apocalyptiques en raison de l’orgueil incommensurable de l’homme dressé contre l’Amour de son Créateur. Oui ou non, Jésus s’est-il offert à son Père pour notre rédemption ? Oui ou non, le Saint-Sacrifice de la Messe a-t-il durant 2000 ans montré de sa force et de son efficacité pour rénover la face de la terre et nous acheminer vers  le Ciel ?  Est-ce la Miséricorde de Dieu que l’homme prétend ôter de son cœur aujourd’hui pour retourner à Satan ?

Combien de fois, par la bouche de sa servante, le Cœur de Jésus a lancé ses avertissements au cœur de l’homme, montré sa Plaie !

Combien profondément Claire s’est associée à cette Plaie pour essayer d’endiguer la montée du Mal ! Non ! Il ne sera pas dit que la France et l’Église ne se ressaisiront pas !

Pour peu que soit accompli l’acte de foi demandé, le moyen du salut, tant de fois refusé, est là, à portée de main : la Messe perpétuelle, déluge de grâces spéciales, réaffirmation solennelle de la Rédemption, « Œuvre des prêtres », « Œuvre de l’Agneau », survie de l’humanité, volonté de Dieu sur la terre comme au Ciel, avènement du Christ-Roi dans les cœurs, les lois et les institutions ! Avec le Cœur Immaculé de Marie, règne du Seigneur sur tous les peuples convertis !

 

Claude Mouton-Raimbault
Mars 2017.

 ***

 Cette synthèse particulièrement éclairante, qui réussit à concentrer en quelques pages les aspects fondamentaux et les étapes principales de la Mission de Claire Ferchaud - tout en attirant notre attention sur des détails importants toujours en lien avec l’essentiel-, est parue en Mars 2017 dans le numéro 71 de la Revue ‘Lecture et Tradition’ (pages 18 à 26) des Editions de Chiré-en-Montreuil.

Nous reproduisons ici même la liste des ouvrages marquants publiés sous la plume de Claude Mouton:

– Le Moyen du Salut. Introduction au Message de Loublande (Ed. de Chiré, 1974)

– Au plus fort de la tourmente … Claire Ferchaud (Ed. Résiac, 1979)

– Et Jésus modela son âme … Claire Ferchaud (Ed. Résiac, 1981)

– Ils regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé (Ed. Résiac, 1983) 

– Pour l’honneur de Claire (Ed. Résiac, 1995).

– Présence de Claire Ferchaud. Réfutation d’un livre trompeur. (Ed. de Chiré, 2007)

– Vers la lumière (Poèmes, autoédition).


[1] - Ed. Pierre Téqui, 1974.
[2] - Cf. notamment ‘Claire des Rinfillières’ (Ed. Téqui, 1998) : Note 1, p. 215.
[3] - Claire Ferchaud,  4 Juin 1959.

 

   

pour toute suggestion ou demande d'informations