Catherine Cittadini naît en 1801
à Bergame. Sa mère, Margherita Lanzani meurt en1808. Son père Giovanni Battista
Cittadini disparaît alors ; peut-être a-t-il été enrôlé dans les troupes de
Napoléon. Catherine a la chance
d'être recueillie à l'orphelinat du petit
couvent de Bergame bien qu'elle n'ait pas l'âge requis, mais le prieur du
couvent, don Giuseppe Brena, et le vicaire général font valoir “la situation
particulière de cette enfant malheureuse”. Peu après, sa sœur cadette
Giuditta y est admise à son tour. Don Brena veille à la formation spirituelle et
humaine de Catherine. En 1822, la jeune fille obtient un diplôme de maîtresse
élémentaire ― ce qui n'était pas courant à l'époque pour les femmes dans cette
région.
En 1823, elle part avec sa sœur
pour aller habiter non loin de là, à Calolzio, chez ses cousins, prêtres, don
Antonio et don Giovanni Cittadini, et sa cousine Marie. Près de Calolzio se
trouve Somasque où elle obtient un poste d'institutrice. La petite ville de
Somasque est déjà célèbre à cause de Saint Jérôme Émilien qui, au 16e
siècle y a fondé les “Somasques”. A l'époque de Catherine, ces religieux sont
surtout des éducateurs. Pour l'institutrice qui est en rapport avec eux, c'est
une grâce. Elle se rend tous les jours de Calolzio à Somasque où elle enseigne à
l'école élémentaire de filles (école publique). Avec sa sœur, elle songe à
entrer dans un institut religieux pour s'y vouer à l'éducation. Elle demande
conseil à Don Brena qui lui répond que la volonté de Dieu est qu'elle reste à
Somasque où a déjà fleuri la sainteté de Saint Jérôme Émilien. Là, elles
fonderont elles-mêmes unes nouvelle famille religieuse.
En 1826, Catherine s'installe
définitivement à Somasque, achetant une maison, grâce à l'aide financière et à
l'appui de Don Antonio Cittadini. C'est là qu'elle fonde avec Giuditta l'école
privée “Cittadini” pour les jeunes filles orphelines et les petites filles
pauvres qui ne peuvent accéder à l'école publique. C'est une sorte de “Foyer”
bientôt renommé pour la bonne éducation qu'on y reçoit. La direction en est
confiée à Giuditta. Catherine continue à enseigner aussi à l'école publique. En
1836, elle obtient le décret d'approbation pour leur Foyer. Une série d'épreuves
s'abat sur elle : mort de sa sœur Giuditta en 1840, de Don Brena et de Don
Antonio en 1841 ; elle perd ainsi de précieux soutiens. En 1842, frappée
elle-même par une grave maladie, elle en guérit miraculeusement par
l'intercession de la Vierge et de Saint Jérôme Émilien. En 1844, elle prend avec
trois compagnes, un “contrat de société et de destin”, prémisse d'une
communauté religieuse à laquelle elles aspirent toues les quatre. En 1845, elle
quitte l'enseignement public pour se consacrer entièrement à son Collège.
L'ancienne orpheline se révèle
une mère pleine d'amour pour ses orphelines. Elle veut que les sœurs soient des
mères dans les écoles et se tiennent en contact constant avec les enfants. En
Catherine, les jeunes filles de l'école voient “une vraie amie”, un cœur
plein de compassion qui les stimule à faire le bien et les met sur le chemin du
ciel. Tous les contemporains ont noté sa profonde capacité d'aimer, alliée à un
grand équilibre affectif. Elle puise sa force dans le contact vital avec Jésus
Eucharistie. Elle s'efforce d'“être au Christ pour conduire au Christ”.
En 1851, elle s'adresse à
l'évêque de Bergame, Mgr Gritti Morlacchi, afin d'obtenir l'approbation de sa
“petite famille religieuse” et de la règle qui l'accompagne, mais il faut
croire que les temps ne sont pas encore mûrs… En 1854, elle revient à la charge
et rencontre son successeur, Mgr Speranza qui l'encourage à écrire elle-même les
constitutions. Elle les rédige sur le modèle de la Règle des Ursulines de Milan,
avec laide d'un prêtre, mais l'évêque ne les accepte pas. Elle prépare un
nouveau texte que l'évêque approuve “ad experimentum” seulement, promettant une
approbation définitive. Le 5 mai 1857, Catherine meurt dans la sérénité. Le 14
décembre, Mgr Speranza se rend à Somasque et approuve la règle. Ainsi naissent
officiellement les “Ursulines de Somasca”.
Jean Paul II:
« La grande intuition de cette illustre fille de la
terre bergamasque fut d'avoir saisi l'importance de l'école comme moyen
fondamental de formation du citoyen et du chrétien. Ainsi, elle a anticipé
prophétiquement les orientations du Concile Vatican II qui, dans la Déclaration
sur l'éducation chrétienne 'Gravissimum educationis', à propos de l'école
catholique, exhorte “à coordonner l'ensemble de la culture humaine avec le
message du salut”. »
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm
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