Carlos Manuel Cecilio Rodriguez Santiago
Laïc, Bienheureux
1918-1963

Carlos Manuel Cecilio Rodriguez Santiago voit le jour le 22 novembre 1918. Celui qui naît ainsi sous les auspices de Sainte Cécile sera un ardent promoteur de la liturgie. Il est le deuxième d'une famille de 5 enfants dont l'une sera carmélite et un autre prêtre bénédictin et Abbé. Son père Manuel Baudilio Rodriguez et sa mère Herménia Santiago sont des gens simples et d'une grande foi chrétienne.

A l'âge de 6 ans, un violent incendie détruit la modeste boutique de son père. Celui-ci supporte chrétiennement la perte de tous ses biens, mais leur maison d'habitation est détruite elle aussi, et ils sont obligés d'aller vivre chez les grands-parents maternels. La grand-mère Alejandrina Esteras est une sainte femme qui influence beaucoup le petit 'Charlie'. Très marqué par sa première communion, il ressent un premier appel à une vie de don total à Dieu. Il est enfant de chœur. C'est à l'âge de six ans, également, qu'il commence l'école primaire avec les Sœurs de Notre-Dame avec qui il restera toujours en contact affectueux, ainsi qu'avec les Pères Rédemptoristes. A l'âge de 9 ans, il sauve un petit cousin d'un an emporté dans la gueule d'un chien-loup, mais le choc qu'il en ressent provoquera une maladie gastro-intestinale qui durera toute sa vie, allant en s'aggravant; quant au cousin, il vit toujours (2001), âgé de 74 ans. Premier de classe, Charlie obtient son brevet en 1932. Il commence alors ses études secondaires au lycée public "Gautier Benitez", à Caguas. C'est à cette époque que se manifeste les premiers symptômes de sa maladie. Il l'a supporte avec une grande force. Il fait sa troisième année de lycée à San Juan, où il retrouve les Sœurs de Notre-Dame et les Rédemptoristes, mais sa santé l'oblige à revenir à Caguas où il termine ses études secondaires en 1939.

Ensuite il travaille comme employé à Caguas, puis à Gurabo et dans la station d'expérimentation de l'Université de Rio Pedras. En 1946-47, il reprend les études en vue d'obtenir une maîtrise à l'université, mais à cause de sa santé, il doit abandonner définitivement le cursus universitaire. Cependant il poursuit tout seul sa formation, passionné pour toutes les disciplines: art, sciences, philosophie, religion. Il lit énormément et nourrit aussi un grand intérêt pour la nature.

Convaincu que la liturgie est la vie de l'Église, il emploie son modeste salaire pour faire connaître le Christ, spécialement à travers la liturgie. C'est ainsi qu'il traduit sans relâche des articles qu'il lit sur ce sujet et qu'il publie en deux opuscules: "Liturgie" et "Culture chrétienne". Il se livre à l'apostolat auprès des étudiants, milieu qu'il peut aborder grâce à son frère Pepe et à sa sœur Haydée qui sont professeurs à l'université. Avec un prêtre, il organise à Caguas un "Cercle de liturgie". Ayant étudié le piano, il se met à l'orgue pour rendre service et, avec un autre prêtre, il fonde en 1948 le chœur paroissial "Te Deum laudamus". A l'université de Rio Pedras également, il fonde un "Centre de culture chrétienne".

En 1960, il renonce définitivement à son emploi pour se consacrer à son apostolat liturgique. Il donne forme à ses célèbres "Jours de Vie chrétienne" avec les universitaires, étudiants et professeurs, auxquels il veut faire comprendre et aimer la liturgie pour les aider à voir la dimension pascale de la vie chrétienne. Pie XII ayant rétabli la Vigile pascale, il s'en fait un ardent promoteur, répétant souvent: "Nous vivons pour cette nuit". Il défend le mouvement liturgique devant évêques, prêtres et laïcs, voulant que ces derniers prennent une part active à la liturgie, notamment avec la langue vernaculaire, et soient conscients des implications de leur baptême: la sainteté est un appel pour tous.

Ses forces physiques l'abandonnent de plus en plus, mais spirituellement il tient bon. Gravement miné par une tumeur, il subit une douloureuse opération en mars 1963. Puis c'est "la nuit obscure de la foi". Il retrouve enfin la sérénité et meurt en juillet de la même année, à 44 ans, assisté de son frère Joseph qui vient d'être ordonné prêtre.

Carlos Manuel Rodriguez est le premier bienheureux de Porto Rico. On a pu dire que c'était l'apôtre pré-conciliaire de ce que fut ensuite la Constitution "Sacrosanctum Concilium" du Concile Vatican II. Il est un fait qu'actuellement encore, dans les Caraïbes, la "Liturgie des Heures" connaît un grand succès même dans les réunions de laïcs. De nombreuses personnes ont témoigné que la croissance de leur foi était due à la formation reçue de Carlos Manuel, à son exemple, à son don de soi. Beaucoup fréquentent de nos jours encore les "Cercles" qui portent son nom. Ce sont les membres de ces Cercles qui ont demandé sa béatification.

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm

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