

ANGÈLE DE FOLIGNO
franciscaine, visionnaire, bienheureuse
(1245-1309)
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EXTRAIT BIOGRAPHIQUE

Sainte
Angèle naquit à Foligno, à trois lieues d'Assise. Mariée fort jeune, elle ne
prit point au sérieux ses devoirs d'épouse et de mère, et elle connut trop, avec
les plaisirs du monde, ses excès et ses désordres. Mais soudain, au milieu du
tourbillon qui l'emportait, Angèle sentit l'aiguillon de la grâce, vit
l'inutilité de sa vie mondaine et dissipée, et comprit les dangers que courait
son salut. L'ennemi des âmes tenta en vain d'entraver sa conversion; une fois sa
confession faite, elle s'élança généreusement dans la voie de la perfection.
Devenue libre par la mort de son
mari, elle entra dans le Tiers-Ordre de Saint-François. Sa vie dès lors fut
remplie de sacrifices et d'austérités. Un jour qu'elle était tentée de
découragement: "Quand il serait vrai, Seigneur, dit-elle, que Vous m'auriez
condamnée à l'enfer que je mérite, je ne cesserais de faire pénitence et de
demeurer, s'il Vous plaît, à Votre service." Une fois, après avoir lavé les
pieds d'un lépreux, elle proposa à sa compagne de boire l'eau qui leur avait
servi. Surmontant toute délicatesse, elle avala toute cette eau fétide: "Je n'ai
jamais, disait-elle, trouvé meilleur goût à aucune liqueur, et cependant j'avais
bien senti dans ma bouche les écailles qui étaient tombées des mains de ce
pauvre."
Sa grande grâce fut l'amour de
Jésus crucifié. La contemplation des souffrances du Sauveur lui devint si
familière, que la vue d'un crucifix provoquait spontanément chez elle des
torrents de larmes: "Quand je méditais sur la Passion, dit-elle, je souffrais le
supplice de la Compassion; j'éprouvais dans les os et les jointures une douleur
épouvantable et une sensation comme si j'avais été transpercée corps et âme."
Cette grande pénitente ne fut pas moins admirable par ses visions, ses écrits et
ses extases que par ses vertus.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour
tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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