Bernardino Realino
naquit près de Modène en 1530. Il connût une jeunesse ardente et
joyeuse et mena une vie d'étudiant
où
il réussit dans tout ce qu'il entreprît : médecine, lettres,
philosophie, droit. Et tandis que "le chemin brillant de la
magistrature s'ouvre sous ses pas, la voix discrète de Dieu lui
parle au cœur de façon toujours plus pressante" (Pie XII). A
l'âge de trente cinq ans il entra chez les Jésuites à Naples. Malgré
son désir de partir pour les Indes, c'est la petite ville de Lecce,
dans les Pouilles, qui sera sa mission et son lieu de sacrifice,
“la très noble, très dévote et très aimable ville de Lecce”
comme il se plaira à l'appeler. Il y exerça un ministère diversifié
marqué surtout par la direction spirituelle et le confessionnal où
il passa de longues heures, été comme hiver. Accueillant à tous, il
réconforta les faibles et les désespérés, réveilla la voix de la
conscience dans le cœur des pécheurs endurcis. Il s'y acquit un tel
renom que sur la fin de sa vie la ville de Lecce le prit comme
protecteur et patron. Il reçut l'appel du Seigneur à l'âge de
quatre-vingt-six ans, le 2 juillet 1616.
Voici un extrait de
l'homélie de S. S. Pie XII, le 22 juin 1947, lors de la canonisation
de ce saint jésuite :
« Bernardino Realino…
ayant renoncé, en effet, aux biens paternels et à la fonction
honorable qu'il exerçait, il fut admis également dans la Société de
Jésus. Il y mena une vie très sainte et progressa si bien dans
l'exercice de toutes les vertus qu'en peu de temps il sembla
atteindre aux plus hauts sommets de la sainteté. Après avoir ainsi
conquis heureusement avec la grâce de Dieu cette renommée de vertus,
il ne manqua aucune occasion de les recommander avec un zèle
infatigable à tous ceux qu'il pouvait atteindre, soit par des
sermons adaptés à toutes les classes sociales, soit par des avis,
soit par des discours pleins de conseils marqués d'une extrême
prudence, et surtout par le témoignage de son propre exemple. Qu'il
prêchât à des prolétaires rudes et incultes ou à des hommes d'une
fortune et d'une culture supérieures, ou même à des prêtres dont il
a tellement promu la formation, la discipline et la sainteté, il
gagnait si bien l'esprit de ses auditeurs qu'il les excitait
fortement à déplorer leurs péchés et à prendre des résolutions
opportunes pour rénover leur vie. Mais c'est surtout au tribunal
sacré de la pénitence qu'il cueillit les fruits les plus abondants
et salutaires. Là, en effet, les membres gelés par le froid de
l'hiver ou transpirant par l'effet de la chaleur de l'été, il
accueillait, avec un visage bienveillant et doux, durant de longues
heures ceux qui se présentaient; il excitait leurs cœurs rendus
insensibles par le vice ou endurcis par le péché à déplorer leur
passé et à rentrer dans la bonne voie ; il consolait par tous les
moyens les malheureux et les misérables ; il réconfortait,
redressait et dirigeait prudemment les sceptiques, les indécis et
les désespérés ; il exhortait avec patience par ses conseils et ses
incitations ceux qu'il trouvait paresseux, négligents ou peu
courageux, à faire de jour en jour davantage de progrès dans la
perfection chrétienne. Aussi arriva-t-il que, quand il eut pris son
vol vers les cieux après une mort très pieuse, tous se montrèrent
inconsolables, le regrettant et le pleurant comme un père, un maître
et un apôtre. »
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