Claire d'Assise
Religieuse, Fondatrice des clarisses, Sain te
(1194-1253)

Sainte Claire naquit à Assise, en Italie. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l'oraison, le mépris du monde, l'amour des pauvres et de la souffrance; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.

A l'âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d'Assise, elle va lui confier son dé-sir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, puis il lui conseille de se donner définitivement à Dieu, en quittant sa famille et ses biens, pour mener une vie totalement pauvre et priante. Elle accomplit de grand cœur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.

Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quel-ques jours après, sa sœur Agnès la supplie de l'agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. "Morte ou vive, qu'on me ramène Agnès!" s'écria le père, furieux à cette nouvelle; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meur-trie, épuisée, put demeurer avec sa sœur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs sœurs, vin-rent les rejoindre.

La communauté fut bientôt nombreuse et floris-sante ; on y vit pratiquer, sous la direction de sainte Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtres-se de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un dé-tachement absolu, une obéissance sublime: l'amour de Dieu était l'âme de toutes ses vertus.

Claire dépassait toutes ses sœurs par sa mortification; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l'eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.

Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses sœurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu'on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.

Claire est célèbre par l'expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria: "Je vous ai gardées et Je vous garderai toujours." Claire, malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis. Sa mort arriva le 12 août 1253.

Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année
, Tours, Mame, 1950.

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