Chiara Badano
Jeune laïque des Focolari, Bienheureuse
1971-1990

7

OCTOBRE

Chiara naît à Sassello (dans le Piémont italien) le 29 octobre 1971, de Ruggero Badano et Maria Teresa. Ces pieux parents s’étaient mariés en 1960 et demandaient patiemment à Dieu un enfant, élevant leurs prières en particulier dans le sanctuaire de Notre Dame des Roches (Nostra Signora delle Rocche), près de Ovada (province de Alessandria).

Elle est et sera l’unique enfant de ce couple. Les parents ne veulent pas qu’elle soit comme le centre du foyer familial et la confient vite à l’école maternelle du village tenue par des religieuses. Là, les Sœurs l’appellent “l’âme des belles rencontres joyeuses du jardin d’enfants”. A la maison, la maman lui apprend à être généreuse, à défendre la vérité et la justice, à aimer Jésus et Marie, par la lecture de l’Evangile.

Chiara (Claire, de nom et de caractère) grandit dans cet amour des autres. Elle choisit ses plus beaux jouets pour les donner aux enfants pauvres. Les petites pièces de monnaie qu’on lui donne, elle les garde précieusement dans sa tirelire pour les petits Africains, pour lesquels elle a une affection particulière et qu’elle voudrait un jour soigner, une fois devenue médecin.

Son cadeau de première Communion sera le livre des Evangiles, dont elle dira que ce fut un “livre magnifique” et un “message extraordinaire”.

A 9 ans, elle découvre le Mouvement des Focolari, fondé par Chiara Lubich, une autre Claire. Elle en fait son idéal. Elle écrit quelque part : “Je rêve du jour où les enfants des esclaves et ceux des maîtres seront assis ensemble à la table fraternelle, comme Jésus et ses Apôtres”. Chiara est tellement lumineuse, que Chiara Lubich elle-même la nommera “Chiara-Luce” (Claire-Lumière), comme tout le monde l’appellera désormais.

A 14 ans, elle écrit : “J’ai redécouvert l’Evangile sous une lumière nouvelle ; de même qu’il m’est facile d’apprendre l’alphabet, de même il faut que je vive aussi l’Evangile.” Elle aime spécialement les plus faibles, les marginaux (les malades mentaux, les SDF, les drogués), elle les entoure de mille attentions. Elle dit un jour à sa mère : “Les drogués, tu ne peux pas les condamner : ce sont eux les pauvres d’aujourd’hui”.

Adolescente, elle s’habille comme il faut, propre, ordonnée, pour faire plaisir à Jésus, mais sans recherche, “parce que ce qui compte est d’être beau dedans”.

C’est l’été 1988 que commence le calvaire : tandis qu’elle joue au tennis, un forte douleur lancinante lui fait lâcher la raquette. Les analyses sont formelles : c’est l’ostéosarcome (cancer des os). Chiara n’a que 17 ans. Rentrée à la maison, elle demande à sa mère de ne pas lui poser de questions ; elle se retire pendant vingt-cinq minutes, durant lesquelles elle vivra son “Jardin de Gethsémani”, et au terme desquelles elle dira “oui” à Jésus. Elle ne retournera jamais en arrière. Quand elle réapparaît, elle dit à sa mère : “Maintenant, Maman, tu peux me parler”.

Les mois se succèdent, Chiara reste inflexible dans l’offrande de soi : “Si tu le veux, Jésus, je le veux moi aussi.” Elle réconforte ceux qui viennent la voir. Elle lance un dernier message aux jeunes : “Je voudrais leur faire passer la flamme des Olympiades, parce que nous n’avons qu’une vie, et ça vaut la peine de bien la vivre”.

Elle ne demande pas de miracle. Elle serait heureuse de guérir, mais seulement si cela entre dans la volonté de Dieu. Elle demande seulement la force de ne pas céder. Elle dit à sa mère : “Quand je ne serai plus là, aie confiance en Dieu et va de l’avant”.

Consciente de sa mort prochaine, elle se prépare à ses “noces” : elle veut qu’on l’habille en mariée : un habit blanc, long, simple. Elle prépare la liturgie des funérailles, les lectures, les chants ; les offrandes seront pour les enfants pauvres d’Afrique ; il ne faudra pas pleurer, mais être en fête, parce que Chiara rencontre Jésus.

Sa vie terrestre s’éteint au matin du 7 octobre 1990, fête de Notre-Dame du Rosaire, après un dernier salut à sa mère : “Ciao, sois heureuse ; moi, je le suis”.

C’est l’évêque du lieu qui célébrera la messe de funérailles, en présence de centaines d’amis, surtout de jeunes. Au milieu des larmes, l’atmosphère est toute à la joie.

Chiara a été béatifiée le 25 septembre 2010.

 

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