Caradoc de Barry
Moine, puis ermite, Saint
† 1124

Caradoc ou Caradeu, issu d'une famille illustre du pays de Galles, naquit dans le comté de Brecknock. Il reçut une éducation conforme à sa naissance. Rées ou Résus, prince des Gallois méridionaux, l'ayant connu, l'honora de sa confiance, et lui donna une place distinguée à sa cour. Mais il eut ensuite le malheur de déplaire à ce prince pour un sujet assez léger. Cette disgrâce lui fit sentir combien peu on doit compter sur la faveur et la protection des grands du monde. Il résolut donc de s'attacher au service du Roi des rois, dont les promesses sont infaillibles et les récompenses éternelles. Il s'engagea par vœu à vivre dans une continence perpétuelle, et à embrasser l'état religieux.

S'étant ensuite retiré à Landaff, il reçut de l'évêque du lieu la tonsure cléricale, et servit Dieu quelque temps dans l'église de Saint-Théliau. Mais comme il voulait vivre dans une entière séparation du commerce des hommes, il se bâtit à l'écart une petite cellule, où il passa plusieurs années. Il allait faire sa prière dans une église qui avait été dédiée sous l'invocation de S. Kined, et qui était alors abandonnée. La réputation de sa sainteté se répandit bientôt par tout le pays. L'archevêque de Ménévie ou de Saint-David, informé de ses vertus, le fit venir et l'ordonna prêtre.

Le saint, accompagné de quelques personnes pieuses, passa dans l'île d'Ary, pour n'y vaquer qu'à la contemplation des choses célestes. Sa solitude fut troublée par des pirates de Norwége, qui l'enlevèrent lui et ses compagnons. Mais ces barbares, frappés de la crainte des jugemens de Dieu, les remirent le lendemain sur le rivage sans lear avoir fait aucun mal.

Caradeu, par l'ordre de l'archevêque de Ménévie, se retira dans le monastère de Saint-Ismaël, vulgairement appelé Ysam, et situé clans le pays de Ross. Henri Ier, roi d'Angleterre, ayant chassé de ce pays les anciens Bretons qui l'habitaient, le saint et ses religieux eurent beaucoup à souffrir des nouveaux colons envoyés par le vainqueur, et surtout de Richard Tankard, le plus puissant d'entre eux. Celui-ci, étant tombé dangereusement malade, eut recours au saint, qui, par ses prières, lui obtint une parfaite guérison. Il fut toujours d«puis le protecteur du monastère, et lui fit ressentir les effets de sa libéralité.

S. Caradeu mourut le 13 avril 1124 et fut enterré avec honneur dans l'église de Saint-David. Il s'opéra plusieurs miracles à son tombeau. Son corps ayant été trouvé plusieurs années après sans aucune marque de corruption, on en fit la translation avec beaucoup de solennité.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

 

 

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