Bartolomé
vit le jour le 7 septembre 1894, à Riópar (Albacete,
Espagne) de Juan Vicente et Joaquina, qui le firent
baptiser deux jours plus tard.
Les
«jeux» du petit garçon, très tôt, furent de se
construire un petit autel, où il déposait une image de
Jésus, du Sacré-Cœur, de Marie, et où il priait
beaucoup.
Intelligent
et précoce, il apprit vite à lire à l’école communale ;
à la paroisse, il était enfant de chœur ; partout, il
eut la grâce de ne jamais provoquer le moindre déplaisir
à ses parents, à ses professeurs, à ses frères et sœurs.
Un jour
qu’il était avec son père chez un voisin, ce dernier
laissa partir un blasphème. Le gamin se planta devant
l’homme et lui dit franchement : S’il te reste encore
de la salive après avoir dit ce que tu viens de dire,
crache-la moi dessus au lieu de blasphémer contre
Notre-Seigneur. Le monsieur fut surpris et touché de
l’intervention courageuse de Bartolomé : il l’embrassa
et lui promit de ne jamais plus lâcher de telles
paroles.
Vers la fin
du collège, son professeur en fit un éloge marqué et
ajouta qu’il ne pouvait le garder dans sa classe, parce
que Bartolomé en savait plus que lui. Et quand on
demanda au garçon ce qu’il voulait faire, il répondit
sans hésiter qu’il voulait être prêtre.
Il fit des
études remarquables et remarquées au séminaire de Tolède
et fut ordonné prêtre en 1918.
Ses postes
successifs furent Elche de la Sierra, Balazote y
Peñascosa, où il attira particulièrement l’attention des
fidèles par ses prédications et ses bons conseils.
Il fut
appelé ensuite à être le secrétaire de l’archevêque de
Valencia, et surtout de celui de Ciudad Real, Narciso de
Estenaga (voir au 22 août).
Mais comme
il préférait exercer en paroisse, il se présenta comme
candidat et, en 1927, fut envoyé à Munera, dont le curé
annonça aux fidèles qu’il leur arrivait un saint
Luigi Gonzaga (voir au 21 juin).
Dans cette
paroisse, le jeune prêtre fonda un groupe d’Action
Catholique, des Filles de Marie. Pour préparer les
enfants à la Première communion, il leur offrit lui-même
leur catéchisme. Son église se remplit peu à peu de
fidèles qui revenaient à la pratique des sacrements. Il
organisa jusqu’à des conférences du soir, où l’on
s’étonna de son éloquence.
En 1935,
parlant d’un Martyr mexicain (Miguel Agustín Pro, voir
au 23 novembre), il s’exclama : Qui donc pourrait
mourir comme lui !
Arrivèrent
les jours malheureux de la révolution. Peu avant d’être
arrêté, il se préoccupait d’une chose : Ce qui me
fait le plus de peine, est que je ne pourrais plus
célébrer l’Eucharistie, et il fondait en larmes. Les
fidèles lui disaient d’aller se cacher, mais sa réponse
était non moins claire : Le bon pasteur n’abandonne
pas ses brebis - Le bon soldat meurt au pied du canon,
justement quand les fidèles ont le plus besoin de moi.
Les
miliciens entourèrent son presbytère, et l’arrêtèrent
pour le fait d’être prêtre et de proclamer sa foi. On le
conduisit en «procession» jusqu’à l’église. Sa mère et
ses sœurs étaient là ; il ne put leur dire adieu. Il fut
enfermé violemment dans la sacristie avec une trentaine
de personnes.
Le 28
juillet, commença son martyre. Comme pour
Notre-Seigneur, on le dépouilla de ses vêtements ; on le
fit tomber plusieurs fois de la chaire par terre, on le
frappa, on sauta sur son corps, on voulut l’obliger à
blasphémer ; il résista ; à bout de forces, il demanda
un peu à boire, on lui urina dans la bouche.
On
l’entendit murmurer : Par ta passion, mon Jésus, par
ta passion. Il prit les mains de miliciens qui
étaient proches et les baisa, murmurant : Je te
pardonne, comme Dieu me pardonne aussi.
Il y avait
là des gens de la paroisse, qui purent témoigner de ces
moments douloureux. Ils pleuraient, mais aussi quelques
miliciens.
Le jeune
curé expira dans son église, le 29 juillet 1936.
Suite à son
martyre, mais aussi à d’autres grâces obtenues par son
intercession à Munera, il fut béatifié en 2007.
Source :
http://www.samuelephrem.eu/article-bartolome-rodriguez-soria-123201456.html |