7 - La Vierge Marie et le bonheur
(suite)

7-4-Marie

7-4-1-Marie notre modèle

Quel exemple devons-nous suivre? Qui, sur la terre, doit être notre modèle sûr, infaillible? Mais Marie, naturellement! En effet, qui, plus qu’elle, a été complètement donnée à Dieu? Qui, humblement, sans histoire, a su vivre son humble existence de femme juive pieuse, soumise à la Loi? Mais Marie, qui depuis son plus jeune âge fut en permanence unie à Dieu, dans la prière, l’adoration, le recueillement de sa vie de jeune fille puis de mère. Marie, dont l’oraison contemplait Dieu, d’abord dans son Fils puis dans l’Eucharistie. Marie, soumise à ses maîtresses, au Temple, puis soumise à Joseph, l’époux que lui avait donné le Seigneur, pour la garder et protéger Jésus Enfant. Puis soumise à Jean...

Marie humble, soumise, offerte, orante, adorante, dévouée, charitable mais qui laissait toujours la première place à Dieu: “Dieu premier servi.”

Une volonté donnée à Dieu est une volonté qui est dans la main de Dieu, seul Maître d’oeuvre, qui n’agit que mue par Lui et selon ses désirs, ses conseils, sa volonté. Celui qui a donné sa volonté à Dieu ne vit plus (ne devrait plus vivre) que de l’Amour et dans l’Amour. C’est le premier pas vers l’union avec Dieu.

Qui plus que Marie fut, sur la terre, unie à Dieu? Mais Marie! Marie la douce Maman de Jésus, la sainte Maman de Jésus, Verbe de Dieu incarné pour nous délivrer du mauvais, donc du mal! Marie, la Toute Sainte, la seule sainte de tout le genre humain, épargnée avec Jésus, non seulement de la tache originelle, mais même de la plus légère imperfection. Marie, préservée du mal et donnée intégralement à Dieu, depuis l’instant de sa conception. Marie Immaculée... Marie, créature parfaite, mais conforme au modèle humain, donc soumise aux contraintes de notre nature humaine, animale et spirituelle. Marie qui connut nos petits désagréments quotidiens, Marie qui expérimenta la monotonie du quotidien... Marie qui connut aussi des tentations mais qui sut toujours y résister et rester parfaitement unie à la volonté de Dieu et en accord avec elle. Marie! Quel modèle pour nous!...

Marie fut aussi présente tout au long du Chemin de Croix de Jésus. Marie se tenait au pied de Jésus crucifié. Qui mieux que Marie peut nous enseigner la valeur de la souffrance?

Remarque

Il faut toujours être prudent avec les révélations privées tant que l’Église ne s’est pas prononcée. Mais parfois les messages que Marie confie à des âmes privilégiées peuvent nous aider. Ainsi, dans l’un de ses messages à la voyante de Kerizinen, Marie confie:

“Les joies que vous éprouvez peuvent vous tromper, mais les croix, jamais. Elles sont si précieuses, si méritoires que votre Père céleste ne veut pas vous en priver. Mais au moment même où la peine vous frappe, paternellement, et en secret, Il vous parle au coeur... Si Dieu vous fait souffrir, soyez persuadés qu’Il vous aime. Il n’y a qu’au ciel que vous comprendrez le prix de la souffrance... Si la Croix vous caresse de ses bras sanglants, soyez courageux et offrez vos peines pour les pauvres âmes délaissées, privées de tout secours et qui luttent dans les ténèbres... Dieu vous offre, par l’offrande libre de votre peine, de grandir dans son Amour et d’aider à sauver les autres: c’est vraiment le triomphe de sa miséricorde... Ne soyez donc pas dans la tristesse si la souffrance est votre partage, mais qu’une grande joie habite vos coeurs...”

7-4-2-Marie tabernacle de Dieu

Contemplons Marie... Son cœur et son esprit demeuraient sans cesse en Dieu. Elle vivait en Dieu, toujours, ce qui ne l’empêchait pas d’accomplir les tâches journalières de toute mère de famille, ces tâches répétitives qui sont des tâches d’amour. Marie, petite fille délicieuse, vivait déjà en Dieu qu’elle aimait tant! Marie, jeune fille joyeuse, vivait unie à Dieu. Marie jouait, travaillait comme tous les enfants et les jeunes de son âge, mais elle priait toujours... Marie, femme adulte pleine d’amour pour les siens, semblait une femme ordinaire!... Mais...

Contemplons. Dieu avait envoyé son Ange à celle qui était son humble Servante. Le Seigneur était en elle qui était devenue le Tabernacle Vivant du Fils de Dieu! Marie adorait Dieu en elle, de plus en plus... Son amour pour son Seigneur était devenu extraordinaire: Dieu qui, pour elle, fut toujours si proche de son cœur et de sa pensée, Dieu était devenu encore plus proche, plus intime et plus aimant: car son Dieu s’était fait son Fils!... Et son cœur bondissait de joie!

Contemplons... En Marie nous adorons son Fils, en elle, nous adorons Dieu. En elle nous aimons notre Seigneur, son Enfant, l’Enfant qu’elle nous a donné!

7-4-3-Jour de fête à Nazareth

Nous ne connaissons pas parfaitement les habitudes quotidiennes de Marie. Nous ne savons pas exactement quels pouvaient être les éléments d’un repas familial à Nazareth, un jour de petite fête. Nous ignorons ce que Marie pouvait cuisiner ou cultiver dans son petit jardin. Nous ne savons pas tout ce que Joseph pouvait fabriquer tranquillement dans son atelier. Nous avons du mal à imaginer Jésus, grand adolescent, cherchant à aider l’un ou l’autre... Par contre, nous savons que, chez Joseph, tous les jours commençaient par les prières familiales quotidiennes, et les jours de fête, comme dans toutes les familles juives, chacun préparait les douceurs peu coûteuses qui manifestaient l’amour régnant entre ses membres.

Essayons d’imaginer un jour de fête, au début de l’été, à Nazareth. Une bonne partie des récoltes est déjà faite, car les moissons sont beaucoup plus en avance que chez nous. Les légumes abondent dans le jardin: les tomates, en particulier, sont bien mûres, les salades jubilent, et les herbes amères attendent qu’on vienne les cueillir. Il y a aussi beaucoup de fruits, et des figues, les délicieuses figues des pays orientaux.

Marie achève la préparation de la pâte qui, après cuisson sur une braise brûlante, deviendra une fouace délicieuse. Joseph est dans son atelier: il cherche un couteau bien aiguisé, car il a décidé qu’aujourd’hui on mangerait un poulet; il y a justement un jeune coq qu’il avait réservé pour ce jour. Dès que la fouace sera cuite, il mettra dans la braise le poulet qu’il aura fini de préparer. Comme tout le monde va être content!

Joseph rend gloire à Dieu pour ses dons magnifiques et si savoureux... Joseph chante un psaume de louange, et sourit en s’apercevant que Marie a repris le refrain et que Jésus chante l’accord. Comme c’est beau! Comme c’est bon! Comme c’est paisible, là où règne l’amour!

Maintenant Jésus est dans le jardin. Il a remarqué que Marie n’avait pas encore eu le temps de préparer la pièce où ils allaient dîner, et Il est allé cueillir quelques fleurs, d’humbles fleurs des champs semées là par hasard, mais que Marie arrose tous les jours... Jésus rentre préparer le bouquet, dépose un petit baiser sur la joue de Marie, puis entre dans l’atelier: Joseph est prêt pour le sacrifice du coq. Jésus lui sourit, puis retourne dans le jardin. Il attrape la lourde cruche, et s’en va jusqu’à la fontaine du village: pour une fois, Marie n’aura pas à s’occuper de l’eau...

Imaginons le bonheur de Jésus à Nazareth, un jour de petite fête. Quelle joie de s’entraider! Quelle joie de sentir le bonheur des siens! Quelle joie d’être heureux et de rendre heureux! Et comme le bonheur est simple quand on s’aime!...

Jésus revient. Il porte la cruche avec tellement d’aisance qu’on a du mal à penser qu’elle est pleine d’eau, pleine à en déborder. Il pose la cruche à sa place, et retourne dans le jardin. Joseph a terminé la préparation de son volatile et s’approche du feu. Il ranime un peu les braises qui ont déjà cuit la fouace, puis il ajoute un peu de menu bois: quelle flamme claire et joyeuse! Joseph contemple... Joseph est heureux...

Jésus est encore dans le jardin? Que cherche-t-Il donc avec tant d’attention? Tiens! Il se redresse avec, dans la main, quelques petites herbes qui parfument les viandes si agréablement. Il cueille aussi quelques tomates, et rentre à la maison. Maintenant Il peut s’asseoir près de Joseph et contempler Marie qui achève les derniers préparatifs.

Joseph entonne encore un psaume, et Jésus lui répond. Marie fredonne doucement. Tout est prêt maintenant. La sainte Famille rend grâce à Dieu, et Joseph, se tournant vers son grand Fils lui demande de bénir leur repas. Il fait un temps superbe...

7-5-Le bonheur de Marie

Quand l’Évangile nous parle de Marie, c’est presque toujours pour exprimer son bonheur. Tout d’abord sa cousine Élisabeth la proclame “heureuse”. “Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.” Alors Marie exprime sa joie:

Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint. Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vide. Il relève Israël, son serviteur, Il se souvient de sa miséricorde, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa postérité pour toujours.” (Luc I, 45 à 55)

Marie ne garde pas son bonheur pour elle, mais elle est toujours attentive au bonheur des autres; c’est ce qui se passa particulièrement à Cana où il n’y avait plus de vin pour les invités à la noce. En toute confiance elle s’adressa à Jésus et donna un seul conseil aux serviteurs: “Faites tout ce qu’Il vous dira.” Et l’eau fut transformée en vin, pour la plus grande joie de tous. (Jean II, 2 à 5)

Pour Jésus, seuls ceux qui écoutent la Parole de Dieu sont heureux, et  Marie est par excellence celle qui a fait la volonté de Dieu. Aussi Jésus a-t-Il pu dire, parlant de sa Mère: “Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique...” (Luc XI, 28)) 

Marie, humble servante du Seigneur, Marie, heureuse Femme qui écrase la tête du serpent, Marie, notre modèle sur le chemin de notre bonheur, Marie, nous te chantons.

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